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Le silence régnait encore dans l'infirmerie, lourd et oppressant, comme si le monde entier avait retenu son souffle en attendant que l'inévitable se produise

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Le silence régnait encore dans l'infirmerie, lourd et oppressant, comme si le monde entier avait retenu son souffle en attendant que l'inévitable se produise. Gabriel, recroquevillé sur le lit, ses mains ensanglantées après avoir lutté contre ses liens, se laissait peu à peu submerger par la réalité. L'image de Jordan au milieu de cette pièce sombre, ses derniers instants gravés dans sa mémoire, était une plaie béante dans son esprit, une souffrance insoutenable qui le consumait.

Il venait de perdre les deux personnes qu'il avait le plus aimé dans sa vie.

Tom, à ses côtés, ne savait toujours pas quoi dire. Les mots semblaient dérisoires face à la douleur qui irradiait de Gabriel, chaque souffle un effort, chaque larme une preuve de son impuissance. Finalement, il se leva, incapable de supporter plus longtemps l'atmosphère étouffante de la pièce. Il lui enleva ses liens et sortit lentement, laissant Gabriel seul avec son chagrin.

- Je suis tellement désolé Gabriel...

Dehors, les résistants étaient en ébullition. Les nouvelles arrivèrent rapidement : la majorité du régime de Duval avait été anéantie dans l'explosion, laissant derrière elle un pouvoir fracturé, désemparé. Les petits groupes restants, disséminés à travers le pays, n'avaient plus la force ni l'organisation nécessaires pour maintenir le règne de terreur. Le chaos qui s'était ensuivi laissait place à une sensation nouvelle, presque étrangère : celle d'une victoire enfin à portée de main.

La France, en proie à la peur et à la répression pendant tant d'années, avait trouvé dans cet acte de sacrifice l'étincelle qui raviva l'espoir. Partout, des civils se soulevaient, prenant les armes, repoussant les membres restants du régime dans les villes et les villages. La résistance, autrefois contrainte à l'ombre, prenait enfin le dessus, son réseau se déployant à travers tout le pays comme une vague irrésistible.

Le chef de la résistance, une femme jusqu'alors reconnue pour sa prudence et son sens du calcul, savait que le moment était venu. Camille avait toujours agi dans l'ombre, orchestrant des opérations cruciales avec une précision redoutable. Mais aujourd'hui, elle se préparait à sortir de l'ombre pour rallier toute la nation derrière elle. Le pays était à un tournant, et elle savait que ses mots pouvaient changer le cours de l'histoire.

Elle se tenait devant une caméra, dans une salle sobrement éclairée du QG de la résistance. A ce moment là, elle n'était pas seulement la chef de la résistance, mais aussi le symbole de l'espoir pour des millions de citoyens qui avaient souffert sous le régime de Duval. Ce discours, elle le savait, devait transcender les frontières de la résistance pour toucher chaque cœur en France, pour transformer la peur en courage.

La caméra se mit en marche, et l'image de Camille fut retransmise en direct à travers tout le pays. Sa voix, claire et posée, commença à résonner, brisant le silence pesant qui avait régné trop longtemps.

- Français, Françaises, aujourd'hui est un jour nouveau. Aujourd'hui, nous reprenons notre pays, notre liberté, notre avenir.

La France entière retint son souffle. Ces mots marquaient la fin de l'obscurité et le début d'une nouvelle ère. Les citoyens, qui avaient trop longtemps subi la terreur et l'oppression, sentaient une nouvelle énergie les envahir, une énergie qu'ils n'avaient pas ressentie depuis des années.

L'empire des ruinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant