Chapitre 3

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La musique et les lumières tamisées donnent une ambiance intime tandis que le serveur s'agite devant moi à préparer un nombre incalculable de cocktails dont j'ignore le nom. Je ne comprends toujours pas ce que je fais ici avec lui à parler de tout et de rien alors qu'on se disait à peine bonjour dans le passé. Travailler ensemble n'explique pas tout dans son comportement. Il a opté pour un whisky tandis que j'ai craqué pour un sex on the beach.

-Assez parler du travail parle moi de toi dit-il

-Qu'est-ce que tu veux savoir?demandais-je tout en jouant avec ma paille dans mon verre

-Tout

-Après le lycée je suis parti étudier le marketing commençais-je une fois diplômée avec Evan on a commencé à étudier notre projet d'ouvrir une entreprise ensemble mais il fallait des fonds alors on a travailler comme des acharnés pour être juger crédible face à un banquier. On a essuyé de nombreux refus et un jour on a finalement accepté notre dossier

-A cette époque je ne te pensais pas aussi déterminée

-Tu ne me voyais même pas à mon avis

-Si même que tout le monde venait chez toi profiter de ta générosité pour recopier tes devoirs pour avoir des bonnes notes sur ton dos répondit-il en buvant une gorgée tu as le cœur sur la main mais tout le monde a vu ça comme une carte pour te détruire

-Et toi tu l'as perçu comment?répliquais-je

-Comme un acte de bonté incompris

-Et toi qu'as-tu fais avant de devenir le nouveau dirigeant de l'empire familial ?

-Des études d'économie à Harvard où j'ai pu profiter de ma jeunesse loin de l'influence de ma famille pour finaliser devenir le second de mon père à ma sortie de l'université et quelques années plus tard il m'a laissé sa place

-Faire partie de cette famille t'étouffe si je comprend bien?demandais-je

-Je suis reconnaissant de ce que j'ai mais parfois être comme tous les autres ça me ferait du bien

Arsène Levasseur l'homme qui avait un avenir avant de naître ne supporte plus la pression familiale qu'on lui impose, entendre tous les jours qu'on est fait pour reprendre un empire doit être pesant à la fin. Il n'a jamais montré que tout ça l'étouffait même si ça ne doit pas dater de hier. Son père est connu pour sa sévérité, on ne doit pas faire autre chose que de l'hôtellerie quand on porte le nom de Levasseur. Une idéologie dépassé aujourd'hui mais qui persiste dans sa famille.

-Si tu avais pu faire autre chose qu'est-ce qui t'aurais tenté?le questionnais-je sans le quitter des yeux

-Je ne me suis jamais posé la question

-Tu as bien un talent ?

-Peut-être

Soudain une musique entraînante commence annonçant le début de la soirée, Arsène prend ma main et sans que je n'ai le temps de répliquer me voilà sur la piste à danser avec lui. Il prend un malin plaisir à me faire tournoyer puis me ramener contre lui. Contre son torse je ne vois pas son visage pourtant je sens sa chaleur. Il délaisse totalement son image de patron pour redevenir un homme comme les autres. Sans sa veste il a l'air moins stricte dévoilant encore plus sa musculature à travers la chemise blanche. Des bras chauds, rassurants. En me retrouvant de nouveau face à lui je rougis malgré moi ne comprenant pas ce qui lui arrive. Lui qui a toujours l'air si rigide, organisé, ne laissant rien paraître devient soudain un homme libre qui se permet de danser comme si personne ne le regardait.

Les musiques s'enchaînent créant petit à petit une sorte d'attraction entre nous, ces yeux noisettes ne me quittent pas du regard alors que pleins de femmes le dévorent du regard. Il est séduisant c'est indéniable mais reste un client. J'aime ce moment avec lui, ce que je n'ai jamais vécu avec lui étant plus jeune. Mélanger le privé et le professionnel ne m'a jamais rien apporté de bon. Le moment que je redoutais tant est arrivé, le DJ met une musique latine pour le plus grand bonheur des couples mais Arsène et moi ne sommes rien de tout ça. Il m'attire contre son torse, prenant ma main tandis que l'autre se place dans mon dos. Depuis quand on est si proche ? J'ose à peine le regarder dans les yeux préférant baisser la tête. Nos corps sont presque en contact provoquant quelque chose d'agréable en moi mais je ne peux pas m'empêcher de culpabiliser de faire ça avec une personne qui m'a embaucher.

-Tout va bien?demanda-t-il au creux de mon oreille à cause du bruit

-Oui mais l'alcool commence à faire effet je crois

-Tu veux rentrer ?

-Si ça ne te dérange pas oui

Il brise notre connexion physique mais soutient mon regard quelques instants puis se dirige vers le bar pour récupérer sa veste. Une fois dehors le vent encore un peu glacial en ce début de printemps remet mon esprit en place. Comment j'ai pu imaginer que Arsène voulait quelque chose de charnel ce soir ? Il voulait juste discuter avec une ancienne amie si on peut dire ça. Cette connexion je ne l'ai pas rêvé pourtant. Quand on arrive devant mon immeuble je n'ai pas vraiment envie de le quitter mais la fatigue me gagne de plus en plus et puis qui sait ce qui va arriver si je reste.

-J'ai beaucoup apprécié cette soirée dit-il en me regardant

-Moi aussi

-Alors on peut remettre ça?demanda-t-il avec un sourire en coin

-Oui

Une fois de retour dans mon appartement je pars prendre une bonne douche pour ne plus penser aux idées qui traversent mon esprit. Arsène j'ai eu de vagues sentiments à sens unique au lycée mais entre temps j'ai eu d'autres histoires pourtant depuis que je l'ai revu tout revient tel un ouragan. Sa manière de me regarder avec ces yeux noisettes. Un corps qu'on a envie d'explorer sans retenue. La plupart des femmes ne voient que sa fortune pas l'homme qu'il peut être au fond, quelqu'un de généreux, amusant et sportif. En parlant de sport aller à la salle avec Lara ce week-end ne me ferait pas de mal. L'eau ruisselle sur mon corps tandis que j'entends mon téléphone vibrer à côté. Dix minutes plus tard je sors de l'eau avec une simple serviette enroulé. En saisissant mon téléphone je constate que c'est un message d'un inconnu mais en le lisant l'expéditeur n'est plus si inconnu que ça.

Arsène : Merci pour cette soirée ça m'a fait du bien d'oublier mon statut quelques heures

Moi : C'est réciproque

Il utilise mon numéro professionnel mais bizarrement ça ne me dérange pas. On vient à peine de se quitter et il m'envoie déjà un message. D'autres clients avaient essayé cette technique sans succès mais lui est-ce que je le considère uniquement comme un client ou une connaissance ? Une question à laquelle je suis incapable de répondre. Ce week-end je dois oublier Arsène pour ne pas me faire de faux espoir. Lara ne tarde pas à répondre positivement à mon invitation pour le sport demain en fin d'après-midi. 

Come back (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant