𝟎𝟎𝟔 | 𝐔𝐧 𝐦𝐚𝐥 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐮𝐧 𝐛𝐢𝐞𝐧.

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📍Mexique, Mexico.

11 février

5h34 p.m

DOLCE

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DOLCE






Je monte lentement les escaliers menant à mon appartement, la tête toujours aussi douloureuse.

De là où je suis, j'aperçois un homme dos à moi, qui se tient devant ma porte. J'accélère le pas et m'éclaircis la gorge une fois à son niveau, pour attirer son attention.

Afro-hispanique, grand et très beau quand même. Son visage me dit étrangement quelque chose. Je l'analyse un instant, avant de me rendre compte que cet homme est mon géniteur, Victor..

Victor — Dolce...

— Oui ?

Victor — Je suis si désolé.

— De quoi tu parles, j'ai mal à la tête là parle vite.

Il s'éclaircit la voix passant nerveusement sa main dans ses cheveux.

Victor — Ce matin, quelqu'un est entré dans votre appartement et a froidement assassiné ta mère...

Je le fixe en me demandant si c'est une caméra cachée où je ne sais quelle blague immature. Mais son regard triste me dit qu'il est en train de dire la vérité.

Pourquoi être triste si c'est lui la cause de tous ses malheurs ?

— Tu peux retourner d'où tu viens, probablement d'entre les cuisses de ta femme. J'irais la voir, seule. Je dis en instant bien sur le dernier mot.

Victor — Je sais que tu m'en veux beaucoup/

— Beaucoup est un euphémisme. Le coupais-je.

Je vis son visage se décomposer, avant qu'il ne soupire.

Estúpido.

Victor — Viens, je t'amène la voir, une dernière fois.

— Qui me dit que tu ne me feras aucun mal ?

Victor — Eh bien, la confiance règne...

— Qui peux faire confiance à une personne comme toi, Victor ?

[...]

Il gare sa voiture face à l'hôpital. Voiture qui est beaucoup trop luxueuse et chère pour pouvoir être achetée par un simple ouvrier.

Je commence à me demander si c'est vraiment une blague. Je quitte la voiture le cœur battant.

À l'accueil, je me présente avec ma carte identité, on m'indique rapidement le chemin de la morgue.

J'ouvre la porte après que le légiste m'a permis d'entrer, le spectacle auquel j'assiste me glace littéralement le sang.

Un drap blanc recouvre l'intégralité de son corps, je m'approche doucement en souhaitant que cela ne soit qu'une erreur. Le légiste plie le drap jusqu'à ce qu'il arrive à sa poitrine.

Je ne peux éviter un haut-le-cœur, en voyant ma génitrice, un troue énorme dans le crâne. Je sais que c'est ma mère, je l'ai aimé pendant la première période de ma vie, mais j'ai passé quasiment tout le reste de mon existence à la haïr. Et je crois que c'est pour ça qu'aucun sentiment n'afflue en moi.

C'est comme si sa mort m'était indifférente.

Je m'approche doucement de son corps inerte, je pose ma main sur sa joue creuse et la caresse doucement.

Une bille se forme soudainement en moi, remontant à toute vitesse. Et toute la haine que j'ai ressentie pour elle depuis mon enfance explose, soudainement.

C'est pas comme si tu ne l'avais pas mérité. J'espère que ta mort a été la plus douloureuse qui soit et j'espère vraiment que Dieu te punira pour tout ce que tu m'as fait subir, Carmen. Dis-je en lâchant un petit rire sarcastique.

Je suis libre.

Enfin libre...

Libéré de celle qui m'a volé mon enfance, mon innocence et mon existence.

Quand ma mère a découvert que mon géniteur était déjà marié, et qu'il trompait sa femme avec elle.

Elle est tombée des nues, c'était littéralement l'amour de sa vie.

Elle s'est renfermée sur elle-même, m'éjectant littéralement de son quotidien. C'est là que notre relation a commencé à se dégrader. J'avais à peine huit ans.

J'avais juste besoin de son attention, de son amour de tout ce dont une petite fille avait besoin. Mais elle en était incapable, elle a arrêté de travailler et de s'occuper de moi.

Elle passé ses journées à boire, se droguer, baiser et pleurer, m'utilisant parfois quand ses clients le voulaient pour un petit extra. Elle était devenue une ombre, une ombre totalement brisée et m'a emporté dans son obscure monde.

Nos rapports ce sont encore plus dégradés quand elle est complètement devenue accro au point ou elle m'a proposé un ultimatum : « soit je me prostituer comme elle, soit je trouvais un travail pour lui payer sa drogue de merde » et la petite fille que j'étais c'est retrouver a faire trois voir quatre boulots, pour qu'on est de quoi ce nourrir et payer sa merde.

Jusqu'à ce que le gérant de la supérette où je travaillais m'a dit : « t'aurais été stripteaseuse, j'aurais claqué tout l'argent que j'ai pour te voir bouger ce beau cul, ma belle ». J'avais seize ans quand ma carrière de strip a commencé.

Je fis volte-face et mon géniteur se tenait là, les larmes aux yeux.

Il s'avance vers moi et tente de me serrer dans ses bras.

Tu joues à quoi ?

Victor — Je suis désolé, si désolé. Répète-t-il incessamment.

Ses excuses sonnent tellement fausses.

Putain, a quoi joues-tu Victor ?

𝐓𝐇𝐄 𝐏𝐑𝐎𝐌𝐈𝐒𝐄 • 𝑲𝒂𝒚𝒅𝒆𝒏Où les histoires vivent. Découvrez maintenant