Someone like you

Chapitre 10

 Aiden

La nuit a été dure. Du moins, c'était ce que j'aurai pu dire si l'on considérait que deux heures de sommeil constituaient une nuit. Et je pense que l'insomnie a été plus dure que la nuit en elle-même. J'avais la vague impression que les événements d'hier m'avaient pompés jusque la moindre parcelle d'énergie. La soirée passée en compagnie de mes amis était déjà un lointain souvenir. Mes amis. Pourrais-je seulement les considérer comme ça ? Toute ma vie j'avais été confronté à des situations difficiles durant lesquelles je ne pouvais pas contrôler mes émotions. Et la plupart du temps... je n'arrivais même pas à les comprendre...mais je n'avais jamais été préparer à ressentir tous ça.Le simple fait de ne pas me sentir de trop, d'être à ma place. Je secouai fortement la tête. J'avais des choses plus importantes auxquelles penser.

Malgré les protestations de mon corps et de ma tête je me levai et me dirigeai vers la salle de bain. Mon dos était très douloureux et une fois face au miroir je compris pourquoi. La marche m'avait laissé un énorme hématome au niveau de mon omoplate droite. Rien que le fait d'étirer mes bras me faisais souffrir le martyre. Mais impossible d'appliquer quoi que ce soit sur la contusion, du moins... tous seul. J'avais beau me tortiller dans tous les sens impossible d'appliquer la foutue pommade sur mon dos. Je balançai rageusement le tube de crème par la porte ouverte. Elle percuta violemment un cadre posé sur ma commode. Me rendant peu à peu compte de quelle photo il s'agissait je me précipitais vers le cadre au sol. Ce dernier était jonché de bout de verre.

Oh merde...

La seule photo de ma sœur et ma mère venait de se briser sur le sol. Je venais d'abîmer le seul souvenir d'elle. Les larmes me montaient peu à peu aux yeux. Je revoyais son visage, son sourire. Son parfum et son rire me manquaient. Elle me manquait. Personne ne l'avait revu depuis son départ. Ni moi, ni Evie... et je doute qu'elle ai apprit la naissance d'Angelina. Car en réalité, Angelina n'était que notre demi-sœur... même père, mais mère différentes. Avec toutes les deux un point commun: la fuite.

Je ramassai le cadre, en faisant bien attention à ne pas abîmer la photo qu'elle renfermait. Une fois les bouts de verre nettoyer et le sol impeccable je me rendis dans la cuisine pour préparer le petit-déjeuner. De légers pas cadencés résonnèrent dans l'escalier derrière moi.

-Aideeeeeen ! Cria la petite voix d'Angelina.

-Coucou mon ange ! Bien dormi ? Lui demandai-je avec un sourire sincère.

-Comme un bébé !!

-Mais tu es un bébé...

-Aiden... j'ai huit ans. Ça fait longtemps que je suis plus un bébé ! Renchérit t-elle en levant les yeux au ciel.

-Tu seras toujours mon bébé à mes yeux... Chuchotai-je pour moi-même.

-Parle plus fort j'entends pas quand tu marmonnes ! Me taquina t-elle.

-J'ai dis... TU VEUX DES FRAISES AVEC TES PANCAKES ?! Braillai-je à côté de son oreille.

-Et moi je te réponds... OUIIIIIIIIIIII ! Elle avait tellement appuyer le son de cette dernière voyelles qu'elle aurait certainement pu briser des vitres si elle avait continué. Mais une voix vint la couper. Au bonheur de mes oreilles.

-Angelina ! Il est à peine neuf heures du mat'... alors arrête de hurler ! Bougonna une voix enrouée sur le seuil de la cuisine.

-Notre ado bougon est réveillé ? Questionnai-je rhétoriquement Angelina.

-Réveiller et de mauvais poil ! Comme toujours chef ! Me répondit Angelina tout en se mettant en garde à vous.

-Arrêter de vous foutre de moi ! C'est vous qui me mettez de mauvais poil ! Grogna Evie tandis qu'Angelina et moi retenions un fou rire.

-Un pancake schtroumpfs grognon ? Renchérit Angelina un énorme sourire aux lèvres.

-Ouais. Peut-être que je pourrais te gifler avec !

-C'est pas bien de jouer avec la nourriture ! Pas vrai Aiden ?

-Gifler ? Assomme la, ça en fera plus pour nous !

Evie attrapa un pancake et se mit a courir après Angelina qui tournait autour de l'îlot central. Ce sont ces petits moments de bonheurs qui me font apprécier la vie...

*

Après le petit dej' Angelina m'avait supplié pour que l'on aille au parc. Et dans son passage elle avait forcé Evie à nous accompagner. Alors... nous voila un 15 Octobre a nous pelé les miches dehors pendant qu'Angelina s'amuse avec ce qui m'a l'air d'être... un bâton. Lasser de son bout de bois elle couru jusque la balançoire.

-Evie ! AIden ! Vous venez me pousser ! S'écria Angelina tandis qu'elle s'asseyait sur la balançoire.

Lorsqu'elle vit qu'aucun de nous deux ne bougeaient elle ajouta "s'il vous plaît" tout en faisant la moue.

-Evie arrive mon ange !

Cette dernière se tourna brusquement vers moi et me fusillant du regard. Si un regard pouvait tuer les sien m'aurait sûrement transpercé en plein milieu du front.

- Ha bon ? Et depuis quand ? M'interrogea t-elle les dents serrées.

-Bas tu crois que je t'ai fait venir pour quoi ?

-Pour passer du temps avec ta gentille petite sœur ? Tenta t-elle de m'amadouer en battant exagérément des cils.

Je pouffai et rétorquai:

-Bien sur ! Je te vois déjà assez à la maison. Allez ! Bouge ton derrière ta gentille petite sœur t'attends pour passer du temps avec toi !

-T'as pas le droit d'utiliser mes expressions contre moi ! C'est la règle ! M'accusa t-elle en me pointant du doigt. Je levai les yeux au ciel et croisai les bras.

Sur ce, elle se leva et commença à se diriger vers la balançoire ou Angelina attendait les yeux et le corps brûlant d'impatience.

-Allez Evie !! Ordonna cette dernière.

-Tu vas me devoir des roulés a la cannelle jusque la fin de ton existence pour ce que tu as fait Aiden. Me prévins Evie. J'aurai juré voir de la fumée sortir de ses oreilles tellement elle était énervé. Mais voyons... quel grand frère je serai si je ne les faisais pas souffrir un minimum ?

-Ça se négocie...

Je restai seul sur le banc à les observer pendant une bonne demi-heure. Puis, quelqu'un vint s'asseoir à coté de moi. Je ne tournai pas la tête. Les allers et venus des gens ne m'intéressaient pas du tout.

-Tu nous as faussé compagnie hier ? M'interrogea une voix qui ne m'était pas inconnue.