Chapitre 2

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"On n'est pas orphelin d'avoir perdu père et mère,
mais d'avoir perdu l'espoir"

Proverbe Malien


ẸẪṰẸṘ :

Je me réveille au son strident de mon réveil, les yeux encore lourds de sommeil. La lumière du matin filtre à travers les rideaux de ma petite chambre, et je m'étire paresseusement avant de me lever. Je me dirige vers la salle de bain, où je me lave rapidement le visage pour chasser les dernières traces de sommeil. La journée s'annonce longue, comme d'habitude.

Je jette un coup d'œil à mon reflet dans le miroir. Mes cheveux blonds sont en désordre, mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur mon apparence. Une simple queue de cheval fera l'affaire aujourd'hui. Je me brosse les dents puis retourne dans ma chambre pour enfiler mon uniforme d'infirmière : un pantalon bleu clair et un haut assorti. J'ajoute ma blouse blanche, sur laquelle est épinglé mon badge avec mon nom : Heather Dellucci.

En sortant de mon petit appartement, je passe rapidement par la cuisine pour attraper une pomme et une barre de céréales. Ce sera mon petit-déjeuner pour ce matin. Je ne peux m'empêcher de penser à la rencontre étrange d'hier avec cette femme, accompagnée d'hommes en costume noir et d'une adolescente. Son regard perçant et son aura imposante m'ont laissée une impression indélébile. Mais je secoue la tête pour chasser cette idée. Je dois me concentrer pour le travail.

Je descends les escaliers de mon immeuble et salue Mme Rodriguez, la concierge, qui est déjà en train de balayer l'entrée :

- Bonjour, Mme Rodriguez ! Lui dis-je en souriant

- Bonjour, Heather ! Bonne journée au travail ! Me répond-elle avec son sourire habituel.

Je suis orpheline et donc n'ai pas de parents ni même de famille, mais Mme Rodriguez est comme une grand-mère pour moi, on ne parle pas beaucoup mais nos salutations tous les jours sont comme une promesse que jamais ils ne cesseront et que l'on sera toujours là l'une pour l'autre même dans l'ombre.

Je marche rapidement jusqu'à l'arrêt de bus, profitant de l'air frais du matin. La ville de New Haven est déjà en effervescence. Les gens se précipitent vers leur travail, les voitures klaxonnent, et les boutiques ouvrent leurs portes. Lorsque le bus arrive, je monte et trouve une place près de la fenêtre. Le trajet jusqu'à l'hôpital n'est pas long, mais c'est l'un des rares moments de la journée où je peux rêvasser.

Je repense à cette aura dangereuse qu'il y avait autour de cette femme, hier. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme elle auparavant, elle est intrigante et était là pour se faire soigner mais refuser presque de l'être justement. Elle n'avait aucune envie d'être là et le montrait explicitement. Je chasse cette pensée, elle n'est qu'une patiente parmi tant d'autres, je ne la reverrai probablement jamais.

Le bus s'arrête devant l'hôpital, et je descends avec les autres passagers. Le bâtiment imposant se dresse devant moi, et je prends une profonde inspiration avant d'entrer. Le hall d'entrée est déjà rempli de patients et de personnel hospitalier qui s'affairent. Je salue rapidement quelques collègues avant de me diriger vers les vestiaires pour déposer mes affaires.

Une fois prête, je commence ma journée en consultant le planning des patients. La matinée s'annonce chargée, comme toujours. Je me rends dans la première chambre, où une patiente âgée m'attend pour ses soins quotidiens :

- Bonjour, Mme Dupont. Comment vous sentez-vous aujourd'hui ? Commencé-je en souriant doucement.

- Un peu mieux, merci, Heather. Répond-elle avec un sourire fatigué.

L'ange démoniaque Où les histoires vivent. Découvrez maintenant