Chapitre 19

44 7 2
                                    

"Les démons dansent dans l'ombre de nos rêves, insatiables, tissant des promesses d'illusions. Ils s'accrochent à nos espoirs, comme des souvenirs impossibles à effacer, nous rappelant que parfois, ce que nous désirons le plus est aussi ce qui nous éloigne de la lumière."

~L'Araignée

Salom resta impassible devant ce changement si soudain. Le souverain était-il mort, ou bien avait-il pris sa retraite?

- Où est Augustus ? Il ne lui est rien arrivé, j'espére ? dit-elle sans aucune royauté, élégance et tact.

Elle décroisa ses jambes et posa ses bras sur la table.

- Es-tu une remplaçante, où bien ai-je la reine des Humains devant moi?

Mio n'était pas la seule à recouvrir son visage d'une impassibilité à toutes épreuves. Dorcas était d'une noblesse telle qu'elle semblait pouvoir annihiler tout sentiment sur son visage.

- Augustus II De Bourbon-Valois est mort.

Elle replaça sa couronne droite, sur ses cheveux en boucles ténébreuses qui tombaient en cascade de noirceur.

Les sourcils de la souveraine elfique se froncèrent.

-Oh, pauvre Augustus, il était bien brave... 

- En l'absence totale de descendants et de famille, le conseil d'état royal a suivit les dernières volontés de Augustus et ils m'ont nommée reine de droit divin.

Un choix qui s'avérait obligatoire. L'influence politique de cette femme était trop dangereuse.

Elle croisa les jambes, son regard violacé était glaçant... Dorcas n'était pas venu pour la paix, l' absence totale d'émotion dans ses yeux si beaux était celle d'une femme prête à détruire et tuer pour obtenir ce qu'elle souhaitait.

Rester à savoir ce qu'elle souhaitait réellement.

- Il a toute sa vie prôné la paix. Comme vous, j'imagine ?

Après avoir remis une mèche de cheveux de freux derrière son oreille pointue, ses mains graciles se posèrent élégamment sur la table de pierre froide. Elle avait au bout de ses doigts un peu de noirceur. 

- Ou peut-être suivez vous le chemin de vos ancêtres ?

Sa voix était presque enfantine.

Mio toussota légèrement et commença à parler :

- Comme vous l'avez remarqué, nos deux peuples vont bientôt être en surpopulation. Surpopulation dit famine, famine dit morts, morts dit désolation. Votre territoire est bien plus grand que le nôtre, même si vous êtes beaucoup plus nombreux, le nombre de personnes au kilomètres carrés est moins grand. Sachez d'abord ceci: ma dernière solution est la guerre.

Elle marqua une pause pour reprendre son souffle.

- Alors voici ma proposition pour régler tout les conflits : que nos deux peuples s'allient, pour en créé un seul, plus fort, plus grand, plus résistant.

Elle n'en avait rien dit à sa conseillère: c'était normal, puisque que cela faisait partie de son plan. Si la madame-qui-dirige-plein-de-gens acceptait cette solution, et Mio en doutait fortement, alors les problèmes seraient un peu plus réglés. Du moins, pendant quelques années. Si elle refusait, cela ferait gagner du temps au Elfes pour attaquer en premier. Autrement dit, personne, absolument personne ne savait ce qu'il se passer dans sa tête.

Mais quelque chose de pire se dessina sur le visage de Dorcas. Un regard vers Alisée... Qui jusque là semblait éteinte, comme fermée. La reine humaine retourna son regard vers la reine elfique avec un sourire d'une personne qui avait déjà gagné.

Les Royaumes Maudits : Le Roman !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant