Chapitre onze

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Nadia

Je n'avais jamais vu Félix aussi silencieux depuis qu'il avait démarré la voiture et qu'il me conduisait quelque part. Il n'avait pas daigné me donner ne serait-ce qu'un petit indice. Mais derrière ses airs blasés, il cachait beaucoup d'excitation, sa jambe tressautait depuis qu'il était au volant, à un rythme hallucinant. Il était malheureusement parvenu à ses fins, j'avais mis sa fameuse robe. En étant assise côté passager, la soie verte jade, remontait sur mes cuisses. Quelle sensation... étrange. Mes jambes étaient pour ainsi dire nues, Adeline m'avait aussi fait l'honneur de me prêter une de ses fameuses paires de talons aiguilles datant de ses anciens bals de promotion. J'avais bien été claire avec Félix en lui disant : « Je te préviens Félix, c'est la seule et je dis bien l'unique fois où tu me verras dans ce genre d'accoutrement ».

Autrefois, je n'aurais jamais osé mettre de robes, ni de talons, mais il faut croire qu'avec Félix je suis prête à tout. Il me pousse dans mes retranchements, il est le seul qui réussit à me faire baisser ma garde et briser mes limites. C'est l'une des principales raisons qui me font l'aimer d'une manière différente des autres. Une des très nombreuses raisons. Il avait accepté, sachant pertinemment que c'était un effort de mon côté d'affronter mes complexes et que je le faisais surtout pour lui faire plaisir. Il m'avait sourit, fier de moi et m'avait ébouriffé les cheveux comme une gosse. Maintenant il m'emmenait, je ne sais où, n'oubliant pas sa promesse que cette soirée serait inoubliable.

Regardant le paysage, plongée dans mes pensées, je fus distraite par un raclement de gorge, à côté de moi. Je tournai ma tête vers mon hôte, et le vis entrain de me contempler.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu es radieuse. N'ai-je pas le droit de te contempler, alors que je ne te verrais plus jamais dans cette robe après cette soirée ?

- Si... Si ça te fait plaisir. Cela dit, tu ne m'as toujours pas dit où tu m'emmenais, et j'avoue que je trépigne d'impatience depuis que la voiture a démarré.

- Mais... on est arrivé Nana.

Mon sourire s'évanouissait laissant place à l'étonnement. Je tournais ma tête vers la fenêtre, mon cœur manquant un battement. Devant nous, un grand édifice d'où s'échappait des jets de lumière multicolores. L'entrée était gardée par un vigile, lunettes de soleil noires sur le nez (comme dans les films), avec en bonus un tapis rouge. Attends, ne me dis pas que...

- Je te présente « el Giro Club », célèbre boîte de nuit du coin. Surprise Nadia !

Mes yeux s'illuminèrent et sans réfléchir je me jetais à son cou, le serrant très fort contre moi et humant son odeur réconfortante. Il se raidit un court instant, sous le coup de la surprise, néanmoins ses muscles se détendirent rapidement, je finis par sentir son toucher, quand il entoura mon dos de son bras, de façon protectrice.

- Merci ! Tu ne peux pas savoir comment je suis heureuse ! Je sens que je vais exploser sur place !

- Mais... c'est pas tout. En plus d'être la plus réputée des boîtes de nuit du coin, elle est spéciale.

Je m'écartais de son étreinte, l'interrogeant du regard.

- Spéciale ?

- Elle fait office de karaoké aussi. Tous les amoureux de la musique et du chant se donnent rendez-vous ici tous les soirs. Et j'avoue être un grand ami du patron donc... j'ai une certaine réputation ici. Et comme tu es ma compagne, tous les avantages dont je peux bénéficier te sont donnés à toi aussi. Prépare toi, tes oreilles vont vibrer ce soir ! Le karaoké offre un concert inoubliable.

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