Chapitre 8

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Il est 3h du matin. Je viens d'être encore réveillé en sursaut. Un énorme boom venait de la cuisine. J'y suis allé, mais, évidemment, rien, je commence à être habitué et me demande même pourquoi je vais vérifier. Je ne sais pas quels sont les horaires de travail de Julie, je ne l'ai pas vu du tout hier soir, alors peut-être est-elle de nuit ?Sinon, c'est peut-être elle qui a fait ce bruit. Comme j'étais endormi, j'ai cru que ça venait de la cuisine. Bref, je n'en sais vraiment rien finalement.


Je ne retrouve pas le sommeil alors je vais chercher mon téléphone portable. Je n'allume pas la lumière et reste dans la pénombre, juste éclairé par la lumière de mon téléphone Un petit tour sur les réseaux sociaux, quelques vidéos et me voilà au bout d'1 heure à faire un test : Quelle chaussure d'été es-tu ? Pas le temps de me rendre compte de voir si je tends plutôt vers l'espadrille que vers la tong qu'une main se pose sur mon téléphone. Je le lâche et reste comme paralysé sur mon lit. Je regarde vers la porte de ma chambre, elle est fermée. Je ne la ferme jamais. Je suis pétrifié. Impossible de bouger.


Est-ce que j'ai encore rêvé ? Je ne suis plus sûr de rien ! J'arrive à sortir de ma paralysie et me penche par-dessus le lit, je vois mon téléphone à terre. Je tends le bras pour le ramasser. Au moment où mon doigt touche le téléphone, cette même main sort de sous le lit et attrape mon portable pour l'apporter avec elle, sous le lit !


J'arrive à descendre du lit en panique, je vais pour ouvrir la porte de ma chambre mais elle est impossible à ouvrir ! La clé ! La clé qui est tout le temps dessus n'y est plus ! Je suis enfermé dans ma chambre ! Je tape contre la porte et m'acharne sur la poignée quand j'entends mon téléphone sonner. Je me retourne tout doucement, j'ai peur de ce que je pourrais voir ! Je le vois. Mon téléphone est... dans les airs, comme si on le tenait au-dessus de mon lit. Il sonne et j'aperçois le pictogramme vert du bouton décrocher se déplacer vers la droite. Quelque chose d'invisible est en train de décrocher mon téléphone. Je n'ose plus bouger, le haut-parleur s'active. Je tends l'oreille et arrive, un peu, à me calmer. 


J'entends un grésillement, puis une respiration, elle est lointaine. Encore plus loin j'entends une toux, une toux d'enfant. Ils ont l'air d'être plusieurs. Peut-être deux. Entre 2 quintes de toux les enfants appellent : Papa !!!! Papa !!! Il y a toujours cette respiration, on dirait qu'elle s'approche de moi, pourtant le téléphone, lui ne bouge pas du tout. Il est toujours là, à flotter au-dessus de mon lit. La respiration s'approche, je peux sentir son souffle sur mes joues.

C'est à ce moment que j'entends tambouriner à la porte de mon appartement. Le téléphone retombe sur le lit. Et un cliquetis se fait entendre, ma porte de chambre s'est ouverte. Ça continue de frapper je regarde et c'est Julie qui apparaît dans le judas. Je lui ouvre la porte. Elle me demande :


- Qu'est-ce qu'il se passe ici ?Ça va ? On dirait que tu as de la fièvre ?


- Non, ça ne va pas du tout ! Je ne sais pas ce que je viens de vivre dans ma chambre mais je crois que je deviens complètement cinglé !


Elle me propose d'aller m'asseoir sur le canapé et de tout lui raconter le plus calmement possible. Je vais tenter de le faire. Au bout de dix minutes, Julie est au courant de tout. Je la vois se diriger vers la chambre. « Reste là ! » me dit-elle.


Je ne peux pas la voir de là où je suis mais je l'entends : « Je sens qu'il y a quelqu'un ici ? Qui êtes-vous ? Pourquoi vous êtes là ? Que voulez-vous à mon ami ? » Toutes ces questions resteront sans réponses. Je me lève et m'approche de la porte de la chambre. Elle se retourne vers moi, mon téléphone à la main. Je lui demande de regarder quel est le dernier appel reçu. « C'était il y a 13 minutes. Il était 4h28.En revanche c'est bizarre, il n'y a pas de numéro de téléphone. Regarde ce qui est inscrit à la place. » 

Elle retourne le téléphone vers moi et sur l'écran est inscrit :

 **-*/*/**-

Je lui demande d'appeler, on ne sait jamais. Elle porte le téléphone à son oreille. Me regarde en fronçant les sourcils, comme si elle avait du mal à entendre ce qu'il y avait à l'autre bout du fil. Elle me tend le téléphone, « tiens, vas-y écoute. » Je ne sais pas trop quoi faire, je crains de découvrir ce que je vais peut-être entendre. Mais bon, si je veux trouver des réponses, je dois passer par là. J'écoute. Je reconnais cette même respiration. Je mets le haut-parleur, Julie et moi nous nous asseyons sur le lit et je pose le portable entre nous. C'est exactement ce que j'ai entendu tout à l'heure. Sauf que cette respiration, on dirait qu'elle était sortie du téléphone et s'approchait de moi.Julie baisse la tête vers le téléphone pour mieux entendre.


– Ecoute bien, on dirait des pleurs d'enfants au loin !– Tout à l'heure j'ai entendu comme des toux, mais pas de pleurs.


Julie reste tête baissée. Bizarre, on dirait comme un crépitement en bruit de fond. Une cheminée, des flammes?Je repense au rêve que j'ai fait sur le banc devant la mairie. Encore et toujours ce point commun du feu, des flammes... Julie, raccroche et remontre moi l'espèce de numéro.


**-*/*/**-


Je reste regarder ce... Je ne sais même pas comment définir ceci. Au bout de dix secondes, je reprends :


Julie, tu peux regarder sur internet le langage Morse ?


Julie sort son téléphone de sa poche et fait la recherche. Après avoir pris quelques secondes pour voir si le Morse correspondait à l'étrange message, elle relève la tête.


J'ai trouvé... ça veut dire FEU.


Petit à petit, ça commence à se mettre en place dans ma tête. Le feu, les flammes, ont joué un rôle important dans l'histoire du bâtiment. Ou tout du moins, dans celui d'avant. J'explique à Julie mon rêve d'hier après -midi, le fait que dans l'appartement il y avait cette odeur de brûlé. Les pieds cramés que j'ai aperçus en sortant de la douche. Je pense que tout est lié. Je dois vraiment savoir ce qu'il s'est passé ici.


- Julie, demain j'avais prévu de passer à la bibliothèque et à l'office du tourisme pour chopper des renseignements, des réponses même j'espère sur cet endroit. Tu veux m'accompagner ?


- J'ai finià4h ce soir et je reprends demain à 14h, ce serait bien que je dorme un peu alors... Si tu tiens le coup, je vais rentrer m'assoupir et tu me fais un compte rendu demain vers 22h le temps que je rentre et que je me change ?


- Ok pas de soucis, ne t'inquiète pas je comprends bien. Ça va aller, ne t'en fais pas pour moi. Je ne sais pas si je vais réussir à me rendormir mais, oui, pas de problèmes pour demain.


Je raccompagne Julie jusqu'à chez elle et remonte dans mon appartement. Je me pose sur mon lit. Je regarde partout. C'est à ce moment que je me rends compte que je n'ai pas encore regardé sous mon lit. Le stresse revient au galop. J'imagine une dizaine de techniques pour pouvoir regarder sous mon lit en étant, soit loin, soit toujours sur mon lit. Me trouvant ridicule, je me dresse devant mon lit, le stress se transforme en colère. Je m'agenouille et soulève ma couette. Rien. Je laisse sortir de moi un très long soupir de soulagement. Et tente de me recoucher. Enfin, me recoucher ça va être facile, c'est surtout me rendormir qui va être plus difficile.

L'ombre dans les murs.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant