Chapitre 9

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"La perte d'une mère est une flamme qui consume lentement, laissant derrière elle des cendres de regrets et de désirs inassouvis. En quête de lumière, on se débat entre la chaleur de ses souvenirs et le froid de son héritage. Dans l'ombre de son passé, cette femme tente de réécrire son destin, mais les échos des pleurs résonnent comme une mélodie triste, un rappel constant des sacrifices faits en son nom."

~Fenzir

À l'entrée du cimetière des Monts Brumeux se tenait une femme, endeuillée depuis des siècles. Son âme était en lambeaux, colmatée par des larmes qu'elle refusait de pleurer. Car l'elfe restait stoïque... Aucune émotion ne transparaissait sur son visage.

Mais son âme se serrait et se tordait, par la douleur du vide et de la perte.

Sur les bras de l'elfe : le cadavre d'une mère. De longs cheveux noirs, une peau pâle et deux yeux clos à jamais. L'elfe n'avait plus la force de porter sa propre mère jusqu'ici. Mais elle fit un ultime effort, pour le dernier voyage de sa propre mère.

Les ombres sculptèrent un caveau de pierre dans leur sillage, pour que l'elfe vienne finalement déposait la dépouille de sa mère dans une sépulture décente.

- Je vais récupérer ton Royaume... Ce que tu a construit de ta vie...

Elle serra les dents et la tombe se ferma d'elle-même. Une rose se fraya un chemin jusqu'à cette nouvelle tombe : une rose noire, Black Baccara.

Mais même les roses les plus sombres ont besoin de lumière pour vivre.

Pendant ce temps là, Immeron se demanda s'il avait été oublié au point qu'on enterre des morts dans son propre cimetière sans même lui parler. Quel manque de respect !

Il regarda les souvenirs de la morte. Un reine. Forte et mystérieusement entouré d'ombre. Tant de regrets en une seule personne le choqua. Il avait déjà vu les souvenirs de Lili, de Lumière ou encore ceux de la Douce Reine, pleins de regrets. Mais cette femme...

Il frissonna.

"Je peux bien faire une exception. Un caveau d'ombre n'est pas fait pour ce genre de personnes..."

Il posa une rose rouge sur la tombe. Au moins, il n'y avait pas que du noir...

Elizabeth avait milles regrets, celui de ne pas avoir pu protéger ses soeur de sa cruelle mère, celui de ne pas avoir su donner l'amour que sa fille méritait, celui d'avoir sombrer dans les ténèbres dans le but vain de ressusciter son mari assassiné, celui d'avoir contraint sa fille à un destin horrible dès sa naissance à cause des pactes démoniaques, celui de n'avoir pu faire d'enfant de manière naturelle, celui de sa fausse couches.

-Louis n'a pas pu naître et depuis ce jour elle a l'impression de toujours le sentir dans son corps. Je ne vous demande pas de comprendre.

L'elfe retira sa cape sombre et dévoila son visage. Celui d'une princesse déchue. Ses longs cheveux couleur de freux s'écoulaient dans son dos et ses yeux bleu violacé larmoyant ne regardait que sa mère.

-Dans ce cas, je comprendrai.

- Ma mère mérite au moins un caveau. Elle a battit la nation des elfes, sacrifier son amour pour sa famille et pour son peuple, elle a protéger les forêts sacrées qui entourent le royaume elfique... Il faut regarder plus loin dans ses souvenirs, avant la mort de Père, quand elle n'avait pas succomber au chagrin qui la rendue... si... si...

Elle voulait dire antipathique, car c'est ainsi qu'elle l'avait ressenti mais en réalité Elizabeth n'était pas devenue antipathique... Seulement devenue incapable d'exprimer des émotions autres que la tristesse qui noyait son cœur... Alors elle a préféré ne plus rien montrer du tout.

Les Royaumes Maudits : Le Roman !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant