𝟎𝟎𝟐 | 𝐋𝐞 𝐝𝐞́𝐛𝐮𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐟𝐢𝐧.

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📍Mexique, Mexico.

9 février

2h12 a.m

D O L C E

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D O L C E








UNE SEMAINE PLUS TARD

La pluie martèle la fenêtre vitrée du salon, provoquant un bruit assourdissant. Ma mère est couchée sur le canapé. Je suppose qu'elle s'est encore shooté et a fini par s'endormir.

Sa respiration est régulière, elle doit se reposer. Je m'approche pour mieux l'observer. La femme que je vois est bien loin de celle que j'ai autrefois appelée "maman".

Je revois quelques années en arrière son visage joufflu, ses yeux pétillants, ses longs cheveux bouclés se balançant au rythme de ses pas...

Là maintenant, je ne vois que l'image d'une femme émaciée avec des cernes kilométriques, sous les yeux.

Ses cheveux ont perdu toute trace de brillance et ses yeux sont devenus vides.

Son visage était devenu creux et ses bras squelettiques sont marqués par les ecchymoses résultant de ses injections quotidiennes d'héroïne...

Elle s'est carrément foutue en l'air, emportant avec elle mon enfance et mon innocence, après avoir découvert qu'elle était: « l'autre ». C'est-à-dire que mon « père » a trompé sa femme avec ma mère.

Je ne sais même pas pourquoi je reste avec elle.

Peut-être parce que je ressens de la pitié pour elle ?

Ou simplement parce que je n'ai connu que cette vie-là ?

Je soupire avant de prendre une bouteille d'eau dans la cuisine et de retourner dans ma chambre. J'allume mon téléphone qui m'aveugle l'espace d'un instant puis regarde l'heure. Il est presque deux heure du matin. Le sommeil semble me fuir depuis un bon moment, déjà.

Soudainement, je me sentis observé, et un frisson parcourt mon corps. Je regarde par la fenêtre et crois apercevoir un mouvement furtif du coin de l'œil.

Je déteste cette sensation, mais elle devient de plus en plus présente ces derniers temps.

Je retiens ma respiration. À ce moment précis, tout ce que je veux, c'est m'enfuir, et c'est ce que je fais quelques minutes plus tard.

Je mets une veste sur mon pyjama, prends mon téléphone et un peu d'argent, puis je sors discrètement.

[...]

Après une longue marche, je me retrouve devant une supérette. J'y entre d'un pas assuré, salue brièvement le caissier et me dirige vers les rayons. Je repère rapidement celui réservé aux bonbons et chocolats.

Arrivée à l'endroit souhaité, je remarque une silhouette s'éclipser rapidement dans le grand miroir circulaire, censé permettre au caissier de surveiller les rayons vu l'absence de caméra. Est-ce que j'ai rêvé ou quelqu'un me suit réellement ?

Bon restons rationnelle.

Qui pourrait perdre son temps à me suivre ?

Un souffle sort de ma bouche.

Je prends un paquet d'Oreo et de KitKat, puis je me dirige vers la caisse. L'homme qui tient la caisse semble avoir la cinquantaine, petit et rondouillard.

Tout ce qui me fait flipper.

Caissier — Bonsoir, mademoiselle.

— Bonsoir.

Je lui donne les deux articles et sa main effleure la mienne, restant en contact bien plus longtemps que nécessaire.

Mais il veut quoi lui ? Son gros crâne dégarni là.

Caissier — Ça fera quarante-six pesos, mademoiselle.

— D'accord, ajoutez aussi un paquet de cigarettes.

Le caissier me regarde avec un sourire malsain tout en me lançant des regards insistants.

Caissier — Une aussi belle femme que vous ne devrait pas fumer.

Je roule des yeux et sort un billet cent pesos de ma poche pour le lui tendre. Et comme si c'était tout ça n'était pas suffisant, ce gros pédophile caresse ma main.

Je recule instinctivement.

— Je vous prierais de garder vos mains dans vos poches, monsieur.

Je ne lui accorde plus un regard et m'empresse de récupérer mes articles. Et me casse rapidement.

Je mets mes écouteurs et rebrousse chemin tout en mangeant mes Oreo.

Le « Tinc » caractéristique de la notification IPhone me sort de mes pensées.

Mes sourcils se froncèrent rapidement, qui pouvait bien m'envoyer un message à 2h35 du matin ?

Je remarque aisément que c'est un numéro privé.

Identifiant inconnu | Sais-tu à quel point il est dangereux pour une jeune fille de traîner dans les rues de Mexico aussi tard, pequeña ?

Un frisson de terreur parcourt mon échine. Je m'arrête net, regardant à gauche et à droite. Rien, absolument rien. Au lieu de me rassurer, cela ne fait qu'accentuer mon angoisse.

Putain mais qu'est-ce que je fais ? Je marmonne a mon égare.

Courir !

Et c'est précisément ce que je fais. Contre toute attente, j'entends quelqu'un me suivre.

Putain ils ont cru qu'on est dans une novellas où c'est comment ?

Les pas se rapprochent de plus en plus. C'est à ce moment là que je regrette d'avoir séché les cours d'athlétisme...

Seigneur, je vais faire un arrêt cardiaque...

Je suis violemment plaquée au sol. Quelque chose d'humide se plaque sur mon nez. J'essaie de retenir ma respiration, mais avec la peur et l'adrénaline, c'est presque impossible.

Je sens mon énergie quitter petit à petit mon corps, ne me faisant même plus ressentir la douleur du plaquage. Mes yeux se ferment à leurs tours et je commence à avoir du mal à entendre les bruits de fond.

N'ayant plus la force de résister, je me laisse tomber dans un profond sommeil...

𝐓𝐇𝐄 𝐏𝐑𝐎𝐌𝐈𝐒𝐄 • 𝑲𝒂𝒚𝒅𝒆𝒏Où les histoires vivent. Découvrez maintenant