Chapitre 10.

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Mars 1986.

Louis,

Aujourd'hui, Eddie et moi préparons la boutique des nouvelles arrivées et attendons avec impatience l'arrivée de Marion pour son jour d'essai.

Nous sommes au niveau de la caisse, en train de lire des pages sur un registre, lorsque la cloche retenti à l'arrivée de Marion. Nous levons tous les deux la tête vers elle. Pour le moment, la boutique n'est pas encore ouverte au public. Eddie sourit grandement, tandis que je m'approche d'elle, l'air enjoué.

- Marion ! Comment tu vas ?

Elle affiche un grand sourire chaleureux.

- Bonjour messieurs ! Je vais très bien et vous ?

Je lui fait la bise et la guide jusqu'à la caisse.

- Très bien aussi ! On avait hâte que tu sois là.
- J'avais hâte de commencer ! Dit Marion en regardant tout autour d'elle.

Eddie fait le tour du comptoir pour venir la saluer à son tour.

- Bienvenue chez Tomlinson Records ! Tu étais déjà venue ?
- Merci ! Non, jamais, mais je suis passée plusieurs fois devant et j'ai souvent regardé la vitrine.
- Viens, je vais te faire visiter. Eddie, je peux compter sur toi pour l'arrivée des clients ?
- Bien sûr. C'est calme à cette heure-ci.
- Merci !

Je regarde Marion.

- Suis-moi.

Elle acquiesce et me suit. Je l'accompagne à travers la boutique. Elle est assez grande, et bien organisée. Une partie est triée par genre, et par ordre alphabétique. De la variété française, des classiques à de la musique actuelle, à des spécialités anglaises et américaines avec de grands groupes et grands chanteurs... Tout est bien ficelé, on s'y retrouve facilement. Une autre partie est un peu plus désorganisée, la partie "vrac" : des vinyles à l'unité, isolés, parfois de seconde main... à prix cassés. Près de la caisse, des présentoirs spécialement pour les nouveautés et les derniers arrivages. Partout, des posters, des affiches de concert, des guitares accrochées aux murs... Il y a même un petit coin, un peu caché, avec trois tourne-disques afin que les clients essaient leurs vinyles ou découvrent de nouveaux artistes. Aux quatre coins de la boutique, des enceintes diffusent de la musique française. Bien que nous écoutons essentiellement du rock américain, nous tentons de faire en sorte que cet endroit soit inclusive et attire le plus de monde possible, du plus jeune au plus vieux client.

Je lui montre ensuite l'arrière-boutique, la réserve. Encore une immense pièce, isolée du public, où s'entassent des cartons, des disques, des cahiers de comptes, des factures...

- C'est magnifique ! Et tellement bien rangé !

Je souris.

- C'est gentil, merci. La boutique est ouverte du lundi au jeudi, de 9h à 17h, sans interruption. Mais on bénéficie à tour de rôle d'une heure de pause déjeuner. Le vendredi on ouvre de 9h à 14h, car on reçoit les livraisons et on fait l'inventaire jusqu'à avoir terminé. On peut donc être amenés à travailler un peu plus longtemps ce jour-là, de manière exceptionnelle. Le samedi et dimanche, on ferme ; ainsi que les jours fériés. Les horaires sont-ils un frein pour toi ?
- Pas du tout ! Je suis totalement flexible. Travailler en journée, va me changer de mon travail de nuit.
- En effet ! On est encore à l'ancienne, on n'a pas encore tout à fait les moyens de moderniser la boutique avec de nouvelles machines. On tient tous les comptes et inventaires à la main. Tu es bonne en calculs ?
- Très bonne ! Comment crois-tu que j'empêchais les andouilles de m'arnaquer sur la monnaie qu'ils me donnaient pour payer leurs verres ?

Une vie avec toi. {Larry Stylinson} {En cours}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant