𝟔.

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Nora Wagner
Munich, Allemagne.

– Tu t'attendais pas à me revoir de si tôt. Je lui dis quand il s'assoit en face de moi.

– Effectivement. Je ne m'attendais pas non plus que tu acceptes ce marché tordu...

– Je suis remplie de surprises. Je souris malicieusement, il secoue la tête résigné.

– Sache que ce n'était pas mon idée.

– Ah oui. Ça se voit que tu voulais me revoir...

– Pardon d'être distant, mais je ne voulais pas qu'une femme innocente soit mis dans les médias juste par ma faute.

Je hausse les épaules face à son affirmation. Je le scrute brièvement, tout de noir vêtu, sa peau bronzé ressortant avec la lumière dorée des lampes.

Son regard brun finit par se poser sur moi, puis entame la discussion qui nous a finalement fait venir ici :

– Alors, c'est quoi le plan ?

– En réalité le plan a déjà commencé. Beaucoup de monde peuvent prêter attention à nous, ou pas.

– On est déjà en date ? Ça va trop vite entre nous Jamal. Je rigole légèrement, face à son air sérieux.

– J’avoue. Mais on peut pas faire autrement, désolé pour toi.

Je balaie sa remarque d’un geste de la main, un sourire flottant toujours sur mon visage.

Le serveur arrive à notre table, désirant notre commande, on lui dit, puis il repart aussi vite qu’il est apparu.

Ce restaurant chic est trop beau, je dois bien l’avouer, le grand espace avec d’élégantes tables, et des baies-vitrées couvrant l’entièreté des murs et le bars au centre de la pièce, rend cet endroit unique et charmant.

– Avant de commencer... j’ai une question, Nora. C'est quoi le service que je dois te rendre.

Tout d’un coup, je m’arrête de contempler la grande salle, mon regard dérivant sur l’homme en face de moi.

Je rigole amèrement puis déclare :

– Tu dois venir à un, ou plusieurs, repas de famille avec moi !

– Seulement ça ? Par rapport à tout ce que tu vas faire pour moi ?

– Oh t'inquiète c'est équitable. En réalité, j’ai dis que j'avais un copain pour faire taire ma mère... mais mon frère a vu la photo de nous deux au bar, et quand il m’a demandé si c’était toi, j’ai dit oui par réflexe. Je hausse les épaules, son regard perdu dans ce scénario plus que bizarre.

– Et si j’avais pas eu besoin de toi ?

– Cela n’est pas arrivé, donc pas grave.
Je balaie sa remarque d’un geste de la main.

Un ange passe entre nous, aucun n’osant le rompre, car quand on énoncera les prochaines paroles, ce deal sera bel et bien réel, aux yeux de tous, à nos yeux.

Sirotant le liquide coloré que le serveur nous a servit, j’évite le regard brun de l’homme en face de moi, il soupire, s’affalant sur le dossier de sa chaise.

𝐏𝐋𝐀𝐂𝐈𝐃𝐄 |  𝒿𝒶𝓂𝒶𝓁 𝓂𝓊𝓈𝒾𝒶𝓁𝒶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant