Le Coeur sur Terre (Tome 1)

Chapitre 15 - Chaleur glacée

Finalement, les enfants sont déjà tombés dans un profond sommeil et je me retrouve à aller seule à l'appartement de Roan et Théa. J'ai pris de quoi me changer là-bas. Je voulais garder la combinaison noire pour circuler sans me faire repérer. Il va falloir que je lui demande un uniforme complet si je veux être plus discrète.

Je me faufile jusqu'à l'étage de Roan puis dans son couloir. Il n'y a aucun bruit hormis mon pas furtif. Je me poste devant sa porte, prête à frapper. Soudain je pense au fait que mes enfants sont déjà au lit et que Théa l'est peut-être aussi. J'hésite à frapper. Si elle est déjà au lit, je vais me retrouver seule avec Roan d'emblée. Et ce n'est pas ce que j'avais prévu. Pas tout de suite en tous cas. Me donner entièrement à lui aussi vite me fait peur. Et notre entrevue au terrain me dit que si l'on commence, on aura bien du mal à s'arrêter.

On ne doit pas être seuls !

Un vent de panique me fait tourner les talons pour m'en aller. Pourtant, si je suis tout à fait honnête, je sais que Roan respectera ma volonté de ne pas aller plus loin. Il me suffira de refuser pour qu'il s'arrête. Donc de quoi ai-je peur ?

De ne pas lui résister peut-être ?

Je me stoppe avec une claque mentale pour reprendre mon courage à deux mains. Je ne suis pas une enfant ! Je serre les poings puis retourne à la porte d'une traite. Je frappe trois fois avant de recommencer à me poser des questions.

Le soulagement m'envahit quand je vois Anthéa ouvrir la porte avec son magnifique sourire angélique qui respire la joie.

Je n'ai pas dit que je n'étais plus une enfant ?!

- Nora ! elle me saute dans les bras.

Surprise, j'ai failli ne pas la rattraper mais elle est maintenant enfermée dans une étreinte affectueuse. Je la relâche assez pour qu'elle me montre du doigt le chemin du salon. Je n'y avais pas fait attention la dernière fois que je suis venue car j'étais bien trop concentrée sur Théa. Mais maintenant que je peux observer leurs quartiers, je dois dire que je suis impressionnée. Tout est si luxueux dans cet environnement futuriste !

Le salon respire la sophistication, dans un design à la fois géométrique et organique. Les murs de la pièce sont principalement noirs. Offrant un contraste saisissant avec les bandes lumineuses, d'un orange incandescent, qui courent le long du plafond et des murs. Des néons, d'un bleu électrique, s'ajoutent au plafond, accentuant le découpage de l'espace tout en créant une ambiance chaleureuse et immersive.

Un grand canapé d'angle en tissu gris foncé, orienté vers le fond, occupe une place centrale. Les coussins ajoutent une touche de confort et le tapis orange à ses pieds souligne l'impression de flottement du canapé. Collé au dos de ce dernier, il y a un meuble noir, illuminé par des néons bleus sur les portes, faisant séparation avec l'entrée.

Face à ce canapé, il y a deux tables basses rondes et grises au design épuré. Leurs pieds orange donnent l'impression d'avoir de la lave en fusion qui coule jusqu'au sol noir. Tout comme les deux fauteuils rembourrés et de la même couleur, qui les accompagne. Leur plateau est garni de quelques objets soigneusement disposés, probablement des accessoires de haute technologie ou des décorations de leur monde.

Les plantes vertes, disposées avec soin dans différents coins du salon, contribuent à créer ce constant équilibre harmonieux entre technologie et nature, caractéristique des sariliens. Leurs feuilles sont délicatement éclairées par les lumières ambiantes, créant un jeu d'ombres et de lumières qui ajoute de la profondeur à la pièce. 

À gauche, sous une arche marqué par une ligne lumineuse, une porte d'un orange vif ressort contre les surfaces sombres en lames noires. Cette couleur, utilisée avec parcimonie, guide subtilement l'œil à travers la pièce, créant un repère visuel naturel et fluide.