Chapitre 13.

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Juin 1986.

Louis,

Les semaines passent, si bien et si vite, que la fin du printemps approche et que l'été commence à pointer le bout de son nez. Et je me marie dans 2 mois...

Ma relation avec Harry n'a cessé de s'accroître. Entre petits dîners romantiques, week-ends, sorties paisibles et discrètes... mots doux, gestes tendres, parties de jambes en l'air... Un véritable conte de fées. Entre autre...

Après la dernière allocution du maire, beaucoup de choses ce sont passées. En effet, certaines choses ce sont démocratisées, mais d'autres sont plus compliquées et tendues, surtout concernant le développement du VIH dans la ville.

Il y a eu quelques rassemblements auxquels Harry et moi avons assisté. Il a même fait son coming out à son travail, avec beaucoup d'appréhension, et finalement, cela a permis à d'autres de ses collègues, de se libérer également. Il a écrit quelques articles à ce sujet, pour provoquer le maire, le décrédibiliser et le contrer sur certaines choses qui ont été dites. Je suis très fier de la décision de Harry, et de son courage. Si seulement j'étais aussi fort que lui...

Mais les choses s'accélèrent bien vite. Le mariage arrivant, les préparatifs s'intensifient et bientôt, nous n'aurons plus beaucoup de temps à passer ensemble. Mes parents me mettent une pression monstre sur les épaules, me sommant de conseils, de recommandations, d'avertissements... Eleanor se fait plus oppressante, et l'étau se resserre autour de mon cou.

Tandis que je nageais plutôt tranquillement, bien qu'à contrecourant ; voilà maintenant que j'ai l'impression de me noyer. Parce que je n'ai plus une minute à moi, parce que les choses deviennent plus concrètes, parce que je comprends que bientôt une vie de famille va s'ouvrir à moi... Un mariage, les essais pour un bébé... Avec une femme que je n'aime pas, que je ne veux pas... Et un homme que je vais devoir abandonner malgré moi...

Pourquoi tout est si injuste ? Bordel, pourquoi a-t-il fallu qu'Harry débarque à nouveau dans ma vie, l'année dernière ?!

Un après-midi Eddie, Marion et moi sommes là, nous travaillons tranquillement. Une musique de Daniel Balavoine résonne dans les enceintes. Marion s'est parfaitement intégrée à la boutique, si bien qu'on a l'impression qu'elle a toujours été là. C'est plutôt tranquille, début juin, les parisiens commencent à partir petit à petit à la campagne, afin d'éviter les grosses chaleurs de la capitale.

Eddie lit un magazine de métal au comptoir, et je gratte quelques notes de guitare en attendant les clients.

- Bien le bonjour !
- Bonjour beau jeune homme, dit Marion en allant embrasser la joue de Harry.

Eddie et moi nous nous redressons en même temps.

- Ah, salut Harry !

Je sens mon cœur s'accélérer, et presque une bouffée de chaleur me saisir. Nous nous voyons de moins en moins en ce moment, et je ne suis pas sûr que cette journée risque d'améliorer les choses.

- Salut.

Il s'approche pour serrer la main d'Eddie et m'embrasse la joue.

- Je passe rapidement, j'ai besoin de nouveaux vinyles.

Je souris en coin. Mine de rien, un geste tendre de Harry, ça m'apaise toujours... je me redresse et pose la guitare sur son chevalet.

- Avec plaisir. De quoi tu as besoin ?
- Take On Me de A-Ah, Sweet Dreams de Eurythmics et Running Up That Hill de Kate Bush.
- J'adore cette dernière chanson ! Ça cartonne en ce moment ! J'en ai reçu il y a deux semaines, il doit m'en rester dans les rayons.
- Super ! J'ai besoin d'inspiration en ce moment.
- Suis-moi, on va déjà te trouver ces trois-là.

Une vie avec toi. {Larry Stylinson} {En cours}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant