Chapitre 22

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Hailey

Je traverse la cour tout en enfilant les bretelles de mon sac à dos. À mon grand dam, je n'ai rien pu caser d'autre à l'intérieur que les vêtements gentiment prêtés par Carlita : un jean épais, un pull en laine et une veste en denim doté d'une doublure en polaire. J'y ai rajouté une tenue de pluie sur les conseils de mon amie et des Sharp destinés à protéger et conserver mes jambes au sec.

Elle m'a également fourni le stetson que j'ai enfoncé sur mon crâne en raison du vent qui sévit toujours ici. Une fois casée les tenues un peu trop chaudes pour la plaine, il ne me restait qu'une petite place pour glisser ma trousse de toilette garnie du strict nécessaire et deux ou trois bricoles.

Il n'est que 7 heures du matin et les chevaux sont déjà sellés.

Bravo, Hailey, félicitations pour ta participation !

Jackson est en train de fixer les sacoches de chaque côté de la selle. Il m'a attribuée Sweet Girl en m'expliquant, la veille, que la jument était capable de prendre en charge son cavalier quoi qu'il arrive et de le ramener sain et sauf à l'écurie en cas de problème. Très encourageant ! J'apprécie que l'étalon sauvage ne soit plus dans les parages pour m'assurer une telle sécurité.

Jayden n'est nulle part en vue, mais Cheyenne, son Appaloosa attend patiemment devant sa stalle et semble fin prêt au départ. Pour la énième fois depuis la tombée de la nuit jusqu'au levée du jour, je me demande si ce pèlerinage est une bonne idée. Qu'est-ce que Jayden compte me prouver avec ce retour aux sources ? Que la trahison des deux amants se justifiait par l'amour qu'ils se portaient ? Pourquoi maman a-t-elle accepté d'épouser mon père si elle en aimait un autre ?

Bien sûr, chaque fois, me revient à l'esprit que Lessy s'apprêtait à céder à l'injonction paternelle alors qu'elle se mourait d'amour pour son Liam. Celui qui m'obligera à subir un désir non partagé n'est pas encore né.

C'est ce que tu as fait en venant t'enterrer au milieu de nulle part, Hailey. Tu as signé un contrat à l'aveugle, sur la foi d'une clause qui réduisait le deal à deux semaines. Regarde où tu en es : plus d'un mois, cinq bonnes semaines, et tu reprends les cours dans quelques jours. Tu as gaspillé la moitié de summer break avec un cow-boy dans son ranch au pied des rocheuses. Tout ça pour quoi ? Pour apprendre que ta mère trompait ton père avec le responsable de sa mort collatérale.

Jayden sort de la sellerie, une carabine en main, hyper sexy dans son jean wrangler et son éternelle chemise à carreaux bleus. D'un regard il embrasse ma silhouette vêtue d'un jean, d'une chemise en flanelle beige, d'une veste en jean légère et chaussée de santiag. Il semble apprécier ce qu'il voit, jusqu'à ce que son regard s'attarde sur les bretelles de mon sac, puis dérive vers mon dos.

— OK, conclut-il en guise de bienvenue.

Il s'approche de son cheval, glisse son arme dans l'étui fixé à l'arrière de la selle et tend la main vers moi, les doigts recourbés dans un signe que j'interprète facilement.

— Bonjour à toi aussi, le salué-je en libérant mes épaules de leurs bretelles.

Jayden avance d'un pas et s'empare du sac que je n'avais pas l'intention de lui céder. Se passant de ma permission, il l'ouvre et en extrait le contenu sans sourciller, coinçant ses trouvailles sous son bras au fur et à mesure.

— Ce sont mes affaires personnelles, Jayden, protesté-je quand l'inévitable se prépare. Tu n'as pas à fouiller de cette manière. C'est moi qui porte ce sac.

— Hailey, une fois que tu auras enfilé ces épaisseurs, me désigne-t-il les vêtements en otage sous son bras, ce sac va t'encombrer plus qu'autre chose. Sans compter ces babioles inutiles.

AU-DELA DE TES OMBRESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant