Chapitre 9

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Il est midi quand j'émerge enfin.


Le reste de la nuit a été calme, je n'ai aucune idée de l'heure à laquelle je me suis endormi. Je vais prendre mon petit déjeuner. Sur le chemin de la cuisine, je croise Smith. Je me rends compte que cette nuit, je ne l'ai absolument pas vu durant...comment appeler ça ? Les événements ? Il n'était pas sur le canapé, encore moins dans la chambre. M'enfin, il n'a pas l'air plus choqué que ça alors bon, je ne m'inquiète pas outre mesure. Déjeuner avalé, douche prise, vêtements enfilés, me voilà en route pour la bibliothèque.

14heures, me voilà devant la porte de l'établissement. Je me dirige vers le comptoir derrière lequel une femme trie des livres.


– Bonjour, excusez-moi, je recherche des journaux datant d'il y a 2 ans environs.


– Bonjour, alors vous pouvez faire une recherche par mots clés dans l'ordinateur qui se trouve derrière vous.


– Merci beaucoup!


Je me dirige vers l'ordinateur, sur l'écran une barre de recherche m'attend. Je tape le nom de ma ville et "incendie". Plusieurs résultats. Entre les feux de voitures, les feux de poubelles, il n'y a pas grands choses. Je descends le curseur et j'aperçois le titre : Incendie sur fond de drame familiale rue de la gare. Le père en instance de divorce et criblé de dette décide de mettre feu à son appartement durant son week-end de garde alterné. Deux fillettes brûlées vives. L'homme, hospitalisé en urgence absolue. Je vois la photo du père.


Ce visage ne me dit rien. Je me surprends à être déçu. Comme si j'avais espéré reconnaitre l'homme près de la Mairie. Je continu avec le journal du lendemain. Le père des fillettes est décédé. Il a succombé à ses brûlures. Mince ! C'est lui qui viendrait chez moi et provoquerait tout ça ? Les odeurs de fumées, en repensant aux cris de fillettes que j'ai entendus et les pieds brûlés que j'ai aperçus, mon sang se glace ! Il faut que je tente d'établir un contact. Je vais raconter tout ça à Julie et on verra si elle se sent capable de communiquer avec ce père infanticide. Je rentre chez moi.

Je frappe à la porte de Julie, pas de réponse. Je ne sais plus quelles sont ses horaires, avec tout ce que j'ai dans la tête, tout est confus. Je monte chez moi. La porte est entre-ouverte. Ça sent le brulé. Mais comme si c'était de la nourriture brûlée. J'entre comme un fou dans mon appartement. Cette odeur me remplit le nez et me soulève le cœur. Je vais dans ma cuisine, rien, le salon, rien. Puis j'arrive dans ma chambre. Je tombe à genoux. Devant moi, sur mon lit, une carcasse d'animal, de petit animal, je n'ai pas vu Smith en rentrant ! Toutes les pensées me traversent l'esprit! Vu que la porte était ouverte, est-il sorti ? Est-ce lui, dans cet état, sur mon lit ? Lui que ne venait jamais dans ma chambre ! Je n'ose pas m'approcher. Je crains de découvrir qu'il s'agit bien de Smith. Je me relève doucement, m'avance malgré moi peu à peu. La carcasse à complètement brûlé, mais deux choses sont restés intacts. Ma couverture, et le petit collier de Smith. Je m'effondre.

L'ombre dans les murs.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant