𝐏𝐋𝐀𝐂𝐈𝐃𝐄 | 𝒿𝒶𝓂𝒶𝓁 𝓂𝓊𝓈𝒾𝒶𝓁𝒶

𝟕.

Nora Wagner
Munich, Allemagne.

Si je croyais ne pas partir si tôt de mon petit appartement je me suis trompé.

Me voilà devant l'immense immeuble, cent fois plus luxueux que mon ancien taudis, attendant que Jamal se daigne à descendre pour m'ouvrir, et surtout m'aider pour mes quelques cartons d'affaires.

J'aperçois finalement Jamal, dans sa tenue d'entraînement, je pense, il m'ouvre la porte prenant un de mes cartons au passages.

- Bonjour Nora.

- Bonjour, petit ami. Je lui souris, il lève les yeux au ciel face à mon ton faussement mielleux.

Je passe devant lui, mes bras portant les lourds cartons, j'appelle l'ascenseur, je sens Jamal arrivé à mes côtés avec le dernier carton.

- Tu as pas beaucoup d'affaires...

- C'est littéralement que mes habits et mes cours, à vrai dire.

- Tu n'as pas besoin d'autres choses ?

Je secoue négativement la tête, entrant dans l'ascenseur suite au bruit de la cloche lorsqu'il est arrivé à notre niveau.

- Au pire, j'irai faire un tour là-bas. C'est pas si loin.

Jamal appuie sur le numéro six, les portes se refermant ensuite. Seul les quelques cliquetis de ses clés qu’il tient et le bruit de l'ascenseur comble le silence entre nous.

Nous devons certes habiter ensemble, mais aussi faire croire que nous sommes un réel couple... dit comme cela, ça a l'air simple, mais je n'ai vu Jamal que deux fois dans ma vie, eu une discussion avec lui.

On a déjà établi quelques dates où l'on était libre pour passer du temps ensemble. Comme un véritable couple finalement.

On sort finalement après de longues secondes de silence, il me laisse passer en premier et me guide ensuite à son appartement.

J’y découvre un grand salon, où les murs du fond sont en réalité que des baies-vitrées. Une cuisine spacieuse est dans l’angle de la pièce, ouvert sur le salon.

J’enlève mes chaussures dans le hall, où sont affichés quelques posters de football, rendant à l’appartement un aspect moins superficielles.

Différents trophées traînent par ci par là, de différents formes, des médailles aussi. Un palmarès que je regarde attentivement. Aimant découvrir les détails que m’offre son appartement.

Il me montre un couloir après avoir traversé le salon, il prend alors la parole pour m’expliquer :

– Là, tu as ma chambre. Et plus loin... tu as la tienne, juste ici. Elle est assez vide, j’avoue mais c’était une chambre d’amis. Pour la salle de bain, y en a une dans chaque chambre.

Il m’ouvre la porte de ma future chambre, son ton sérieux, m’évitant de faire une quelconque remarque.

– Merci, c'est super.

Je pose mes lourds cartons qui commençait à peser lourd au sol, Jamal faisant de même dans mon dos.

Il y a déjà des draps, ainsi qu’une serviette comme si j’étais une invité alors qu’en réalité cela est beaucoup plus complexe.