L'ombre dans les murs.

Chapitre 4

 19 h, ça sonne à ma porte. Je vais ouvrir.

- Salut ! Tu as trouvé facilement ? Elle rigole.

- Oui merci ! Alors, pas trop de casse ?

- Comment ça ?

Elle s'invite à entrer dans mon appartement.

- Ton chat ? Il n'a rien fait tomber finalement ?

- Ah oui !!!!Eh bien, étrangement, non. Je n'ai rien trouvé, ni par terre, ni rien de cassé. Je ne sais pas du tout d'où venait ce bruit.

- Tu sais, elle s'assoie sur le canapé, à côté de Smith, avant que tu n'emménages, j'ai déjà entendu des bruits un peu étranges, mais jamais d'aussi forts que ce matin. Je n'ai jamais été très « tranquille » dans cet immeuble.

- Alors attends, figures-toi que depuis que je suis arrivé ici il m'est arrivé des trucs de dingues !

Je lui raconte alors tout ce qu'il s'est passé, elle ne me prend pas pour un fou, et je la trouve même particulièrement attentive à ce que je raconte.

Au bout d'un moment je me rends compte que je n'ai rien proposé à boire à mon invitée.

-Excuse-moi, mais tu veux peut-être boire quelque chose...Euh...

- Julie ! Désolé je ne me suis même pas présentée ! Mon nom est Julie, je suis votre voisine du dessous !On rigole

- Ah ok ! Alors moi c'est Maxime, votre voisin du dessus !Nous rigolons encore.

Elle me demande une bière, je la lui sers et j'en prends une pour moi.

Notre discussion reprend.

- Alors c'est quoi d'après toi ?Ça viendrait d'où ? Me demande-t-elle.

- Bonne question, je me suis même demandé si ça ne viendrait pas de moi, mais maintenant que tu me dis que tu entendais des bruits avant mon arrivée, c'est que ça doit venir de l'appartement. Il est récent mais faudrait voir ce qu'il y avait avant. Tu le sais ?

- Non, mais je pense qu'en allant à la mairie tu pourrais trouver de quoi te renseigner.

- C'est une super idée ça ! Dès demain, j'irai voir là-bas.

-Bon, euh... A moi de t'avouer un truc. Tu m'as parlé de tes expériences dans cet appartement alors je pense que je peux te parler de ce que, parfois, je peux ressentir. Je ne te l'ai pas encore dit, mais je suis infirmière dans un service de personnes en fin de vie. Je sais, ce n'est pas une ambiance de fou dans ce genre de services mais il faut savoir que c'est moi qui ai demandé d'y travailler. En gros, j'arrive à calmer les personnes sur le point de partir dans l'autre monde car je vois les personnes qui sont venues les chercher.

Elle reste me regarder. Ce regard veut clairement me dire « Tu as compris ce que je viens de te dire ? »

- Tu veux dire que tu vois les...Les morts ?

- C'est difficile à expliquer... C'est entre « voir » et « ressentir ». Par exemple, lorsque je suis dans une chambre d'un patient prêt à « partir », je peux sentir que nous ne sommes pas seuls dans la pièce, qu'une personne est là, je peux la décrire mais je ne la vois pas comme toi je te vois. Ah je n'arrive pas à m'expliquer ! C'est énervant !

- Et ici, maintenant, tu as des ressentis ou tu vois quelque chose ?

- Faudrait que je me concentre, mais après une journée de boulot ce n'est pas évident. Attends je vais tenter.

Elle penche sa tête, la rentre presque dans ses genoux. On attend. Au bout de 5 minutes de silence, Julie commence à remuer la tête. Elle renifle et me dit :Ça sent le brûlé.

Comme je lui ai raconté l'histoire des deux pieds brûlés après ma douche, je ne prends pas ça comme une preuve. Elle relève la tête, me regarde et répète :Ça sent le brûlé ! Je la regarde, je ne comprends pas trop pourquoi elle insiste...

« MAXIME ! Y a un truc qui brûle ! »

Mes petits fours ! Tellement dans l'attende d'éventuelles réponses de la part de Julie, j'ai oublié que j'avais enfourné des petits fours pour l'apéritif ! Je cours vers la cuisine et ne peux que constater le désastre culinaire qui s'opère dans mon four.

« Julie ! Tu connais un bon numéro de livreur de Pizza ? »

Cet événement nous fait sortir de la thématique du paranormal. Nous continuons à parler de longues heures de tout et de rien en mangeant nos pizzas. Vers 2 h du matin, Julie prend congé et rentre se coucher. Me laissant moi et Smith, dans un appartement peut-être hanté, mais certainement rempli malgré les fenêtres ouvertes, d'une odeur de brûlé.