Chapitre 9 - Numéro Inconnu

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    À dix-sept heures tapantes, Irene rassembla négligemment toutes ses affaires avant de quitter les locaux du Bastard München

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    À dix-sept heures tapantes, Irene rassembla négligemment toutes ses affaires avant de quitter les locaux du Bastard München. Elle avançait d'un pas pressé, regardant à droite et à gauche à chaque nouveau pas, prête à voir un Kaiser ou un Ness en fuite lui sauter dessus. C'est avec soulagement qu'elle constata que personne ne l'attendait pour lui tendre un piège. Elle salua rapidement les deux stagiaires du hall d'entrée, qui s'étaient habitués à ses retards et à sa mauvaise humeur.

    Emportées par le vent, ses mèches blondes venaient lui chatouiller le nez alors que son attention était détournée par la musique projetée dans ses oreilles par ses écouteurs. Déjà habituée à faire le trajet, Irene se contentait de suivre le chemin comme à son habitude, passant près des parcs publics, des petites boutiques de nourriture et de vêtements, son regard errant sur le sol sali.

    Soudain, son centre de gravité bascula, et ses fesses rencontrèrent le sol mouillé du trottoir, tachant au passage son pantalon. Ses yeux s'écarquillèrent sous la surprise avant de rapidement se remplir de rage, prête à incendier le responsable de sa chute.

— Qui ... ?! hurla Irene en se retournant sur elle-même, les fesses toujours collées contre le sol poussiéreux.

— Irene, tu m'as trop manqué ! roucoula son agresseur, qu'elle reconnut malheureusement comme étant Miguel.

— Non mais, recule, Miguel, tu craint ! À cause de toi, j'me suis salie. Et qu'est-ce que t'fous là ?

    Le brun aida son amie à se relever, non sans une plainte de sa part. Un grand sourire ornait son visage.

— J'suis sorti un peu parce que j'm'ennuyais. En m'promenant, j'suis tombé sur un terrain de foot où des gamins jouaient. J'ai rien compris à ce qu'ils disaient, mais j'ai fini par jouer avec eux. C'était sympa.

    La blonde grommela dans sa barbe face au Brésilien.

— Espèce de chômeur ..., marmonna la blonde.

— T'as dit quoi ?

    Irene se contenta de soupirer, reprenant sa route vers l'hôtel sans prêter plus attention à Miguel, qui braillait dans son dos en racontant longuement sa fameuse première journée seul sur le sol allemand.

    Le Brésilien retira un écouteur de l'oreille de la blonde pour le glisser dans la sienne, feignant de ne pas entendre ses protestations. Le son de la musique rock se coupa net, laissant place à un horrible tintement de notification ; sûrement un message.

    Les ongles légèrement teintés de rouge d'Irene tapotèrent contre son écran quelques instants avant qu'il ne s'allume sur son fond d'écran : Miguel et elle-même, face au Christ Rédempteur de Rio. Un beau souvenir gravé à tout jamais dans sa mémoire, malgré ce qu'elle prétendait devant son ami.

— J'suis trop beau sur la photo.

— Non, t'es super moche, tu ressembles à ma grand-mère.

    Les traits du brun se tirèrent en une expression peu ravie à l'idée de s'imaginer aussi ridé qu'un pruneau séché, et surtout avec le même visage que la grand-mère d'Irene, qu'il n'avait vue qu'une seule fois en photo, où la blonde n'atteignait même pas encore les six ans.

— C'est qui ?

— De quoi ?

— Le message que t'as reçu, idiote.

— Ah, j'sais pas, c'est un numéro inconnu.

— C'est maman ?

— Non, trou d'uc, j'l'ai enregistré dans mes contacts.

— Qu'est-ce que ça dit, grommela Miguel en regardant par-dessus l'épaule de la blonde. Attends, laisse-moi voir.

— Non, dégage, connard, mêle-toi d'ton cul.

    Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, Miguel n'eut aucun mal à voler le téléphone de son amie, qui essayait de riposter sans grand succès. Celui-ci s'empressa de lire le message à haute voix.

— « Il faut qu'on parle. »

— Quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?

— C'est le message, espèce de blonde. C'est marqué « Il faut qu'on parle. ».

    Le cellulaire dans les mains, Irene déchiffra à son tour le message de ce fameux numéro inconnu, qui lui était personnellement adressé.

— Ça vient de qui ?

    La jeune femme soupira pour la énième fois de la journée. La question de Miguel était bien bête, compte tenu des derniers événements survenus dans la vie de la grande blonde, plutôt mille et un malheureux de son point de vue.

— Quel connard, il lui a donné mon numéro ..., marmonna Irene, le visage fermé sur lui-même.

— Attends, c'est Kister ? Ou Keinsder, j'sais plus trop son nom à lui.

— Kaiser, ouais, Michael Kaiser.

    En passant un bras par-dessus les épaules de son amie, le joueur de foot clandestin attrapa le téléphone du bout des doigts, manquant de le faire tomber au sol. Irene l'interrogea du regard, les sourcils levés vers le ciel et les yeux plissés, braqués sur la silhouette de son ami.

— J'vais lui répondre, laisse-moi gérer, poulette.

— Même pas en rêve, rends-moi ça.

    Sa tentative de reprendre possession de son appareil électronique fut un échec. Miguel l'éloigna brusquement de lui et commença à pianoter sur l'écran, affolant aussitôt le cerveau d'Irene. Elle repartit à la charge, mais échoua de nouveau face à la masse de muscles du Brésilien aux dreadlocks partiellement décolorées.

— Rends-le-moi tout d'suite, abruti.

— Ouais, mais laisse-moi finir avant.

    Les nerfs de la blonde montèrent en flèche. Elle attrapa le bras de son ami, qui fut rabattu avec force et rapidité dans le sens d'Irene, soit à contre-sens pour le brun, ce qui lui fit grincer des dents face à la douleur.

— Aïe, Aïe ... AÏE ! Tu m'fais mal !

— C'est l'but, maint 'nant rends-le-moi.

— Lâche-moi et j'te le rends.

    La jeune femme temporisa, mais quelle ne fut pas sa consternation lorsqu'elle constata que le message de Miguel était déjà envoyé. Un véritable pavé difforme, rempli d'insultes et de quelques mots en brésilien, incompréhensibles pour son interlocuteur, accompagné de quelques émojis aléatoires déjà présents dans l'historique de la blonde.

— J'VAIS T'TUER !

    Trois petits points apparurent en bas du chat de message.

— Ah, il est en train de répondre. Donne-le-moi, Irene, j'vais encore répondre.

— VA T'FAIRE FOUTRE ! hurla la blonde en cliquant à plusieurs reprises sur le bouton bloquer du numéro inconnu, s'assurant de couper court à la discussion. Le dernier message de Kaiser s'afficha tout de même en bas de l'écran, à côté du bouton débloquer.

— « Tu me laisses pas le choix, Irene. »

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Bonjour, comment allez-vous après ce long moment sans mise à jour ? Je m'excuse, j'ai été très occupée. Le rythme des mises à jour va fortement diminuer pendant quelque temps.

Sinon, comme d'habitude, n'hésitez pas à voter et à me partager vos avis, je les lirai avec plaisir. Merci beaucoup de soutenir cette histoire, j'espère qu'elle vous plaît et qu'elle ira loin ! À bientôt pour le chapitre dix.

Judith Arroyo

BUT POUR DEUX - michael kaiserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant