Cela fait seulement quatre jours que les cours ont commencé et je déteste tous les jours un peu plus, la sonnerie du réveil de River. Chaque nuit, je m'endors en espérant que son portable prenne feu pendant la nuit ou meurt noyé dans les toilettes.
– Sérieux River, éteins ça avant que je ne balance ton tel par la fenêtre ! Ne puis-je m'empêcher de lui dire en râlant.
– C'est le générique de mon manga préféré et franchement Ava, si tu écoutais plus de musique de ce genre, tu serais certainement dans un meilleur état d'esprit ! Lance-t-elle pas du tout vexée ni contaminée par ma mauvaise humeur.
Si elle savait ! J'ai grandi bien loin de ses contes de fées alors ces conneries de poupées sexy et rebelles à leurs heures perdues me gonflent au plus haut point surtout à six heures du mat'.
– Je connais une gentille princesse naïve qui va vite déchanter quand elle rencontrera le grand méchant loup réponds-je sur un ton plus sec que je ne l'aurais voulu, histoire de lui clouer le bec.
– Ne t'en fais pas pour moi ma belle, le grand méchant loup et moi, nous entendons à merveille ! Lâche-t-elle un petit rictus fier accroché aux lèvres.
Je suis soudainement gênée en entendant sa dernière réponse et son allusion clairement sexuelle à laquelle je n'étais pas préparée. Mes joues s'empourprent bien malgré moi et je me lève en direction de la salle de bains pour mettre un terme à notre discussion. Grande gueule certainement mais je perds très vite pied lorsque l'on touche à l'intimité. Je reprends les exercices de respiration donnés par ma psy tout en caressant du bout des doigts, la cicatrice qui file le long de mon bas ventre. Une première larme coule et trace le chemin aux suivantes qui viennent toutes échouer sur mon haut de pyjama. Je continue d'inspirer et d'expirer en comptant à rebours à partir de dix et me passe de l'eau sur le visage pour recouvrer mes esprits. Je camoufle mes yeux rouges et mon teint pâle sous un peu de maquillage et retourne dans la chambre. Ayant certainement perçu mon malaise, River ne me pose aucune question. Elle se contente d'enfiler son jupon fuchsia puis sa jupe en dentelle noire et enfin sa chemise à col claudine, blanche. Elle met ses bottines vernies noires elles aussi et me salue avant de quitter la pièce. Une fois partie, je verrouille l'entrée et entreprends de m'habiller à mon tour.
Je prépare mon sac de cours, empile des manuels sur mon bureau et me dirige vers la porte pour sortir quand je tombe nez à nez avec Amber qui s'apprêtait à frapper.
– Ouh Ava ! Tu m'as foutue une de ces trouilles ! T'as des dons de voyance ou quoi ? M'interroge-t-elle l'air ahuri et une main sur la poitrine.
– Visiblement non sinon je n'aurais pas ouvert... Marmonné-je pour moi-même.
– Très drôle ma belle ! Je venais te chercher pour qu'on prenne le petit déjeuner ensemble avant notre première heure de cours poursuit-elle d'une voix si enjouée qu'elle est à la limite de chanter et de me filer des maux de tête pour les huit prochaines heures.
Karma de merde un jour, karma de merde toujours ! Oui parce que j'ai découvert le jour de la rentrée que Amber et moi avions choisi le même cursus de sociologie en majeure ! Seules nos options diffèrent. Depuis, elle essaie de passer le plus clair de son temps avec moi et tente même de me convaincre de l'accompagner à la première fête étudiante de l'année. J'ai parfois l'impression qu'elle est en connexion directe avec ma meilleure amie. Elles se ressemblent beaucoup même si je préfère la version moins bavarde de Lia.
Un café et un cookie noix de pécan plus tard, et me revoilà à écouter Amber argumenter sur les bienfaits des soirées étudiantes. Si elle continue comme ça, elle va bientôt me sortir qu'y assister nous aiderait à mieux comprendre la dynamique sociologique de certains groupes de jeunes !
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RESILIENCE
عاطفيةAva et Justin, deux enfants dont l'enfance a été marquée par la violence chez les Bendorf, leur famille d'accueil, trouvent du réconfort l'un avec l'autre. Leur vie est bouleversée lorsqu'une nuit, le père Bendorf est tué, forçant Justin à fuir et à...