The Red River(Tome 2)

Chapitre 9 : Un refuge précaire

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Les premières lueurs de l'aube commençaient à percer l'horizon lorsque James et Natalia approchèrent enfin de leur destination. Une petite cabane en bois, nichée au cœur d'une forêt dense et entourée de collines enneigées, se dressait à l'écart du monde. C'était un endroit modeste, à peine plus qu'une ruine, mais pour eux, c'était un refuge, loin des routes principales et des regards curieux.

James arrêta la voiture à quelques mètres de la cabane, coupant le moteur. Pendant un instant, le silence de la forêt les enveloppa. Natalia releva doucement la tête de son épaule, ses yeux fatigués scrutant leur nouvel abri. Les jumeaux, Anselm et Mikhail, bougeaient à peine dans leur sommeil, encore paisibles malgré les événements qui avaient bouleversé leur courte existence.

« Ce n'est pas grand-chose, » murmura James en se tournant vers elle, « mais c'est isolé. Personne ne viendra ici par hasard. On peut s'y reposer, au moins pour quelques jours. »

Natalia hocha la tête, reconnaissante pour ce semblant de sécurité, même temporaire. « Ça ira, » répondit-elle doucement. « Tout ce dont j'ai besoin, c'est d'un peu de calme pour les jumeaux. »

Ils descendirent de la voiture, James prenant Anselm dans ses bras tandis que Natalia s'occupait de Mikhail. Le froid les enveloppa immédiatement, la neige crissant sous leurs pas alors qu'ils avançaient vers la cabane. L'air glacial mordait leur peau, et Natalia serra son manteau autour d'elle, préoccupée par l'absence de vêtements suffisamment chauds pour leurs enfants. Ils auraient besoin de provisions rapidement.

La porte de la cabane grinça en s'ouvrant, révélant l'intérieur rustique et spartiate. Une vieille cheminée, encore fonctionnelle, dominait la pièce principale. Il y avait quelques meubles usés, un lit défraîchi, et une table bancale. La cabane n'avait pas été habitée depuis longtemps, mais c'était mieux que rien.

« Je vais allumer un feu, » dit James, posant doucement Anselm sur le lit. « Il faut qu'on réchauffe cet endroit. »

Natalia acquiesça en déposant Mikhail à côté de son frère, les enveloppant tous deux dans les couvertures qu'ils avaient apportées. Elle jeta un coup d'œil autour d'elle, cherchant des signes de confort, mais ce qu'elle voyait ne faisait que renforcer l'urgence de leur situation. Ils ne pouvaient pas rester ici longtemps, surtout avec les jumeaux. Ils avaient besoin de nourriture, de vêtements chauds, de médicaments... et de plus de sécurité.

« Il faudra faire une liste de ce qu'il nous faut, » murmura-t-elle en s'approchant de James, qui s'activait déjà à allumer le feu. Les premières flammes dansaient dans l'âtre, jetant des ombres mouvantes sur les murs de la cabane.

« Je m'en occuperai, » répondit-il sans la regarder, concentré sur sa tâche. « Je vais sortir discrètement en ville demain. Il y a un petit village à quelques kilomètres d'ici. Avec un peu de chance, je trouverai ce qu'il nous faut. »

Natalia le regarda en silence, sachant qu'il y avait plus que de la chance en jeu. James était habile, il savait comment se fondre dans l'ombre, comment éviter les questions et les regards. Mais chaque sortie était un risque, un rappel de leur situation précaire.

« Fais attention, » murmura-t-elle, une pointe d'inquiétude dans la voix.

Il releva enfin les yeux vers elle, lisant l'inquiétude dans ses traits fatigués. « Toujours, » répondit-il doucement avant de se lever, prenant son visage entre ses mains pour l'embrasser sur le front.

Le feu crépitait doucement dans la cheminée, réchauffant lentement l'atmosphère glaciale de la cabane. Natalia se laissa aller contre James, trouvant un peu de réconfort dans sa chaleur. Malgré tout, malgré le danger qui les guettait toujours, elle se sentait en sécurité dans ses bras.