Chapitre 8

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Ivy

Mon regard s'était posé sur lui... Quand Logan m'avait vue, il était surpris tout autant que moi.

L'une des personnes qui m'avait fait vivre un putain d'enfer. Et il était proche de ma mère et je ne savais pas pour quelle raison. Mais lui aussi avait payé ma mère pour mon corps. J'avais du mal à respirer, j'avais l'impression qu'on m'avait enfermé dans une petite pièce où l'oxygène me manque. Une pièce où je revoyais mes pires démons.

Je vais mourir.

— Ça va ? Me demanda Ronan.

Je ne peux pas répondre à sa question, c'est comme si on m'avait enlevé la possibilité de parler, ma gorge était sèche. J'avais chaud et je suffoquais. Je devais sortir d'ici.

— Bon, dit le père de Ronan. On mange ? J'ai la dalle.

Il me poussa encore pour que j'aille m'asseoir sur une chaise. Je ne sais même pas pourquoi il me forçait tant à manger alors que la plupart du temps, je n'avais pas faim. Je sens le regard de Ronan sur moi. Il s'interrogeait de pourquoi j'avais réagi comme ça.

Je n'arrivais pas à toucher ce qu'il y avait dans mon assiette. Je pensais trop à lui et à ce qu'il m'a fait, je ne pensais pas un jour croiser un de mes violeurs. Comme quoi, le monde est petit. Je revois le moment où je l'avais supplié d'arrêter, de me laisser tranquille, mais ça changé rien, je souffrais dans les touts les cas.

Je ne savais pas qui il était pour Ronan et son père.

Une vague nauséeuse m'envahissait, je me lève brusquement pour aller dans la salle de bain. Je vomis une fois, deux fois puis à la troisième fois, je ne vomissais rien et ma gorge me brûlait. Je reste pendant quelques instants contre les toilettes. Je me remets debout et je me rince le visage. J'entends quelqu'un rentrer dans la pièce, c'était lui.

— Alors, commença-t-il. On a peur de moi, ma jolie, finit-il en s'approchant de moi.

Je grimaçais de dégoût en entendant ce surnom.

— Va te faire foutre.

Il continua de s'avancer vers moi alors que je cherchais tout moyen de partir de cette salle de bain. Mais il parvient à me bloquer contre le mur.

— Comme tu es mignonne, dit-il en me caressant la joue.

J'ai l'impression d'avoir à nouveau quatorze ans, enfermer dans une chambre où du violet éclairait celle-ci. Il me dégoûtait. Je me détestais de ne pas réussir à le repousser.

— Pourquoi tu fais ça, lui demandais-je d'une voix faible. Pourquoi ?

— Le plaisir ma jolie, dit-il en approchant son visage. Mon fantasme.

J'entends quelqu'un se racler la gorge derrière nous. C'était Ronan. Je me suis jamais senti aussi heureuse de le voir.

— Je peux savoir ce que tu fais, Logan.

Logan...

— Qu'est-ce que ça peut de te foutre.

Je suppliais Ronan du regard, je ne voulais plus rester avec Logan une minute de plus. Je pouvais peut-être me montrer indifférente face à certaines situations, mais pas dans ce genre. Je n'y arrivais pas.

Il prend Logan par l'épaule et le dégage enfin.

— C'est bon, on rigolait juste, rigola Logan en quittant la pièce.

— Il ne t'a rien fait ?

Je hochais négativement la tête.

— Viens avec moi, dit-il en me prenant le bras délicatement.

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