Chapitre treize

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Nous venions de rentrer, en prenant toutes les précautions possibles pour ne pas réveiller Adeline et risquer de se faire réprimander. Nous nous étions directement dirigés vers la chambre de Félix, n'attendant qu'une chose, tomber dans les bras de Morphée.

- Et voici pour Madame, votre suite privilégiée.

Il me désigna son lit, d'un geste théâtral, son sourire irrésistible planté sur ses lèvres, faisant ainsi ressortir ses fossettes. Son petit numéro me fit lâcher un petit rire, que je m'empressais de couvrir de ma main. Son volet à moitié fermé laissait filtrer un petit rayon de lune qui vint se refléter et illuminer une moitié de son visage parfait. Nous restions plantés là, face à face, se défiant du regard, sans qu'aucun de nous deux ne prennent l'initiative de gâcher ce moment. Lorsque, tout à coup, il retrouva son air sérieux, s'approchant lentement de moi, pour poser ses mains sur mes hanches et me regarder fixement. Il faisait bien une tête de plus que moi, j'étais contrainte chaque fois de lever les yeux pour pouvoir observer son visage. Il m'enveloppa de sa grande taille, posant ses lèvres contre mes cheveux.

- Allez Nana, il est temps que tu ailles te coucher. Tu dois être assez chamboulée comme ça, d'avoir embrassé, LE plus beau mec de la boîte.

Il insista particulièrement sur le « le », sans doute pour faire référence à Carl qui l'avait visiblement bien irrité.

Sa réaction, je l'avais trouvée... époustouflante. Qu'il en vienne à affronter son angoisse de chanter en public pour moi, ne me laissait pas indifférente. Il avait été jaloux. Et ce qui s'était passé après qu'il soit descendu de scène, confirmait mes doutes. Tout ce temps de séparation, de remise en question n'avait fait que renforcer nos sentiments l'un envers l'autre. Il m'aimait. Il m'aime toujours. Toutes mes craintes, grâce à ce baiser, avaient été dissipées et expulsées loin de moi. Hors de portée de nous et de notre histoire.

- Ce fut un immense honneur pour moi de pouvoir accéder à ce privilège Messire.

Son sourire ne s'élargit que plus encore, quand ses mains vinrent descendre au niveau de mes cuisses. L'instant d'après, il me souleva du sol, pour marcher et me transporter jusqu'à son lit, où il m'installa confortablement.

- Attends, tu ne vas quand même pas dormir dans cette tenue tu ne vas pas être euh... très à l'aise.

Il ne me laissa même pas le temps d'articuler une réponse qu'il fut déjà entrain de fouiller dans son armoire et d'une nouvelle fois me tendre un de ses tee-shirt.

Je le pris, le plaquant contre mon cœur, tout en humant son odeur.

- Il, euh, il vaut mieux que je te laisse un peu d'intimité, je me détourne.

Sans que je réfléchisse, ma main attrapa son bras.

- Félix...

Il me glissa un rapide coup d'œil, vérifiant que je n'étais pas déjà nue. Après vérification, il m'interrogea du regard, ne comprenant pas où je voulais en venir.

- Tu as lutté contre ta plus grande peur pour moi aujourd'hui... alors, c'est à mon tour de défier les miennes... je t'en prie, regarde moi.

Mes joues étaient déjà brûlantes sous l'effet de la tension et de ce que je m'apprêtais à faire. Je ne savais pas par quelle audace, mon corps l'avait retenu et ma bouche avait articulé ces mots. Même Félix me scrutait, subjugué parce que je venais de lui annoncer. J'aperçus sa pomme d'Adam remuer, signe qu'il avalait sa salive, probablement de désarroi. Au plus profond de ses yeux, je discernais un soupçon d'inquiétude. Il savait à quel point c'était dur pour moi d'assumer ce qui me servait de corps. Ce sac d'os, dépourvu de courbes harmonieuses et de grâce. Qui avait été encore plus anéanti sous la horde de critiques et de remarques déplacées ou plutôt... cruelles.

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