Chapitre vingt-deux

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Caleb Anderson

J'attends patiemment que Lacey finisse de vérifier une énième fois mon costume. Élisa nous les a apportés il y près d'une heure et, depuis, Lacey les contrôle minutieusement.

- Ça m'a l'air bon là, c'est au moins la huitième fois que tu repasses sur les mêmes endroits, je soupire en la regardant.

- Oui, elle commence en soupirant faisant un pas en arrière et en se frottant les tempes. Tout est bon, je voulais juste m'assurer que je n'avais rien loupé, elle avoue en déposant sa tablette sur un des bancs de mon vestiaire. Elle attrape cette fois son costume et retire ses lunettes qu'elle pose sur son front.

- Je vais enfiler le mien et je reviens, tu m'attends ici. Elle m'ordonne en poussant la porte.

Je soupire et sors mon téléphone de mon sac pour vérifier si je n'ai reçu aucun message d'Harper, comme à son habitude. Je suis un peu confus en voyant qu'il ne m'a rien envoyé, presque un peu peiné. Mais bon, il doit sûrement avoir une bonne raison alors je le range et prends place sur un banc. Mon cœur bat à cent à l'heure dans ma poitrine. C'est la première fois que j'ai l'impression que mon corps entier va exploser à cause du trac.

Trac ?

Je n'avais jamais connu ce mot avant de participer à la compétition avec Lacey en duo. Il faut croire que sa manie de paniquer m'a collé à la peau.

Je n'ai pas le temps de réfléchir à quoi que ce soit d'autre que la blonde en question entre à nouveau dans la pièce, toutes ses affaires en main. Mes yeux s'écarquillent et mon cœur fait un bond inattendu. Elle était jolie. C'était assez perturbant. Mes mains agrippent l'intérieur de mes poches avec force alors que mes yeux parcourent sa silhouette. Elle avance nerveusement et pose ses affaires près de moi avant d'attraper sa trousse de maquillage et de s'approcher de mon miroir. La voir plus stressée que moi me détend presque et un fin sourire écarte mes lèvres.

Mon regard s'attarde sur son visage. Ses yeux, d'un bleu profond, brillaient d'une lueur que je ne lui avais jamais vue avant. Une lueur de douceur, d'inquiétude, peut-être même de vulnérabilité. Nos regards se croisent alors qu'elle esquisse un sourire timide et anxieux. Pour un instant, j'ai envie d'oublier les rancœurs, les disputes et les mots durs échangés. Je suis pris d'un élan de compassion et j'aurais presque envie de la réconforter.

- Détends-toi le gremlin, ça va bien se passer, je fais doucement en me levant pour me placer derrière elle. Elle décroche ses yeux de son visage pour les poser sur moi et sourit une nouvelle fois, de manière un peu plus sincère, un peu moins forcée.

- Ouais, fait-elle, sa voix rien de plus qu'une faible plainte. Je pose une main réconfortante sur son épaule et elle la recouvre de la sienne.

- On va tout déchirer, comme d'habitude hein, je reprends d'une voix assurée. On a tellement travaillé et même si cela me tue de l'admettre, je commence alors qu'un petit rire lui échappe, tes idées sont bonnes. Élisa et Aabroo t'ont fait confiance avec notre passage, et crois-moi que si même moi, je t'ai fait confiance, c'est que tu peux croire en ce que t'as fait. Je termine en souriant.

- T'es bête, elle rit en secouant la tête avant de reporter son attention sur son maquillage.

Je recule et prends à nouveau place sur le banc. Elle paraît un tout petit plus détendue et je ne peux nier le fait que je suis assez fier de moi pour avoir réussi à la détendre. Du bruit commence à se faire entendre en dehors de la pièce et je comprends que les autres patineurs se mettent à arriver. Nous sommes toujours les premiers à arriver. Si cela ne tenait qu'à moi nous serions ici au grand maximum quinze minutes avant notre passage, mais, évidemment Lacey a son propre mode de fonctionnement et en tant que très bon duo, j'y adhère et ne pose pas de questions. Je jette un coup d'œil à son costume que je n'ai pas tant admiré que ça.

Winter Bucket ListOù les histoires vivent. Découvrez maintenant