Chapitre 7

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Quelques jours ont passé depuis le conseil. Rien a beaucoup changé, enfin mis à part ma relation avec Embry, nous sommes ensemble maintenant, on continue à nous connaître mais mettre un mot sur notre relation était une étape importante pour nous deux.
Il m'a tout raconté, sa transformation, son ressentiment envers ce qu'il est, notre rencontre et surtout, notre imprégnation. Je me suis sentie mal sur le moment. Pas parce que je ne ressentais pas la même chose mais parce que je le conduisais à une fin tragique. Il sera comme Taha Aki, il perdra à jamais son imprégnée. Et juste, imaginer ce qu'a ressenti son ancêtre avant lui, à la perte de sa moitié me rend malade. Mais c'est indéniable...
Alors, à son départ pour sa patrouille ce soir-là, j'ai appelé Leah. J'avais besoin d'une amie, d'une épaule sur laquelle je pouvais m'appuyer. Elle à su me réconforter, trouver les bons mots. Malheureusement, la brune sait également se montrer très dure, et elle l'a été avec moi. Elle est sans scrupule en ce qui concerne ma maladie, pour elle, je dois absolument avertir la meute et surtout lui, Embry.
J'ai donc essayé plusieurs fois d'en parler à mon copain, les jours qui ont suivis, mais ce fut un échec, tous les jours. Soit je me dégonflait, soit lui devait effectuer ses patrouilles.

De plus, mes résultats d'analyse que j'avais effectués la veille du conseil nous sont revenus. Ils sont mauvais, très mauvais. Le Docteur Cullen à pensé à m'hospitaliser pour essayer de stabiliser mon état. D'après lui, cela me permettrait de tenir en vie un peu plus longtemps. Son idée est de reposer mon corps et laisser la médecine prendre un peu le rôle, m'enlever certaines charges. Au départ, j'ai refusé ne voulant inquiéter personne et rester auprès de mes amis mais on a pas tous les jours le choix, c'est pourquoi aujourd'hui j'ai rendez-vous avec lui.

  - Lou, je suis vraiment très inquiet pour toi, dit-il en entrant dans la salle de consultations avec les résultats. Toi et ton corps vous êtes fatigué et cela dégrade encore plus ton état.
  - Il est vrai que dernièrement mon sommeil est réduit. Je fais des insomnies, je m'endors et en plein milieu de la nuit je me réveille, sans jamais pouvoir me rendormir.
  - Tu dors combien de temps par jour ?
  - J'ai dormi trois heures ces deux derniers jours...
  - Écoute, j'ai l'accord de tes parents pour une hospitalisation d'urgence et j'aimerais vraiment avoir ton accord.
  - Docteur Cullen...
  - Je sais que tu t'ai fait des amis et je suis très fière que tu profites de ta vie mais là, on parle d'une urgence. Tu ne supportera plus très longtemps le manque de sommeil, tu finiras par t'écrouler..
  - Quoi que je fasse je vais mourir...
  - Lou, si tu continues comme ça, ton temps est compté. Mais si tu me laissais trois jours, le temps que tu te reposes et que nous trouvions des solutions. Cela te permettrait de passer encore un peu de temps avec tes amis et avec ta famille.
  - D'accord, je vous laisse trois jours. 
  - Merci, je te laisse t'installer dans la chambre 111, et appel tes parents pour qu'ils t'emmènent des affaires, tu vas en avoir besoin. Quant à moi, je repasse te voir dans une heure, le temps de faire tes papiers.
  - Bien, merci Docteur Cullen.

Je me dirige vers la chambre 111, et m'installe comme à mon habitude. Ce n'est pas la première fois qu'on décide de m'hospitaliser du jour au lendemain, alors je ne suis pas surprise de me retrouver seule ici.
Je m'allonge dans le lit sans même le défaire et m'endors, épuisée de mes insomnies. C'est trois coups donnés à la porte qui me réveillent en sursaut. Pensant à un médecin, je l'autorise à entrer sans me soucier de mon apparence. Seulement, ce n'est pas une personne d'ici qui se tient devant l'entrée. C'est Eden et Paul, qui me regardent avec des yeux inquiets. 

  - Hey ! C'est ta maman qui nous as dit que tu étais ici, elle est dans le couloir en train d'appeler ton père. Dis moi que tu vas bien ?
  - Euh, dis-je perdue en regardant Paul.
  - Il sait. Quand j'ai parlé à ta mère, elle a sous-entendu que ta maladie avait évolué alors, j'ai dû lui dire ce qui t'arrivait. Pardonne-moi Lou...
  - Je ne t'en veux pas, tout le monde finira par le savoir...
  - Pourquoi ? Pourquoi ne pas nous l'avoir dit ?
  - Salut, je m'appelle Lou, j'ai un cancer du pancréas phase finale donc je vais bientôt mourir mais je suis enchantée de faire votre connaissance. Tu trouves pas ça un peu trash comme approche ?
  - Un peu, mais plus sérieusement, me dit Paul avec un petit sourire. Pourquoi ?
  - Je ne savais pas comment l'annoncer, surtout à...
  - À Embry.
  - Ouais à Embry, je veux en aucun cas le blesser...
  - Il va te perdre à un moment, c'est écrit et tu le sais très bien puisque tu n'as aucun mal à le dire toi-même. Alors, laisse moi te donner un conseil. Dis lui et profite du temps qu'il te reste pour vous créer des souvenirs.
  - Tu sais très bien que ce n'est pas le bon moment. Pas avec l'arrivée des nouveaux-nés. Il doit rester concentré sur cette bataille, je ne me pardonnerais jamais s'il venait à être blessé par ma faute.

Et oui, entre-temps la meute et par là je veux dire Leah, Embry, Jared et Seth m'ont prévenu qu'une armée de nouveaux vampires en avaient après Bella. Ah, et ils m'ont également prévenu pour la famille Cullen. Sans mentir, cela m'a un peu refroidi d'apprendre que le docteur Cullen était un vampire mais après réflexion, il ne s'est jamais comporté en monstre sanguinaire. Donc je n'ai rien à lui reprocher et de toute façon avant aujourd'hui personne ne savait que j'étais proche de lui d'une manière quelconque.

  - Lou, ce ne sera jamais le bon moment. Nous sommes des guerriers protecteurs, il y aura toujours des dangers, des batailles. Alors d'accord, laisse passer cet affrontement mais après tu dois lui dire toute la vérité. Il a le droit de savoir que son imprégné, sa moitié est gravement malade.
  - Je le ferais, c'est promis.
  - Bien ! Lou, je te confie ma chérie alors tu en prends soin. Moi, je vais botter le cul des sangsues de la famille Cullen.
  - Fais attention à toi ! Et mon chéri, bloque ton esprit, Embry ne doit pas apprendre ce qui arrive par toi ou par Edward.
  - Je le ferai, dit-il en l'embrassant.
  - En fait, tu vas bien ? Je ne t'ai même pas demandé.
  - Oui, nous étions là pour une échographie, rien de grave ne t'inquiète pas.
  - Il va bien ?
  - Il va parfaitement bien, il se développe bien. Bon il bouge tellement qu'il m'empêche parfois de dormir mais sinon c'est que du bonheur.
  - Tant mieux si toi et le bébé vous allez bien, c'est le principal. D'ailleurs avez-vous des prénoms ?
  - M'en parle pas ! Paul est persuadé que nous allons l'appeler Paul Junior et je t'assure qu'il y tient vraiment.
  - Les hommes..

Eden prit place à mes côtés, sur le lit, après que je lui ai proposé de s'asseoir. Ça ne doit pas être simple de rester debout en étant enceinte.
Je lui parle de moi, de mon enfance jusqu'à maintenant. Quant à elle, elle me raconte son histoire, son agression et sa guérison. C'est fou, en la regardant on ne peut imaginer tout ce qu'elle à vécu.. Une personne si jeune et si gentille ne devrait pas avoir à vivre de tels cauchemars.
Sous la fatigue et l'émotion je me suis mise à pleurer, elle aussi à pleurer, dû aux souvenirs et aux hormones de grossesse. Prise par la fatigue nous nous sommes endormi dans les bras l'une de l'autre sur mon lit d'hôpital, une place.

Je ne sais pas à quel moment Eden est parti mais à mon réveil, une heure après, l'autre côté du lit était vide. J'étais seule dans la chambre, ma valise aux pieds du lit, ce qui signifiait que mes parents avaient dû venir me voir pendant notre petite sieste. 
Sachant pertinemment que je ne retrouverai pas le sommeil, je décide d'aller faire une balade dans le couloir, histoire de me fatiguer un peu plus. Il n'y a pas grand monde pour un milieu d'après-midi mais tant mieux, cela signifie que la terrasse de l'hôpital est libre. C'est le meilleur endroit de l'établissement, parce qu'elle donne sur la forêt. Si on y va tôt le matin on peut apercevoir la brume s'élever jusqu'au ciel et si au contraire on y va tard, on peut voir le soleil se coucher derrière les bras. C'est le meilleur spectacle que peut nous offrir la nature.
Une fois dehors, je respire un grand coup d'air frais. Je déplace un fauteuil afin de le placer comme je le souhaite pour profiter au maximum des rayons du soleil.

  - Lou ?
  - Comment ? Demandais-je sans me retourner.
  - Quand un de mes loups bloque ses pensées sans en donner la raison, je sais ce que cela cache.
  - Je vais le briser, n'est-ce pas ?
  - Ça va le détruire, dit-il en s'asseyant à mes côtés.

Le temps de vivre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant