Chapitre 7

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Il m'aura fallut beaucoup de temps et les doigts brûlés, mais je parviens à me libérer complètement. Mes poignets sont libres, ainsi que mes chevilles. Je me hisse hors de la baignoire, m'agrippant désespérément au bord. Je chancelle, mes jambes faibles sous mon poids, je tombe lourdement sur le sol. Mes bras sont épuisés et tremblants. Je me redresse avec difficulté. Chaque muscle de mon corps hurle de douleur, et chaque mouvement me coûtant un effort titanesque.

Je parviens enfin à quitter la salle de bain. Il me faut encore quelques minutes pour que je tiennes plus ou moins debout. Avec précaution, je soulève légèrement mon bandeau et entre ouvre un œil. La pièce est sombre et vide. C'est dans un soupire de soulagement je retire mon bandeau pour observer mon environnement. C'est dur, très dur de les utiliser mais mes solutions sont minces. J'avance doucement dans la pièce, cherchant du regard un quelconque indice de l'endroit où je me trouve. C'est là que mes yeux se posent sur une paire de lunettes de soleil presque opaques, posée sur la table de nuit, de même qu'une veste en cuire oubliée sur le lit, probablement laissées par mes ravisseurs.

Rien d'autre d'utile dans ce motel.

Je mets les lunettes, réarrange mes cheveux, les attachants avec le bandeau, pour changer mon apparence. Puis, j'enfile la veste, trop grande pour moi. La chaleur de la veste commence à réchauffer mon corps, me donnant un répit bienvenu et un certain réconfort. Je m'assoies un instant sur le lit et mets mes mains dans les poches.

Je sens un objet métallique dans la poche droite. Je l'attrape et l'observe. Un couteau suisse. Il me sera bien utile.

J'inspire fortement et me lève, la tête vacillant toujours légèrement. La porte est fermée à clef. Je m'en doutais. Je m'approche donc de la fenêtre. Heureusement que j'ai les lunettes qui me protègent suffisamment du soleil, sinon j'aurais dit adieu à ma vue pendant un long moment.

Je lutte avec la fenêtre, la tirant, la poussant vers le haut comme vers le bas. Jusqu'à que je réalise qu'il y a un loquet a déverrouiller... Je le déverrouille, ouvre la fenêtre, et me glisse à l'extérieur. L'air frais m'accueille. Je m'éloigne rapidement du motel, sans direction précise, mais déterminée à m'éloigner d'ici, avec le soleil dans le dos.

Je dois survivre. Je vais survivre.

Sans l'ombre d'un douteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant