17. Une, deux et trois.

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Mama's boy - Dominic Fike

Point de vue Gabriel...

Je raccroche précipitamment l'appel avec Jordan lorsque la porte du bureau s'ouvre brusquement. Le président entre en trombe, furieux.

Son visage est rouge de colère, ses yeux lançant des éclairs. Je sens mon cœur s'accélérer et une sueur froide perler sur mon front.

- Gabriel, je ne sais plus quoi penser de toi, commence-t-il, sa voix tremblant de rage. Nous avons découvert Jordan. Comment as-tu pu nous cacher une telle chose ?

Je déglutis difficilement, cherchant mes mots.

- Emmanuel, je t'assure, je ne comprends pas. Jordan est mort. Tu dois être mal informé.

- Ne me prends pas pour un imbécile ! hurle-t-il, ses poings frappant violemment la table. Mes hommes l'ont vu à l'adresse où tu te trouvais ! Ne mens pas !

Je secoue la tête, feignant l'incrédulité.

- C'est impossible. Tu racontes n'importe quoi pour me faire mal. Jordan est mort, et c'est tout.

Le président serre les mâchoires, essayant de contenir sa fureur.

- Si c'est vrai, ramène-le-moi ! je demande, feignant le trouble.

- Mais non, il s'est enfui, s'énerve-t-il.

Je sens une vague de panique monter en moi, mais je m'efforce de rester calme.

- Comme par hasard, il s'enfuit. Vous ne voyez pas que vous vous faites manipuler par vos propres équipes ? Ils veulent nous voir perdre, ils inventent des mensonges pour vous déstabiliser, et donc me déstabiliser.

Le président semble réfléchir à mes paroles.

Sa colère diminue légèrement, laissant place à une expression plus pensive.

- Pourquoi feraient-ils ça ? demande-t-il enfin, plus calme.

- Ils savent que si vous êtes déstabilisé, cela affectera notre parti, dis-je, tentant de paraître convaincant. Ils jouent un jeu dangereux pour nous faire échouer.

Le président se radoucit, mais son regard reste sévère.

- Sors de mon bureau. Mais sache que si je découvre que tu m'as menti, tu le regretteras. Sincèrement.

Je hoche la tête et quitte précipitamment son bureau.

***

En milieu d'après-midi, je retourne à mon propre bureau, où Valérie m'attend, assise sur mon siège. Elle a l'air contrariée.

- Gabriel, on devait préparer le discours ensemble, dit-elle d'un ton de reproche. Mais j'ai dû tout faire seule à cause de ta nouvelle disparition.

Je soupire, me sentant coupable mais épuisé.

- Je suis désolé, Valérie. C'était une situation compliquée.

- Comment tu te sens par rapport à Jordan et toutes ces rumeurs sur sa fausse mort ? demande-t-elle, son regard scrutateur.

Je mens, regardant droit dans ses yeux.

- Je n'y crois absolument pas. Jordan est mort, et c'est tout.

Elle hoche la tête, semblant légèrement soulagée.

- Ils ont lancé une recherche dans tout Paris. Les aéroports sont bloqués, et il y a des fouilles, notamment dans l'appartement où il a été vu. La police est sur le coup pour l'imposteur.

Elle me regarde avec insistance.

- Mais sinon, qu'est-ce que tu faisais là-bas, Gabriel ?

Je prends le discours dans mes mains, esquivant la question.

- Je dois aller rejoindre le lieu de mon discours. On en parlera plus tard.

Je quitte rapidement le bureau, évitant le regard inquisiteur de Valérie.

Sur le chemin du lieu du discours, je sens le poids de la journée peser sur mes épaules. L'angoisse monte en moi comme une marée, mais je tente de la refouler.

Arrivé sur place, je monte sur la scène. Les projecteurs me donnent un air confiant, mais à l'intérieur, je suis un véritable chaos.

Je commence mon discours, essayant de montrer que je suis prêt à devenir président.

- Mes chers compatriotes, notre pays traverse une période difficile. Mais je suis ici pour vous dire que nous avons la force et la détermination de surmonter ces défis...

Les applaudissements retentissent, mais ils sont rapidement interrompus par des bruits étranges, comme des pétards.

Mon cœur s'emballe.

Ces sons ne sont pas des pétards. Un frisson glacial parcourt mon échine alors que la réalité s'impose : ce sont des coups de feu.

La panique s'empare de la foule.

Les gens commencent à crier, à se bousculer, cherchant désespérément à se mettre à l'abri. Je reste figé un instant, les yeux écarquillés, avant de me jeter au sol, cherchant une couverture.

Mon esprit tourne à toute vitesse. Qui est derrière cette attaque ? Est-ce lié à Jordan, ou à quelque chose de plus sinistre ?

Le chaos règne autour de nous, et je sens mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine. La peur, l'adrénaline, tout se mélange.

Une balle me frôle.

La deuxième m'égratigne.

La troisième me touche.

POLITIQUEMENT INJUSTE T.2 (ATTAL X BARDELLA)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant