Chapitre 34 : Changement de cap

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Le lendemain matin, Gabriel se réveilla avec une sensation de légèreté qu'il n'avait pas ressentie depuis des mois. La lumière douce du matin perçait à travers les rideaux, baignant la chambre d'une lueur dorée. Jordan dormait toujours, son souffle régulier réchauffant la pièce. Il avait pris l'habitude de se réveiller avant lui, et il souhaitait que cet instant dure éternellement, tant la paix qui régnait entre leurs deux mondes à ce moment-là était agréable.

Il se leva doucement pour ne pas le réveiller et se dirigea vers la cuisine. Il décida de préparer le petit-déjeuner, il fouilla les placards et trouva de quoi faire des gaufres. En quelques minutes, la cuisine était remplie de l'odeur délicieuse de gaufres chaudes.

Jordan apparut dans l'embrasure de la porte, les cheveux légèrement en bataille, seulement vêtu d'un caleçon et encore légèrement endormi. « Ça sent bon ici, » dit-il en s'approchant de Gabriel.

Gabriel se retourna avec un sourire, il ne pu s'empêcher d'admirer l'homme qu'il avait en face de lui. « Je me suis permis de fouiller dans les placards»

Jordan s'approcha et l'embrassa tendrement. « Si ça signifie avoir un petit-déjeuner frais tous les matins, tu vas devoir venir habiter ici ! »

Surpris par cette déclaration, Gabriel laissa tomber une gaufre par terre. Il s'excusa rapidement en se penchant pour la ramasser. « Désolé, je crois que je suis encore un peu endormi, » dit-il en riant nerveusement.

Jordan, réalisant qu'il avait peut-être été trop rapide, s'excusa à son tour. « Je suis désolé, je ne voulais pas te mettre la pression. Je disais ça comme ça, ne t'inquiète pas ! »

« Je ne savais pas que tu étais à ce point incapable de te passer de moi ! »

Jordan éclata de rire, soulagé. « Eh bien, il semblerait que je sois devenu assez dépendant de toi, en effet. »

« Ne t'inquiète pas, j'aime bien l'idée d'être indispensable. »

Jordan s'approcha à nouveau et prit Gabriel dans ses bras. « Tu l'es, plus que tu ne le penses. »

Sur ces belles paroles, les deux hommes mangèrent leurs gaufres et partirent se préparer pour leur journée respective de travail. Ils évitèrent soigneusement de reparler de ce qu'il s'était passé la veille au soir, comme s'ils voulaient laisser cette décision mûrir doucement en eux.

Arrivé au travail, Gabriel se trouva incapable de se motiver. Les piles de dossiers devant lui semblaient des montagnes insurmontables. Chaque document, autrefois une opportunité d'innovation et de challenge, n'était plus qu'une tâche fastidieuse et sans attrait. Il fixait son bureau en acajou, les souvenirs de longues soirées de travail et de succès éclatants se dissipant dans une brume de lassitude. Les fenêtres panoramiques, offrant une vue imprenable sur Paris, ne lui inspiraient plus le même émerveillement. La ville lumière, avec ses bâtiments imposants et ses rues animées, semblait maintenant terne et épuisante.

La pression constante des journalistes, des médias et des obligations professionnelles devenait écrasante. Chaque appel téléphonique, chaque email, chaque réunion pesait lourdement sur ses épaules. Il se sentait comme un navire en plein naufrage, submergé par les attentes et les responsabilités.

Soudain, Mathilde entra précipitamment dans son bureau, interrompant le fil de ses pensées. « Gabriel ? J'ai toqué plusieurs fois, » dit-elle, visiblement agacée.

Gabriel sursauta, ramené brusquement à la réalité. « Oh désolé. J'étais perdu dans mes pensées, » répondit-il en essayant de reprendre contenance.

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