Chapitre 10

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Ivy

Un jour, quand j'avais dix ans, je voulais mettre fin à mes jours. Pourquoi ? Parce que je ne manquerais à personne, personne ne m'aimait vraiment, je me faisais taper par la personne qui m'avait mise au monde et je me faisais violer par des inconnues que ma mère ramenait. Ma vie n'était que de la merde. Je n'avais aucun ami à l'école, ma mère me détestait, mon père avait disparu.

Et tes grands-parents ?

Ils sont morts...

Et tes tantes et oncles ?

Je ne les ai jamais connus.

Alors je voulais mettre fin à ma vie parce que personne n'aurait été triste et moi, j'aurais été en paix. Mais je suis restée. Je suis restée, car je me suis dit que peut-être qu'un jour, j'arriverais à retrouver enfin le bonheur.

À mes treize ans, je me suis fait une meilleure amie, elle s'appelait Jane. On partageait les mêmes délires, on rigolait tout le temps ensemble. Elle me changeait les idées. Je ne lui ai jamais parlé de ce que je vivais, car je voulais préserver notre amitié et j'avais peur qu'elle me trouve horrible et qu'elle me juge.

À la fin de l'année scolaire, Jane ne m'a plus jamais recontacté. Tous les soirs, je lui envoyais des messages qui restaient sans réponse, pourtant, je voyais qu'elle était en ligne sur les réseaux. Tous les soirs, je pleurais encore plus que d'habitude en me demandant : qu'est-ce que j'avais fait de mal ?

Allonger sur mon lit à fixer le plafond, je sentis des larmes qui coulaient sur le long de mes joues, je n'avais plus personne pour me guérir, pour me sauver. J'étais désormais au fond du tunnel, dans le noir, à attendre qu'un jour de voir la lumière.

J'entendis la voix de Ronan et de son père. Ils se disputaient, encore. Je déteste quand des personnes se crient dessus, alors je me bouche les oreilles, je ferme fortement les yeux et je me dis que ce n'est rien. Quand mon père avais su ce que ma mère me faisais subir, tous les jours, ils s'engueulaient et je m'enfermais dans ma chambre, je m'étais mon casque et de la musique à fond dans mes oreilles avec mon lecteur MP3.

Quelques minutes plus tard à me boucher les oreilles et à fermer mes yeux, je sens une main pousser la mienne de mon oreille.

— Ouvre tes putains de yeux pauvre conne, dit soudains la voix de Ronan.

Je les ouvre alors dans l'incompréhension. Je voyais que dans ses iris sombres, il était frustré et... il y avait de la peur.

— Prends tes affaires à toi, je reviens te chercher dans cinq minutes, finit-il en quittant de ma chambre sans même m'expliquer pourquoi.

Tu ne peux pas être plus précis pauvre couillon.

Je lui obéis quand même, car je sais que je vais me prendre une claque dans la gueule. Je prends les seuls vêtements que j'avais, mais le problème était que je n'avais même pas un sac pour les ranger.

La porte claque contre le mur. Toujours avec délicatesse celui-là.

— On y va, déclara Ronan.

— J'ai pas de sac pour ranger mes affaires.

Je l'entends soupirer puis repartir, il revient deux secondes avec un sac et il me le jette à la gueule. J'ouvre le sac et quand j'allais mettre mes affaires dedans, je trouve une putain de capote à l'intérieur. Heureusement qu'elle n'avait pas été utilisée.

— Pourquoi il y a un préservatif, grimaçais-je. Ça me dégoûte.

Il rigola et il me la prend des mains.

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