Mesdames et Messieurs, ici votre commandant de bord. Nous atterrirons en Allemagne dans dix minutes. Veuillez rester calmes pendant la descente et attacher vos ceintures.
Nous vous remercions d'avoir choisi notre compagnie pour votre voyage. Nous espérons que vous avez passé un agréable vol. Une fois au sol, nous vous prions de rester assis jusqu'à l'arrêt complet de l'appareil et l'extinction du signal lumineux.
En attendant, profitez de la vue sur les paysages allemands et préparez vous pour votre arrivée.
Merci encore de voler avec nous, et bon séjour en Allemagne.
Irene ouvrit lentement les yeux, clignant à plusieurs reprises pour réhydrater ses yeux alors que la lumière atteignait ses iris verts. Son cou reposait contre un petit coussin de voyage, soigneusement prêté par Giorgina au moment de leur départ.
Elle se redressa légèrement, tentant de chasser la fatigue accumulée pendant le vol.
Ses cheveux blonds comme le blé se dressaient en piques sur sa tête, signe d'un sommeil apparemment très agité. Chaque mouvement lui semblait difficile, ses membres lourds et engourdis, comme si ses doigts et ses pieds étaient alourdis par une fatigue persistante. Elle s'efforça d'étirer ses doigts un par un, essayant de chasser la lourdeur de son sommeil.
— Oh la gueule ..., s'étonna le brun en scrutant son amie qui émergeait petit à petit de son sommeil.
En guise de réponse, la blonde lui lança un regard noir. Si les regards pouvaient tuer, il ne faisait aucun doute qu'il serait déjà mort et enterré. Irene lui présenta également son majeur, suffisamment près de son visage pour qu'il ne puisse pas l'ignorer.
— Va t'faire foutre.
Le Brésilien se contenta de ravaler sa réplique lorsque l'avion entama sa descente vers le sol Allemand. Ses longs doigts sombres s'agrippèrent fermement à l'accoudoir de son siège, enfonçant sa tête dans l'appuie-tête tout en murmurant quelques prières pour sa survie.
— Si je meurs, dites à ma mère que c'est pas moi qui ai fini son paquet de biscuits ..., se lamenta Miguel.
Le bruit sourd des roues touchant le tarmac fit vibrer l'avion. L'atterrissage se déroula sans encombre, mais les secousses firent serrer les dents à Miguel.
— J'déteste prendre l'avion, grommela le brun en étirant tous ses membres une fois les pieds à terre, patientant devant le tapis roulant à la recherche de sa valise.
— C'est la première fois que tu prends l'avion, abruti, rétorqua Irene en roulant des yeux.
Miguel haussa les épaules, un sourire narquois se dessinant sur ses lèvres.
— Et alors ? Je déteste quand même.
— T'as pensé à envoyer un message à ta mère ?
Les yeux marron du Brésilien se tournèrent vers son amie, détournant son attention quelques secondes du tapis roulant.
— On vient à peine d'arriver !
— Et ? De toute façon, c'est à toi qu'elle a demandé, pas à moi, donc c'est tes problèmes, pas les miens, déclara la blonde en observant sa valise verte arriver dans son champ de vision.
— Bah c'est beau l'amitié, dis donc, répondit Miguel en haussant les épaules.
Irene ignora son commentaire, attrapa sa valise et commença à la traîner derrière elle.
— Allez, dépêche toi. J'ai hâte de prendre une douche, lança-t-elle par-dessus son épaule.
Le bruit des roulettes de valise lui confirma que le brun l'avait suivie. Celui ci ne tarda pas à arriver à sa hauteur, un air faussement réfléchi collé au visage.
— T'es grognon depuis qu'on est arrivés, c'est à dire deux minutes à peine, qu'est-ce qu'y t'arrive ? question a-t-il, connaissant déjà la réponse.
— À ton avis, abruti ?
— Quelle violence, murmura Miguel avec un sourire en coin.
Irene le fusilla du regard, mais son sourire trahissait son amusement.
— Je t'es encore pas frapper, expliqua-t-elle en lui donnant un léger coup de coude.
Les portes de l'aéroport s'ouvrirent sur leur passage, dévoilant le paysage grisonnant de la ville de Berlin, enveloppée dans un épais manteau de pluie. Ils continuèrent de marcher, leurs valises roulant derrière eux sur le trottoir.
Laissant ses yeux vert d'eau admirer la ville, les souvenirs du temps passé ici lui remontaient à l'esprit, tandis que sa poitrine se soulevait au rythme de ses respirations profondes.
Irene releva le col de sa veste, frissonnant légèrement.
— Bienvenue en Allemagne, murmura-t-elle avec un sourire ironique.
D'un œil critique, le Brésilien se mit à juger tout ce qui était à sa portée, des bâtiments ternes aux pigeons roucoulant de l'autre côté du trottoir.
— Il fait tout l'temps moche ici ? Parce que j'vais pas tenir, avertit le garçon à la peau noire en scrutant le ciel avec attention à la recherche d'une once de soleil.
— Bah, y a deux ans, y avait du soleil. T'être que le soleil m'a suivie en partant, spécula la jeune fille.
— Prends pas la confiance, t'es blanche comme un cul comparée à moi.
— C'est faux, j'suis super bronzée !
Pour appuyer ses propos, la blonde colla son avant-bras à côté de celui de son ami, largement plus bronzé que la sienne. Leur chamaillerie prit fin lorsqu'une voiture blanche arborant l'insigne de taxi s'arrêta à proximité.
— C'est un taxi, ça ?
— Oui idiot, allez dépêche toi il est pour nous.
Pour la deuxième fois de la journée, leurs valises furent jetées grossièrement dans le coffre du taxi par le conducteur. Après avoir échangé un regard exaspéré, Irene et Miguel montèrent dans le véhicule.
À l'intérieur, l'air était légèrement frais, une odeur subtile de cuir mêlée à celle du désinfectant. Les sièges en tissu noir étaient propres mais usés. Miguel s'affaissa dans son siège, ses yeux encore rivés sur le paysage grisâtre de Berlin. Irene, à côté de lui, ajusta sa position pour être plus à l'aise, luttant contre une fatigue persistante.
Le taxi démarra dans un grondement sourd, et les deux amis se mirent à regarder défiler les rues de la ville à travers la vitre. Les bâtiments semblaient se ressembler, tous d'un gris uniforme sous un ciel nuageux.
— Ça me déprime, ce mauvais temps, déclara Miguel en brésilien, incapable de sortir un mot d'allemand.
— Oula, va falloir que t'apprennes l'allemand, toi.
— Moi ? Hors de question.
— T'habites ici maintenant, donc va falloir que tu maîtrises la langue locale.
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Voici le deuxième chapitre. Pour l'instant, il n'y a pas encore grand-chose d'extraordinaire, mais les choses intéressantes vont commencer à se dévoiler dans les prochains chapitres. Restez attentifs, la suite arrive très bientôt !
Comme d'habitude, n'hésitez pas à me faire part de vos retours ; je les accueillerai avec joie.
Judith Arroyo
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BUT POUR DEUX - michael kaiser
FanfictionAprès deux longues années sous le soleil brésilien, un simple coup de fil vint bouleverser le destin d'Irene, la menant à contre-cœur à regagner son pays natal, l'Allemagne, retrouvant ainsi sa passion passée et certaines personnes laissées derrière...