Arrache-moi le coeur

Chapitre 26

18 Décembre 2018

Je suis assise sur mon lit, les yeux dans le vague. Ma vie va changer à tout jamais. Mon avion décolle demain à 8h, je m'envole pour la France...

Je suis consciente que ce qu'il s'est passé avec Meike a été beaucoup trop loin.

Je le sais car il a essayé de me tuer... Mais pourquoi c'est moi qui dois partir ? J'ai l'impression que l'on me punit alors que je suis innocente.

Ce qui me fait le plus mal dans tout ça, c'est Ezra...

Je ne veux pas le quitter. Notre amitié s'est transformée en quelque chose de plus fort dont nous n'avons plus le contrôle.

Nous avons parlé à demi-mots de nos sentiments. Parfois je me demande si ce que j'éprouve pour lui, n'a pas toujours existé.

Peut-être que je me suis toujours voilée la face pour ne pas perdre son amitié qui m'était si chère.

Les larmes coulent sans que je ne puisse les retenir, les mains devant mon visage pour étouffer mes sanglots.

Clac

Clac... Ma tête se tourne vers la fenêtre

Clac... Non je ne rêve pas, quelque chose a percuté la vitre.

Un coup d'œil à la porte de ma chambre pour vérifier que personne ne va entrer et je me lève d'un bond.

Je vous en supplie, dites-moi que c'est lui. Je m'approche lentement, sur la pointe des pieds en relevant la tête pour regarder discrètement.

Quand j'aperçois ses cheveux blonds cendrés, mon cœur explose. Il est là...

J'essuie mes larmes, mon sourire élargit mon visage. Ses lèvres s'étirent en retour.

Je n'ouvre pas la fenêtre et nous restons immobile à nous regarder. Ses bras le long du corps, il est magnifique. Quelques mèches de cheveux tombent sur son front.

J'aimerais tellement lui avouer ce que je ressens pour lui. Quand vous souhaitez tellement quelque chose dans votre vie, vous y pensez le matin en vous réveillant et le soir en vous couchant.

Et bien Ezra occupe toutes mes pensées. Tout me ramène à lui, si je vais à la bibliothèque, je pense au livre qu'il doit lire en ce moment, si je mange, je me demande s'il aimerait goûter ce qu'il y a dans mon assiette ou quand une situation cocasse se présente à moi je me demande comment il aurait réagi ou ce qu'il aurait pensé de moi.

Je lui fais un geste de la main pour lui dire que je vais essayer de descendre avant de me retourner pour sortir de ma prison dorée.

J'ouvre discrètement la porte, passe légèrement la tête pour regarder si la voie est libre. C'est bon il n'y a personne.

Je me précipite à travers le couloir et arrivée en haut des escaliers je m'arrête pour écouter si mon père est en bas. Pas un bruit. Je descend la première marche, puis la deuxième toute en finesse.

Une fois en bas, je regarde à gauche, puis à droite, personne...

La porte se trouve juste devant moi. C'est le bon moment, ne réfléchis pas Hanne, je fonce, ouvre la porte.

Le froid de l'hiver me frappe instantanément. Une fois la porte refermée, je cours à travers le jardin mais je ne vois plus Ezra.

Je ralentis la cadence puis me mets à tourner en rond en chuchotant son prénom mais personne ne me réponds.