Chapitre 8

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"Ne sous-estimez pas les petits adversaires : un lion se voit, pas un virus."
Inconnu


ẸẪṰẸṘ :


Après la réunion où tout le monde a dû partir en urgence, j'ai passé l'après-midi et le début de soirée à soigner les blessés qui revenaient de cette altercation.

Je suis à l'infirmerie depuis des heures, mes mains tremblent légèrement alors que je termine de suturer la dernière plaie. Les blessés sont nombreux et les récits de l'attaque que j'entends sont horribles. Le manoir est plongé dans une tension palpable. Lena, Nikolai et les autres sont revenus avec des blessures profondes, autant physiques et psychologiques.

Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer mon esprit tourmenté. Une fois que tous les patients sont stabilisés, je m'effondre sur une chaise, épuisée. Sofia entre dans l'infirmerie, un sourire encourageant sur les lèvres.

- Tu as fait un travail incroyable aujourd'hui. Mais tu as besoin de te détendre maintenant, viens avec moi. Dit-elle sans plus de détails, son sourire mystérieux. Avant que je puisse protester, elle me prend par la main et m'entraîne hors de l'infirmerie.

Nous traversons les couloirs du manoir , et je sens mon corps protester contre chaque pas supplémentaire. Sofia semble déterminée, et je n'ai pas la force de discuter. Elle me guide jusqu'au salon, où une lumière chaude émane des fenêtres.

En entrant dans la pièce, je remarque immédiatement qu'il y a plusieurs personnes rassemblées en cercle. Lena, Nikolai, Luca, Giulia, et même Ruby sont là, assis sur des coussins et des chaises disposées de manière informelle. Je m'arrête, surprise.

- Qu'est-ce que... ? Commencé-je à demander, mais Sofia me pousse doucement vers le cercle.

- Assieds-toi. Murmure-t-elle avec un clin d'œil.

Hésitante, je m'assois prudemment entre Nikolai et Lena. Ruby me lance un regard impénétrable, ses yeux scrutant chaque détail avec une intensité qui semble décoder mes pensées les plus secrètes, mais elle reste silencieuse, son expression figée comme un masque de marbre.

L'atmosphère est étrange, presque détendue, un contraste frappant avec la tension de la journée. La lumière tamisée des lampes anciennes jette des ombres dansantes sur les murs.

Un homme entre dans la pièce, portant une bouteille de vodka dont les reflets cristallins captent la lumière tamisée. Il dépose délicatement un shot devant chacun, qu'il rempli généreusement de la boisson. Arrivé à Sofia, il place cette fois-ci une boisson soft dans le shot.

Nikolai, à ma droite, me confie que ces jeux alcoolisés sont leur échappatoire après des journées tumultueuses. Je sens une pointe de nostalgie dans sa voix, une sorte de rituel sacré qui leur permet de se détendre. Il m'explique également que pour la première fois, Ruby a accepté que Sofia participe à condition qu'elle ne boive pas d'alcool. Il me dit également que le jeu choisi pour aujourd'hui est "j'ai déjà / je n'ai jamais".

Je regarde bizarrement Ruby, étonnée qu'elle participe à ce genre de jeux alors qu'elle est si "sérieuse", Nikolai comprend ma question silencieuse et répond :

- C'est le seul moment de convivialité au manoir auquel elle participe. Je pense qu'elle veut nous montrer qu'elle est aussi capable de s'amuser même si, au final, elle ne lâche jamais vraiment.

J'hoche la tête et regarde de nouveau la cheffe, j'ai dû mal à l'imaginer s'amuser quand je la vois comme ça, avec une expression fermée et silencieuse alors que les discussions autour vont bon train.

L'ange démoniaque Où les histoires vivent. Découvrez maintenant