Chapitre 11

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Trois jours que je suis dans le feu de l'action pour contrecarrer les plans de mon idiot de beau-père qui n'a rien trouver de mieux que de dire des choses ignobles à mes clients pour les dissuader de travailler avec nous. Tout a commencé par un mail d'un client qui souhaite décliner notre offre puis d'autres ont suivit. Rapidement j'ai compris qu'un joli article où mon beau-père me décrivait comme une opportuniste qui a mis le grappin sur son fils a suffit pour faire douter mes clients. Tout a été remis en question nos valeurs, prestations. Je viens de faire une nuit blanche pourtant depuis ce matin je réponds au téléphone pour rassurer les clients. L'envie de tout envoyer balader pour aller m'expliquer avec ce type me traverse l'esprit mais le plus important est l'entreprise. Des personnes comptent sur moi. Une tasse de café apparaît à côté de mon ordinateur mais je ne relève même pas la tête trop prise à rédiger des mails. C'est un désastre et il ne va pas s'arrêter de si tôt.

-Tu ne veux pas prévenir Arsène?demande mon frère

-Ils se sont déjà disputés ce week-end je préfère ne pas en rajouter

-Julia tu n'en peux plus

-On compte sur moi je ne peux pas lâcher rétorquais-je à bout de nerfs

-Hey tu n'as pas besoin de tout prendre sur toi

-Mais c'est à cause de moi si ce torchon est sorti !m'emportais-je

-Tu n'y es pour rien si son père ne comprend pas votre amour

-Evan rien ne va

Je suis aux bord des larmes pourtant décroche à la énième personne qui m'appelle depuis ce matin. Sortir la même justification pour chaque personne m'épuise. Au fil des heures les locaux se vident mais je reste ici pour tout remettre en ordre négligeant mon état. Mon cerveau va exploser. Evan ne doit pas être dans un meilleur état mais ne doit pas subir mes choix. J'ai décidé toute seule de vivre cette relation avec Arsène pourtant il paye pour moi en ce moment même. Quand le dernier employé quitte les locaux je laisse enfin quelques larmes couler. C'est un véritable enfer. Même en entendant l'ascenseur je ne réagis pas à quoi bon sûrement un employé qui a oublié quelque chose qui viendrai voir une entreprise diriger par une opportuniste fasciné par l'argent pour utiliser les termes de mon beau-père.

-Pourquoi tu ne m'as rien dit?demande une voix

Cette voix je sais que c'est lui mais ça ne me réjouit pas de le savoir ici même si j'ai grandement besoin d'une épaule sur laquelle m'appuyer. Je ne sais pas comment il a été mis au courant. Il avance vers moi tandis que les larmes continuent de couler silencieusement. Cinq annulations en une journée.

-Julia regarde moi

Je ne peux plus lui cacher mon état, mentalement je suis lessivé et physiquement mon corps n'a plus aucune force. Puissant dans les dernières je me réfugie dans ces bras pour pleurer un peu plus. Mon assurance est partie. Je suis une petite chose fragile tout ce que je déteste. Sa main caresse mes cheveux apaisant un peu ma peine.

-Qui t'a prévenu?demandais-je d'une petite voix

-Ton frère et il a eu raison

-Mais je

-Tu n'arriveras pas à gérer ça toute seule alors repose toi sur moi répondit-il je t'avais pourtant dit de m'appeler au moindre problème

-Je pensais m'en sortir et puis tu as déjà assez de travail

-L'hôtel peut attendre

-Tu devrais prendre quelques jours suggère une voix

En tournant la tête je vois Evan mais impossible de le laisser gérer ça tout seul. On est quo-dirigeant je ne peux pas le laisser quand ça devient trop dur. Au fond je sais qu'il a bien fait de prévenir Arsène mais c'est dur à accepter.

-Je ne peux pas

-Julia regarde toi tu es fatiguée alors accorde toi au moins une journée

-Mais

-Il a raison ajoute mon petit-ami je vais m'occuper de ça

-Ton père me déteste

-Oublie le pour ce soir

-Demain je gère les prochaines soirées à assurer pendant que tu te reposes et ce n'est pas négociable impose mon frère

-Très bien

Voyant que je n'ai plus trop de le choix je ferme mon ordinateur puis suit Arsène jusqu'au parking. Quinze minutes plus tard on arrive à mon appartement où il me pousse dans la salle de bain pour me détendre sous la douche. Dans une tenue plus confortable je reviens à la cuisine où une odeur embaume la pièce. Arsène est en train de me faire à manger. Son attention me touche.

-Qu'est-ce que tu prépares de bon ?

-Pâtes avec des brocolis et du saumon

-Ça à l'air délicieux

-C'est le moins que je puisse faire

-Ne te rend pas responsable rétorquais-je

-C'est mon père qui te cause des problèmes ça me touche forcément

-Tu restes dormir ici cette nuit?demandais-je

-C'était prévu

Avec quelque chose dans le ventre je me sens déjà mieux même si mes problèmes n'ont pas disparus. Il me regarde manger de bon cœur se doutant bien que j'ai négligé mes besoins alimentaires ces derniers temps. Le stress m'empêchait de manger quoi que ce soit. Même pendant la pause je travaillais Evan avait beau me dire de manger je n'en faisais qu'à ma tête. Je suis en train de lui imposer un combat avec son père. Se disputer avec son père pour qu'on puisse être heureux me brise le cœur. Sa main droite caresse ma joue.

-Tu te sens mieux ?

-Un peu mais j'ai surtout besoin d'oublier ce chaos

-Viens sur mes genoux dit-il en reculant un peu sa chaise

Je m'exécute contre son torse l'horreur de la journée semble loin. Ces bras me gardent contre lui formant un cocon chaleureux autour de moi. Mes mains trouvent leur place dans sa nuque.

-Tu ne voulais pas m'inquiéter n'est-ce pas?demanda-t-il

-Te voir en froid avec ton père est la dernière chose que je désire

-Hélas il agit souvent comme ça pour qu'on agisse selon sa guise

-Dans le passé il a déjà fait ça ?

-Jenny en a fait les frais

-Pourquoi?le questionnais-je en le regardant

-Elle voulait travailler dans la mode mais ces rêves ont prit fin le jour où mon père lui a posé un dossier d'admission pour une école de commerce expliqua-t-il il a fait en sorte qu'elle soit recaler de toutes les écoles de modes la forçant à travailler dans l'affaire familiale alors qu'elle a beaucoup de talents

-C'est horrible

-J'ai essuyé ces larmes mais je ne supporterais de le voir briser ton rêve sans rien faire

-Arsène répondis-je émue

-Je veux être avec toi n'en doute pas

-Ton père ne va pas lâcher l'affaire si facilement

-Moi non plus d'ailleurs vient avec moi quelques jours à Londres

-Mais je ne peux pas laisser Evan

-On appellera ça du télétravail rétorqua-t-il on visitera la salle de réception vérifiera les derniers points avant la réception le mois prochain et profitera pour être tous les deux


-Présenter comme ça je signe tout de suite

Come back (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant