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Gabriel se réveilla doucement, les premières lueurs du jour filtrant à travers les fenêtres poussiéreuses des anciens quartiers de la Résistance. Il se redressa doucement, évitant de réveiller Jade qui dormait paisiblement à ses côtés. Jordan, assis près de la porte, somnolait, son visage marqué par une fatigue profonde que le sommeil peinait à apaiser.

Il inspira profondément, laissant l'air frais de l'aube remplir ses poumons. Ils avaient besoin de se remettre en route rapidement. Chaque minute passée ici était un risque supplémentaire d'être repérés par les patrouilles du régime. Il jeta un coup d'œil à Jordan, et un instant, il se sentit presque coupable de devoir le réveiller. Pourtant, il n'avait pas le choix.

Il posa doucement une main sur son bras, le secouant légèrement pour le sortir de son sommeil.

- Il faut qu'on parte.

Jordan ouvrit les yeux, hochant doucement la tête en signe de compréhension. Il se leva lentement, étirant ses muscles engourdis par la nuit passée sur le sol dur. En s'étirant, son tee-shirt se releva légèrement, dévoilant son torse musclé. Gabriel ne put s'empêcher de remarquer la définition de ses abdominaux, et, malgré lui, une pensée inappropriée traversa son esprit. Il se surprit à imaginer ce que cela ferait de toucher cette peau, de sentir cette force sous ses doigts.

Mais il secoua rapidement la tête, se forçant à détourner les yeux. Stéphane était mort il y a à peine deux semaines, et le simple fait de penser ainsi à Jordan lui donnait un sentiment de culpabilité écrasant. Il se sentait sale, indigne de ses propres sentiments. Il ne pouvait pas être cette personne qui passait si vite à autre chose, qui se laissait tenter par des pensées aussi charnelles alors que la douleur de la perte était encore si vive. Non, il s'interdisait de laisser ces pensées prendre racine.

Ils échangèrent un regard, une compréhension muette passant entre eux. Sans un mot, ils commencèrent à préparer leurs affaires, veillant à ne laisser aucune trace de leur passage.

Jade, réveillée par le bruit, se frotta les yeux et se redressa, toujours un peu ensommeillée. Gabriel lui adressa un sourire rassurant.

- Tu as bien dormi ?

Elle hocha la tête. Malgré le stress constant, elle était confiante dans la protection que lui offraient les deux hommes. Ensemble, ils quittèrent alors le refuge, s'enfonçant à nouveau dans les rues dévastées de Paris.

Leur progression était lente, chaque pas mesuré pour éviter de faire trop de bruit. Les ruelles étaient désertes, mais le silence était trompeur. Les patrouilles du régime étaient omniprésentes, et chaque coin de rue pouvait cacher une embuscade. Ils avancèrent prudemment, se fondant dans les ombres, évitant les avenues principales où les gardes étaient en nombre.

Au bout de quelques heures, ils atteignirent un carrefour où plusieurs patrouilles se croisaient, bloquant leur passage. Jordan fronça les sourcils en observant le dispositif de sécurité. Il n'avait jamais vu autant de gardes dans une zone aussi restreinte.

- Ils ont renforcé la sécurité. On va avoir du mal à passer.

- Ça va nous prendre des jours pour atteindre la base secondaire si on continue comme ça. Et plus on traîne, plus on risque de se faire prendre.

Ils reculèrent doucement, se retirant dans une autre ruelle pour discuter de leurs options. Gabriel réfléchissait rapidement, cherchant une solution pour contacter la résistance sans avoir à traverser toute la ville. Il savait que chaque seconde comptait.

- Il faut trouver un moyen de diffuser un message. Je ne peux pas laisser la Résistance croire que je suis mort encore des jours.

- D'accord mais comment ? Le régime contrôle toutes les communications. Tu crois qu'ils vont te laisser diffuser un message tranquillement ?

L'empire des ruinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant