The Pilot Union

18| Fall Ashby a ruiné mon existence.

« La Reine avait une seule méthode pour résoudre toutes les difficultés, petites ou grosses.

– Qu'on lui coupe la tête ! dit-elle sans même lever les yeux. »

Ava

— Alors Lapin Blanc, raillé-je. Tu as décroché encore quelques jours de sursis, on dirait.

Le visage d'Eros se décompose et, étonnement, il ne se réjouit pas de sa victoire. Pourtant, Cameron m'a expliqué qu'en gagnant il empêcherait mon frère d'aller voir les flics pour le dénoncer. En effet, Cameron et sa clique de timbrés ont tous quelque chose à se reprocher. Le soir où lui et Daemon ont été arrêtés, Eros était présent, avec un dénommé Grayson.

Et, à eux quatre, ils ont commis un crime.

Un délit pour lequel seul Cameron est tombé. Alors, à présent, ce fils de pute va payer. Parce qu'aujourd'hui, je vais détruire sa carrière.

Pour l'ancien Cameron, pour celui qu'il était avant d'aller en prison.

Pour mon frère, celui qui m'a retrouvée ce soir-là, alors que...

— Putain, souffle-t-il, m'arrachant de mes pensées. C'était moins une, mais on a remporter la victoire.

— Pourquoi es-tu là ? m'enquiers-je en le fixant. Je veux dire, qu'est-ce qui t'oblige à participer à ces courses ? Tu dois risquer ta carrière...

Tout comme je connais mon rôle, je sais parfaitement ce qu'il fait là. Alors, pour mener à bien ma mission, je dois gagner sa confiance. Faire croire à Eros que je développe des sentiments pour lui, tout en contrôlant les miens pour ne pas me brûler les ailes en chemin. Car, même si je pense être insensible, ce connard m'a réellement excité lorsqu'il conduisait à 300 km/h en me touchant comme il l'a fait. Ses cheveux bruns qui tombent sur le début de son front, son air angélique, les traits fins, mais acérés de son visage, ses grands yeux noisette, tout cela lui confère un charme particulier.

Une gueule d'ange au sombre passé de bandit ; ce Eros Crawford pourrait m'envoyer droit en enfer. Sans tarder, je secoue la tête pour chasser ces viles idées de mon esprit. Ce connard va sombrer et, quand il contemplera son déclin avec désespoir, je veux être la seule qu'il tiendra responsable. De la même façon que je le hais d'avoir condamné mon frère à croupir dans une cellule pendant cinq longues années.

— Ava, murmure-t-il la voix tremblante, si je t'avoue quelque chose... promets-moi de le garder pour toi, d'accord ?

Surprise par son élan de confiance, je me contente de hocher la tête, une mine perdue scotché au visage. Dans la voiture, éclairée par des LED bleu nuit, l'air s'alourdit, la tension grimpe.

— Le patron me fait chanter, je n'ai pas le choix.

— Comment ça ? demandé-je, inquiète. Tu connais Cameron Maddox ?

Mon jeu d'acteur m'impressionne, comme si j'avais joué la comédie toute ma vie.

Oh, mais, c'est le cas, en réalité.

Toute ma putain d'existence n'est qu'un rôle, une pièce de théâtre foireuse. Primrose, Bel Air, peu importe où je vais, je n'ai aucun pouvoir sur ma propre vie. Aussi, je me contente de l'observer de loin, comme une spectatrice, impuissante.

— C'est une longue histoire, mais comment est-ce que tu le connais, toi ?

— Je connais quelqu'un qui connait quelqu'un qui le connaît, comme tout le monde, lâché-je sans grand intérêt. Enfin, tu vois.