Le temps de vivre

Chapitre 4

Trois jours ont passé depuis mon baiser avec Embry, trois jours passés à ses côtés, trois jours qui sont sans aucun doute les meilleurs de ma vie.
Aujourd'hui, Emilie m'a invitée pour passer l'après-midi avec les filles. Elle veut me présenter Leah, sa cousine.

  - Tu es prête Lou ? Me demande mon père à la porte d'entrée.
  - Oui, j'arrive !
  - Prends tes cachets ma chérie.
  - Je l'ai prendrais plutôt ce soir, sinon je risque d'être épuisée et je ne veux pas leur paraître faible.
  - Tu n'es pas faible Lou, tu es la personne la plus forte que je connaisse.
  - Maman....
  - S'il te plaît, prends-les.
  - D'accord, d'accord.

Je prends ma petite poignée de médicaments et l'avale avec le verre d'eau que me tend ma mère. Suite à cela, je lui fais un bisou et part en courant retrouver mon père déjà installé dans la voiture.
Le trajet se passe rapidement, on chante comme deux idiots mais on s'en fiche, après tout personne ne peut juger un moment aussi bien entre un père et sa fille. C'est ces moments-là qui vont me manquer une fois que je serai partie. Alors, j'en profite et je l'ai chéri comme si c'était le dernier et ceux chaque jour.

  - Bonjour Monsieur Brook, bonjour Lou, nous dit Émilie en sortant de sa maison accompagné d'Eden et Leah.
  - Bonjour Mesdames, je vous laisse prendre soin de ma petite fille.
  - Papa..
  - Allez un bisou et je file.
  - Je ne suis plus une enfant, papa. On se revoit ce soir de toute façon.
  - Tu es et restera à jamais mon bébé.
  - Oh mince...
  - Tu pleures Eden ? Demande Leah, surprise.
  - Ne vous en faite pas c'est seulement mes hormones qui me joue des tours.
  - Bon je vous laisse, je ne veux pas être responsable d'une autre crise de larmes, dit-il en me déposant un bisou sur le front. À toute à l'heure les filles.
  - À toute à l'heure Monsieur Brook.
  - À toute à l'heure papa.

Une fois mon père parti, je dépose un baiser sur la joue de toutes les filles et me présente officiellement à Leah.
Rapidement nous nous mettons à la préparation de gâteaux pour nous mais surtout pour les garçons.
Le fait de retrouver Embry entouré de ses amis, enfin les notre, me met un petit peu mal à l'aise. Après tout, nous ne sommes pas en couple mais il y a quand même quelque chose entre lui et moi. Malgré tous nos bons moments, nos sourires, nos mots doux et nos baisers, je ne sais pas comment me comporter quand il passera le seuil de la porte.

  - Lou, tu vas bien ?
  - Ça va très bien, j'étais juste un petit peu perdu dans mes pensées.
  - Cela ne serait pas la faute d'un beau jeune homme brun.
  - Comment- Il vous l'a dit.
  -  Disons que les garçons ont du mal à tenir leur langue. Surtout les nôtres..
  - Tout va bien avec Embry ? Demande Leah.
  - Oui.
  - Alors pourquoi tu nous semble stressée ?
  - C'est juste que ces derniers jours on été super à ses côtés mais je ne sais pas ce que l'on est et je suis mal à l'aise parce que je ne sais pas comment agir quand il arrivera.
  - Lou, ne te pose pas autant de questions, laisse parler ton cœur et laisse toi aller.
  - Merci Emilie, vraiment ! Lui dis-je tandis qu'elle me tire vers elle pour une étreinte. 

Eden quant à elle, tire le bras de Leah pour venir nous faire un câlin. Malheureusement, par faute d'inattention, ma main pleine de farine vient se poser sur la chevelure de Leah. Précipitamment je m'écarte d'elles et m'excuse auprès de Leah, sous le regard moqueur de mes deux autres copines.

  - Est-ce que je rêve ou tu viens de me mettre de la farine dans les cheveux ?
  - Ce n'était pas intentionnel...
  - Tu sais Lou, je vais devoir me venger.
  - Pardon ?

Perdue, je regarde les deux autres filles, morte de rire et sans comprendre, je me prends en pleine tête une poignée de farine lancée par Leah. Échangeant un regard avec l'auteur du crime, nous éclatons de rire et d'un seul mouvement de tête, on se comprend. Ni une ni deux, Emilie et Eden finissent également couvertes de farine. S'ensuit une bataille de nourriture entre deux camps. nous rigolons à en perdre haleine mais encore plus quand Leah se prend un œuf en pleine tête, envoyé de dos par Eden.
Essoufflée, je m'accorde une petite pause sous l'œil inquiet des filles. Le calme revient et peu à peu nous découvrons la scène de crime. De la farine au large, des coquilles et du jaune d'œuf au sol et j'en passe.
J'essaye de me lever afin de commencer à ranger mais je suis vite prise de vertiges.  Me retenant au meubles, je souffle un peu, espérant que la sensation de tanguer cesse.

  - Lou, tu vas bien ? Demande Leah en se précipitant vers moi.
  - Je dois juste m'asseoir un peu, là rassurais-je avant de tomber face contre terre.
  - Eh Lou ! Merde Leah, emmène la sur le canapé.

Je sens Leah et Emilie me porter afin de me conduire au canapé. Je sens une petite tape sur mon visage qui me fait de suite ouvrir les yeux.

  - Ça va, je vais bien.
  - Pas du tout, tu ne vas pas bien ! Tu viens de faire un malaise Lou, tu viens littéralement de perdre connaissance. De plus, tu t'es cogné la tête alors non ça ne vas pas.
  - Je ne me suis pas cognée, dis-je en tâtant ma tête à la recherche d'une bosse mais je découvre du sang. Oh merde, j'ai envie de vomir.
  - Bassine, vite !

Eden pose une bassine devant moi et sans hésiter, je vomis tout ce que je peux. Bordel de médicaments...

  - En fait je ne me sens pas très bien les filles..
  - Allonge toi, je vais te soigner ta plaie, me réconforte Emilie en prenant sa trousse de secours, tandis que Eden me caresse les cheveux.
  - Ça t'arrive souvent, les vertiges, les malaises et les vomissements ?
  - Euh, non fin si, c'est les effets secondaires de mon traitement.
  - Ton traitement ? Tu es malade ?
  - Non...
  - Tu nous mens.
  - Leah vas-y doucement.
  - Quoi, j'ai pas raison Lou ?

Sentant les regards lourd de mes trois amies, je n'essaie quoi dire.
La vérité mais accepter que leur comportement envers moi va changer et le fait qu'elles puissent le dire aux garçons, à Embry..
Le mensonge mais perdre notre amitié tout juste naissante et les blessés..

  - Lou.
  - Leah à raison, je suis bel et bien malade.
  - D'accord mais tu vas guérir, cela va passer, non ?
  - ...
  - Lou, de quelle maladie parle-t-on au juste ? Demande cette fois-ci Emilie, qui était restée silencieuse, occupée à me faire un pansement.
  - J'ai un cancer.
  - Ok mais maintenant les cancers se soignent, pas vrai ?
  - Pas celui-ci Leah. C'est le pancréas..
  - Oh non..
  - Quoi ça veut dire quoi Lou ? Emilie ?
  - C'est- C'est un des pires cancers.
  - Emilie à raison. C'est l'un des pires et des plus mortels.
  - Où en es-tu ?
  - Je suis quasiment dans la dernière phase..
  - Arrête Lou, ce n'est vraiment pas drôle !
  - Leah, calme-toi !
  - Depuis combien de temps le sais-tu ?
  - Je suis au courant depuis quelques mois maintenant. Cela à commencé par de la fatigue intense, des vomissements, des vertiges et très vite, les douleurs ont commencé à faire leur apparition. Ensuite c'est aller vite, j'ai fais des examens plus mauvais les uns que les autres. J'ai rapidement commencé la chimio mais je l'ai arrêté il y a peu.
  - Mais pourquoi ?
  - Parce que j'en avais marre d'être malade pendant des jours à chaque chimio et dans tout les cas cela ne marchait pas mon cancer se propage encore et toujours.
  - Combien de temps ? Me redemande Leah.
  - Le docteur m'a parlé de 3 mois, peut-être plus, peut-être moins.
  - Putain !
  - Alors c'est pour cela que Kim à dit que tu avais arrêté les cours.
  - J'étais épuisée et je passais tout mon temps à l'hôpital, alors mes parents ont décidé de me retirer et de me faire école à la maison.
  - Est-ce que quelqu'un d'autre est au courant ?
  - Non, seulement vous.
  - Embry...
  - Je ne voulais pas et je ne veux toujours pas blesser Embry. Depuis que je suis au courant de ma maladie, j'ai tenu tout le monde à l'écart. Je ne voulais pas m'attacher à quelqu'un et le faire souffrir de ma disparition, je voulais épargner le plus de monde mais avec lui c'est impossible. Je ne peux pas le tenir loin de moi, sinon c'est comme si on m'arrachait le cœur.
  - Et nous ? On compte pas pour toi ?
  - C'est pareil, je ne voulais pas non plus m'attacher vous et je me suis encore trompée. Je vous considère comme mes meilleures amies, toutes les trois. Je ne me suis jamais sentie aussi vivante qu'à vos côtés.. Je suis vraiment désolée de vous faire subir cela.
  - Lou, ne t'excuse pas. On trouvera quelque chose..

Sans un mot, Leah se précipite vers moi et me prend dans ses bras, les yeux remplis de larmes. Emilie et Eden n'attendent pas plus longtemps avant de venir me prendre dans leur bras, à leur tour.
Je ne pensais pas qu'en l'espace d'un seul et unique après-midi, Leah puisse devenir aussi important pour moi. Cela me blesse profondément de savoir que je vais leur faire du mal en partant.

  - Salut les filles ! Crie Seth à la porte d'entrée.
- Oh bah merde, il y'a eu une guerre ici.
- Oui Bella est venu, une guerre à éclaté et maintenant elle est enterrée dans le jardin, dit Eden alors que nous      essuyons nos larmes discrètement.
  - Tu t'es blessée Lou ?
- Que veux tu, la guerre fait des blessés..