Se faire justice sois-meme?

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La fraîcheur me ronge la peau, l'obscurité rend la pièce froide et lugubre en cette sombre nuit. Le tintement métallique des clés du gardien réverbère sur les dures pierres qui m'oppressent. Vous vous demandez surement comment une personne si jovial et altruiste que moi s'est retrouvé en prison. Ce genre d'histoire rend même les plus sains d'esprit fou et pourtant elle arrive si fréquemment. C'était en une chaude journée d'été que je rentrais chez moi après des vacances en bord de mer. J'ai retrouvé mon jardin saccagé et la porte de ma maison forcée. En passant le pas, je tombais nez à nez en face d'une famille qui m'était inconnue. C'est ce qu'on appelle vers chez moi des squatteurs. Ils s'approprient ta maison en ton absence, ne se prive de rien et la justice est si mal faite, qu'ils sont dans leurs droits. Mais quand la loi n'est pas de notre côté, devons nous accepter ou prendre le gauche ? J'avais interdiction de les virer alors j'ai pris sur moi par altruisme forcé et les ai hébergé mais plus le temps passait, plus il y en avait. J'étais devenu un accueil gratuit sans contre partie financière. Mon budget chutait de jour en jour jusqu'à ce que ma banque m'appelle pour m'annoncer un gros déficit. La colère que je refoulais explosa. Je saisis la barre métallique pour les cendres de la cheminée et les assomma un par un  avant de me munir de mon briquet afin de faire brûler ma maison et les cadavres qui y résiderons pour toujours désormais. J'illustrais parfaitement la décuplassion des forces lorsque la rage prend toute la place, même les plus faibles peuvent commettre les actes les plus horribles et réduire à néant les plus forts que lui. La police est vite arrivée, m'a menotté et mis sous camisole par sécurité comme ils disent mais qui sait ce que j'aurais pu faire. Le temps d'un instant j'aurai pu tuer des innocents ce qui va à l'encontre de mes valeurs, moi qui suis médecin. J'ai promis de sauver toute les âmes errants sur cette Terre, pas de détruire le fil de leur vie. Le juge m'a immédiatement posé l'étiquette de fou pyromane sur le front, me condamnant pour un très long avenir, me privant ainsi de ma famille et de mes dernières années de vie. Je m'en voulais de n'avoir pas su me maitriser, abandonnant ma femme Madeleine dans notre maison perdue, la condamnant à devenir veuve. Mes soixante-dix ans ne feront pas longs feux en prison malgré ma bonne condition physique. Elle me verra bientôt par la vitre dans ma nouvelle demeure. Nous serons voisins sans appartenir au même monde; elle bien vivante et moi quelques mètres plus bas. Ils m'ont mis en marge de la société et abandonné sans jamais remettre en question leur politique qui autorise ces abus.

Recueil De SporesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant