Les Royaumes Maudits : Le Roman !

Chapitre 34

"Pour les Mortels... La Réalité. Pour les Mortels... L'Imaginaire."

~Arachnéa et Elizabeth

Aux Monts Brumeux, le Néant s'étendait lentement. Il frappa violemment contre la chaine de montagnes extérieure, rempart ultime, sans pouvoir aller plus loin. Mais il resta là, et Lili ne pouvait que regarder, impuissante, ses propres plantes mourir ; regarder les orchidées de la Dame Blanche se flétrir pour repousser le noir au loin.

Entendre son propre cauchemar à même l'Imaginaire se dissiper dans une lente agonie...

Sans fantômes primordiaux à l'équilibre, celui-ci se mourrait. Sans la Dame Blanche, sans le Comte, l'équilibre des rêves n'était plus.

Sans elle, les plantes se mourraient, et la terre des Monts se fera inféconde.

"Immeron..."

Lili leva les yeux vers le ciel, et les derniers restes de brume l'emportèrent vers le Royaume de Morgane, en sécurité.

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La Caverne Onirique, nichée dans les profondeurs des Monts Brumeux, était un lieu que même les ombres les plus téméraires préféraient éviter. Entre les murs de la frontière de la Réalité et de l'Imaginaire vivaient les araignées et leur reine, Arachnéa, tissant les fils des Rêves et des Cauchemars.

Pourtant, une silhouette traversait ces couloirs sinueux. Drapée de cette soie noire et de cet or poussiéreux réservés aux anciens monarques, Elizabeth avançait avec la gravité de ceux qui portaient le deuil des vivants. Les araignées, sensibles à son aura, s'écartaient sur son passage.

Dans cet antre façonné par l'Imaginaire, rien ne résistait à l'approche de la Déesse de la Réalité. Même les armures grotesques de mantes religieuses, alignées comme des sentinelles, restaient figées sous son strict regard. Et derrière elles, dominant la scène, se tenait Arachnéa, la créature immense et ancienne qui avait tissé les premiers rêves du monde.

- Petite sœur ?

Elizabeth faisait parmi des rares âmes à venir ici, plonger sciemment dans les ténèbres de la caverne sans peur, avec cette étrange habitude de ceux qui étaient nés ici, dans la noirceur.

Peut-être s'en voulait elle de ne pas être venu voir sa petite sœur cadette plus tôt. Presque personne ne venait voir Arachnéa.

Pas même sa propre famille.

Car il y avait dans cette famille des déchirures qui coulaient à même leur sang noirci. Une étrange famille : celle qui ne se voyait presque jamais, qui s'était éloignée de la vie, des sentiments, et qui pourtant, envers et contre tout, savait qu'ils pouvaient compter les uns sur les autres.

Parce que c'était ainsi, la famille. La noirceur dans leur sang divin n'était comprise qu'entre eux, comme une connexion entres étoiles noircies.

Là était leur devise, leur triste existence :"𝑰𝒖𝒏𝒄𝒕𝒂 𝒊𝒏 𝒕𝒆𝒏𝒆𝒃𝒓𝒊𝒔".

C'était la devise d'une très ancienne et noble famille née dans le noir total : Ensemble dans les ténèbres.

Arachnéa ouvrit un œil. Au dehors, le vide frôlait les Monts Brumeux sans les toucher. Le sort du monde à été consciencieusement perfectionné pour gracié les Monts Brumeux de la destruction.

"Le ciel est noir."

Il y avait dans sa voix télépathique un mélange de tristesse et d'horreur. Elle ne s'imaginait pas que cela prendrait une telle tournure. Elle ne s'imaginait pas que sans cette soirée, tout serait différent...