Chapitre 39

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"Ce n'est pas le sacrifice qui forge un monde, mais la main qui tient la plume. Car dans le silence des étoiles, ce sont les ombres qui écrivent, et les rêveurs qui signent."

~L'Oracle

Dorcas... Dorcas... Ils approchent.

Dorcas... Dorcas... Tu ne peux plus les épargner.

Dorcas... Dorcas... Tu dois les tuer cette fois.

C'était cette petite voix dans sa tête, le sussure d'une ombre derrière elle, que Dorcas entendait sans cesse. Ombrage devait une bonne fois pour toute se débarrasser de ces héros. Il devait préserver Dorcas, son pion le plus précieux.

Celle qui allait lui donner le monde entre ses pattes.

Mais il semblait que, depuis le début, Dorcas ne voulait pas anéantir ces héros. Pourquoi ? Par pitié ? Compassion peut-être ?

La reine ordonna à son sujet :

- Retiens les. Ne les tue pas. Ça n'a jamais été le plan.

Le démon n'arrivera jamais à la faire changer d'avis sur cela.

Dorcas... Dorcas... Quoi qu'il arrive... S'il meurent ou non... Ils seront présents dans ton nouveau monde.

Dorcas... Dorcas... Ne pas les tuer est un risque inutile.

Dorcas... Dorcas... Tu es sur le point de réussir... Ne gache pas tout maintenant.

Ombrage a toujours été particulièrement fourbe. Cette petite voix dans votre tête : vous pensiez que c'était vous qui donnez des ordres au démon, mais au final, c'était le démon qui vous influançait.

- Suis mes ordres !

Mais Dorcas était aussi têtue que sa mère, et elle était tout aussi difficile à manipuler. Peu importait. Quoi qu'il arrivait, elle allait être obligé de lui donner l'énergie du monde dévoré par le Néant. Car seul Ombrage pouvait lancer le sort pour recréer l'univers dont rêvait Dorcas...

Et à ce moment là, quand Ombrage aura toute l'énergie du sacrifice d'un monde entier entre ses pattes d'ombre, il lancera le sort pour recréer un nouveau monde. Un monde son image : un enfer sur terre. Chose que Dorcas ne savait pas : elle qui rêvait de recréer un monde parfait.

Les quelques fleurs qui étaient là, en dessous de cette tour d'ivoire, se battaient contre le Néant sous l'ordre d'Ijune. Mais l'Être Supérieure était bien trop loin, et qu'importe ses connaissances en magie, elle ne détrônerait jamais la fille de la déesse de la Réalité...

La brèche dans le couloir menant à la salle du trône rejeta Immeron, Lumière, Liliana, Théo, et Séléna, les faisant s'écrouler par terre. Les deux fantômes grommelèrent, tandis que les autres se relevaient tant bien que mal.

Et devant eux, l'entrée de la tour d'ivoire...

Tous se précipèrent vers les escaliers interminables.

Et interminables, les escaliers l'étaient. Ils prirent quinzes minutes à grimper, encore, et encore...

Jusqu'à voir Dorcas, belle et bien là, au centre de la tour d'Ivoire, dont le plafond s'ouvrait sur les cieux. Elle levait les bras vers l'infinité glaciale, mystérieuse, déversant dans le monde son annéantissement. Mais avant Dorcasn il y avait son fidèle démon : Ombrage, dont le sourire carnassier était de plus en plus grand.

Tout le monde détestait Dorcas. Mais au fond, c'était ce démon qui gagnera. Lui a qui tout profitait. Et avant même ce démon, des montagnes. Des montagnes de cadavres elfes : Le génocide.

Les Royaumes Maudits : Le Roman !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant