Chapitre 20. Say Yes to Heaven

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Say Yes to Heaven — Lana Del Rey

Jordan

Il a dit oui, bon sang. Je suis tellement rassuré. Je stressais comme un adolescent, hier soir. En même temps, qui ne stresserait pas de faire sa demande à son amoureux ? Je sais exactement comment va se passer le mariage, j'ai déjà tout prévu. J'espère qu'il sera content. Normalement, ça se réfléchit à deux, mais j'ai trop envie de lui faire plaisir.

— On le fera où, le mariage ? demande Gabriel.

Nous marchons sur la plage, comme d'habitude en fin de matinée. Le ciel est gris, il va sûrement pleuvoir dans la journée. Espérons que demain ça ne soit pas le cas.

— Ici, qu'est-ce que tu en dis ?

Il tourne son regard vers moi, étonné.

— On peut se marier ici ?
— Oui, après nous ne serions que tous les deux, ajouté-je, gêné. Mais on peut faire une cérémonie en France, si ça te dérange.
— Non, dit-il en secouant la tête. Faisons notre mariage ici. J'ai... j'ai l'impression qu'ici, tu es éternel.

Mon cœur se serre et il détourne le regard, craignant de m'avoir offensé. Je le prends dans mes bras et pose ma tête sur la sienne.

— Très bien, dans ce cas.

Je le sens sourire contre mon cou et il l'embrasse avec délicatesse. Soudain, il s'écarte, les yeux écarquillés, comme effrayé. Je panique légèrement.

— Quoi ? J'ai un truc quelque part ? demandé-je en me regardant.
— Il va falloir écrire des vœux ?

Je pose mon regard sur lui et un sourire étire mes lèvres.

— En effet, marmonné-je en posant une main sur sa joue. Ne t'en fais pas, je sais que tu vas gérer.
— On verra, souffle-t-il en appuyant sa joue contre ma main.

Je la caresse de mon pouce, et nous sourions tous les deux.

L'après-midi, nous restons au bord de la plage, à bronzer. Gabriel est sur le transat, à un mètre de moi, et fait des mots croisés. Mais je suppose qu'en réalité il écrit ses vœux, car il ne cesse de raturer et de soupirer et de râler. Les yeux fermés, je souris. J'ai déjà fait les miens depuis que je pense à notre mariage. Soudain, mon téléphone sonne. C'est rare qu'on m'appelle. Lorsque je regarde le contact, mon cœur rate un battement. Je décroche, mal à l'aise.

« Allô ?
— Jordan ! Mon garçon ! Comment tu vas ? » s'écrie la voix de mon père à l'autre bout du fil.

Gabriel tourne sa tête vers moi, et j'écarte le téléphone de mon oreille. Il parle super fort.

« Ça va et toi, papa ? je réponds.
— Bien, bien. Je suis passé à la maison d'édition, plus tôt dans la journée. C'était très calme, très professionnel. Tu as de bons employés, me raconte-t-il.
— Ah, tant mieux... »

Le calme avant la tempête. Je connais mon père mieux que personne.

« Mais quatre semaines de vacances en tant que patron, c'est beaucoup trop, fiston, rétorque-t-il. Ils pourraient faire n'importe quoi. A ton âge, j'étais en forme et ne souhaitais plus m'arrêter de travailler. Tu me feras le plaisir de raccourcir tes vacances. »

J'ai l'impression qu'un poids me tombe dans l'estomac. Pitié, j'espère qu'il ne me l'a dit qu'à moi...

« Je l'ai déjà dit à la secrétaire, que tu rentrerais deux semaines en avance. »

In Another Life [Gabriel Attal x Jordan Bardella]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant