Chapitre 7 - Gueule de bois

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    Le monde était encore plongé dans la nuit noire lorsque le réveil d'Irene se mit à hurler, brisant le silence de sa chambre

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    Le monde était encore plongé dans la nuit noire lorsque le réveil d'Irene se mit à hurler, brisant le silence de sa chambre. Le son strident lui perça les tympans comme un cri de bébé en manque de nourriture.

    Il était à présent six heures du matin, au plus grand regret d'Irene. Les yeux mi-clos, sa première tentative de se lever fut un échec, remplacée par d'atroces douleurs dans le crâne. Chaque battement de son cœur résonnait dans sa tête, un rappel cruel des verres levés la veille.

    D'un geste lent, Irene tâtonna pour éteindre l'alarme, ses doigts tremblant légèrement sur le bouton. Le bruit s'éteignit, laissant place aux premiers oiseaux qui piaillaient près de la fenêtre.

    Lentement, elle se redressa, les yeux encore lourds de fatigue. Sa main glissa sur son visage, passant sur son front brûlant jusqu'à ses cheveux en désordre, qu'elle avait tenté de rassembler en chignon pour la nuit précédente.

    Après quelques minutes passées dans les vapes, le mal de tête commença à se dissiper, tout comme la fatigue qui l'immobilisait sur le lit. De petits ronflements s'échappaient de la bouche de Miguel, qui, visiblement, n'était pas dans son propre lit.

    En se levant, Irene trébucha sur un obstacle au sol qui la projeta face contre terre dans un gémissement qui en disait long sur son état.

— Putain, mais qui a laissé traîner ça ..., grogna la blonde en se relevant.

    La chose au sol laissa échapper un gémissement de douleur lorsqu'Irene lui marcha dessus.

— Miguel ? Qu'est-ce que tu fous par terre ?

— Mhh, hier soir, j'suis tombé et j'me suis endormi ici.

    La blonde soupira en allumant la lumière de la chambre, découvrant Miguel étalé de tout son long devant la porte de la salle de bain, bloquant totalement le passage.

— Bouge de là, j'dois me préparer.

— Tu pars vraiment au taf ? Après hier soir ?

— À ton avis ? J't'ai marché dessus juste par envie ?

— Ouais ?

— Allez, dégage.

    Le Brésilien, peu enclin à se chamailler dès six heures du matin, céda finalement à la demande de la blonde. Il s'effondra sur le lit de son amie, malgré ses protestations.

    Trente minutes plus tard, Irene ressortit de la salle de bain, fraîchement douchée et habillée. Son anticernes ne couvrait même pas entièrement l'épaisseur de ses cernes, laissant entrevoir les traces de sa soirée difficile.

— J'y vais, Miguel, hurla Irene dans l'oreille de son ami qui dormait paisiblement dans son lit.

    Elle quitta la chambre d'hôtel, refermant la porte derrière elle avec un léger claquement. Le couloir était silencieux, plongé dans le noir. Elle descendit les escaliers en colimaçon, ses pas résonnant doucement sur les marches en bois usées par le temps.

    Le froid mordant de l'extérieur la poussa à enfouir davantage sa tête dans le col de sa veste, cherchant un peu de réconfort contre le vent glacial. La motivation, déjà faible, était encore moins présente que la veille. Irene était certaine que Kaiser était allé chouiner auprès de Ness, et il ne faisait aucun doute que Ness avait rapporté leur échange dans les locaux du Bastard München, révélant par la même occasion son lieu de travail.

    Dès l'instant où elle franchit les portes du hall d'entrée du club, son téléphone se mit à émettre de petits tintements sonores. Le nom de Noel Noa s'afficha sur l'écran, illuminant le visage d'Irene d'une lueur froide. Le son résonna dans sa boîte crânienne, ravivant son mal de tête qui s'était pourtant calmé.

— Quoi ? soupira-t-elle en décrochant l'appel.

— Tu arrives bientôt ? questionna l'entraîneur à l'autre bout du fil.

— Si tu ne me harcèles pas avec tes appels, je devrais être là dans une minute. Pourquoi ?

— Passe dans mon bureau avant, hier tu n'étais pas là.

    La blonde raccrocha, peu désireuse de poursuivre la conversation par téléphone. Comme à leur habitude, les deux stagiaires l'attendaient devant la cage d'escalier du hall.

— Monsieur Noa vous attend, mademoiselle...

— J'sais, merci, coupa-t-elle d'un ton amer en commençant à monter les marches une par une, bien décidée à faire traîner les choses. Chaque pas était délibérément lent, son mécontentement se manifestant dans la lenteur de son ascension.

    Arrivée à l'étage souhaité, Irene prit une petite pause avant de s'engager dans le couloir. Ses yeux se baladèrent de droite à gauche, scrutant les environs à la recherche d'une personne indésirable.

    Elle colla son oreille contre la porte du bureau, espérant capter une conversation comme celle de la veille. Le silence régnait de l'autre côté, ce qui la fit hésiter une seconde de plus avant d'oser tourner la poignée.

— Tu en as mis du temps.

— C'est à cause de toi que j'suis pas venue hier.

    Le joueur numéro 9 soupira face à l'entêtement de sa nouvelle recrue. Il lui fit signe de s'asseoir en face de lui.

— Alors, qu'est-ce que tu penses des nouveaux joueurs ?

    Irene soupira en s'avachissant sur sa chaise. Ses doigts parcouraient ses mèches de cheveux, les enroulant et les déroulant autour de ses doigts, en un geste distrait et répétitif.

— J'sais pas où t'es allé les chercher, mais t'as bien trouvé. Ils manquent juste d'entraînement et d'expérience, ça viendra avec le temps, j'pense.

— T'as préparé les entraînements personnalisés hier soir, j'imagine ?

— Moi ? Oui, totalement.

    Un petit silence s'installa entre les deux amis de longue date. Irene comprit rapidement que le Blanc n'avait pas terminé ses questions.

— J'aimerais que tu participes à l'entraînement général tout à l'heure, pas seulement à celui des nouvelles recrues.

    La blonde s'apprêtait à répondre, mais s'arrêta, surprise par cette demande.

— Tu ne pourras pas l'éviter éternellement.

— J'sais, mais ...

— Je ne te pensais pas aussi peureuse, à baisser les bras aussi facilement.

    Le ton tranchant de Noa la fit se raidir, mais elle n'osa pas répliquer. Elle savait qu'il avait raison, mais à ce moment-là, c'était plus une affaire d'ego qu'autre chose. Alors, elle se contenta de prendre un ton aussi piquant que possible pour répondre :

— Je vais y réfléchir, lâcha-t-elle sèchement, avant de tourner les talons et de quitter la pièce sans un mot de plus.

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Voici le chapitre sept. Le chapitre est assez court, mais ne vous en faites pas, c'est dans le but de mieux accueillir le prochain sans surcharger d'informations un seul chapitre.

N'hésitez pas à me communiquer vos avis sur ce chapitre, je les lirai avec joie. Le chapitre huit arrive bientôt !

Judith Arroyo

BUT POUR DEUX - michael kaiserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant