VIII. Le Conseil de l'Ordre

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VIII. Le Conseil de l'Ordre.

-Comment vous sentez-vous aujourd'hui, monsieur Larkin?

-Bien... je crois. Je commence à reprendre mes marques. C'est incroyable de voir comment tant de choses ont changé.

-Cela ne doit pas être facile pour vous, je vous l'accorde. Vous avez eu seulement quelques jours pour vous remettre à la page disons, et aujourd'hui est un grand jour pour vous. J'aimerais faire un point pour savoir si vous êtes en état.

-Allez-y docteur, je vous en prie.

-Ressentez-vous des douleurs physiques?

-Quelques fois sur mes cicatrices, les infirmières appliquent plusieurs lotions ou crèmes cicatrisantes différentes, mais je ne trouve que du réconfort dans la cuve.

-Dans la cuve de guérison, bien, vous continuez vos bains de médiations quotidiens alors. Comment ça se passe mentalement?

-Je... suis en surcharge cognitive honnêtement, on me bourre le crâne de tout ce qu'il s'est passé ces dernières années, puis en même temps on m'entraîne à diriger l'Ordre, ça fait beaucoup, j'aimerais ralentir le rythme.

-J'aimerais aussi, pour votre bien, mais jusqu'aux élections, ce sera rude, vous aurez tout le temps pour vous ensuite, je vous le promets.

-Bon... d'accord. Ce n'est pas vraiment ce que j'espérais.

-Vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé? Je veux dire durant votre captivité?

-J'ai... encore énormément de zones d'ombres, même avant, je faisais partie d'une escouade, ça se passait plutôt bien, puis plus grand chose, des flashs, des bribes de souvenirs quelque peu... douloureux. J'ai... parfois un goût infecte, sableux dans ma bouche qui devient toute sèche. Je m'enfonce dans un trou béant. Puis plus rien, le noir complet et d'un coup une vague de chaleur, comme si je... prenais feu, et mes cicatrices me lancent terriblement. Et lorsque tout s'apaise, je... vois au loin une silhouette, une forme sombre.

-Une silhouette dites-vous? Peut-être s'agit-il d'une Gargouille?

Drumford lui montre les infâmes soldats d'élite sur son écran.

-Non, ce n'est pas ça.

-Ce sont pourtant eux qui sont venus vous sauver.

-La forme en question est plus ample, élégante, fantomatique... c'est difficile à décrire.

-On peut en discuter tous les deux, n'hésitez pas à me contacter, je suis entièrement à votre disposition, je vis au Ministère également. Si des choses vous reviennent, n'hésitez pas à en garder trace, la plus précise possible, dessinez ou bien écrivez, de cette sorte nous réussirons à vous rendre totalement la mémoire. En attendant, vous sentez-vous prêt pour la cérémonie? Vous n'êtes pas trop anxieux à l'idée de ce bain de foule? De capter toute l'attention?

-Non, ça devrait le faire, j'ai... bien été mis au point sur les membres de l'Ordre par Katedown et Renk. Tout devrait bien se passer. C'est pas comme si j'avais le choix.

-Bien, je suis ravi d'entendre un petit peu d'optimisme, à ce soir alors.

Le soir même, Larkin fit son entrée dans le grand salon mondain de l'Ordre, il portait une longue veste noire à motifs, une chemise rouge sang et se tenait grâce à une élégante canne dorée tandis que l'autre main était glissée dans le col de sa veste. Des exo-jambières et avant-bras l'aidaient à assurer des mouvements plus sûrs. Il passait inaperçu pour le moment, tous les fidèles de l'Ordre étaient occupés par leurs discussions, il avançait péniblement, l'air hagard. Il évitait de croiser le regard avec les gens, mais posait rapidement ses yeux sur les murs, aux dorures détaillées et gravées sans trop y prêter attention. Des sculptures et tableaux d'un autre âge habillaient prestigieusement la pièce. Un gigantesque lustre doré comportait mille bougies qui éclairaient le salon. Il leva les yeux sur une immense fresque peinte au plafond. Sa canne tapait sur le sol en marbre blanc et ivoire jusqu'à s'arrêter sur un luxueux et classique tapis couleur rouge sang, entre plusieurs fauteuils bornes qui étaient tous occupés, il écouta quelques passages de conversations.

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