Chapitre 15.

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Juin 1986.

Louis,

Le reste de la semaine, je ne suis pas retourné au travail. Je me suis arrangé pour organiser notre week-end à la mer. Alors le samedi, tôt au matin, je me gare devant chez Harry et klaxonne pour lui signaler ma présence.

Harry descend avec un sac de voyage et monte dans la voiture.

- Comment tu vas beau gosse ?
- Très bien et toi ?

Il m'embrasse rapidement la joue, je souris en coin.

- Ça va aussi.

Je sors une carte routière de la boîte à gant. Un itinéraire est tout tracé, avec les numéros de sortie d'autoroute entourés.

- Je compte sur toi pour être mon guide.
- Je suis un très bon co-pilote d'après Tim.
- Eh bah, on va voir ça !

Je démarre et commence à rouler pour quitter Paris.

- Comment s'est passée ta semaine ? Je lui demande.
- Plutôt bien. Et ta fin de semaine ?
- Ça va, j'ai beaucoup pensé à toi.
- C'est vrai ?
- Évidemment. Chaque seconde de chaque minute de chaque jour !

Je ris et pose une main sur sa cuisse. Harry rougit légèrement et pose sa main sur la mienne.

Nous roulons en écoutant de la musique, en fumant des cigarettes, en discutant de tout et rien, en regardant le paysage...

- Où est-ce que tu nous emmènes exactement ?
- Dans le Calvados, entre Honfleur et Deauville.
- Super ! J'ai hâte d'y être.

Quelques heures plus tard, nous arrivons dans le centre-ville de Deauville. Bien que ce soit la Normandie, il fait déjà très beau et très chaud. Au loin, on peut déjà distinguer des voiliers et des baigneurs dans la mer. Je me gare sur une place.

Harry s'émerveille devant le paysage qui s'offre à nous. Les décors, les architectures des bâtiments et des maisons. Il prend des photos avec son appareil. Je regarde ma montre.

- Tu as faim ?
- Oui un peu et toi ?
- Aussi. Tu veux qu'on trouve un restau ?
- Allons-y.

Nous laissons nos affaires dans la voiture et marchons un peu à travers le centre-ville. C'est très coloré, très fleuri... Ça change de Paris. Je n'avais jamais quitté ma ville natale, et je suis bien content de le faire pour la première fois avec Harry. Il y a des enfants qui jouent aux billes et qui courent entre les passants. J'ai envie de prendre la main de Harry, j'ai l'impression que nous sommes plus libres ici, comme personne ne nous connaît... Mais le danger est partout, alors je me retiens.

Nous trouvons un petit restaurant pas trop loin.

- Ça a l'air charmant.
- N'est-ce pas ?

Nous entrons. Une jeune fille nous accueille.

- Messieurs bonjour ! Une table pour deux ?
- Bonjour. S'il vous plaît.
- Parfait, suivez-moi.

Nous suivons la petite blonde jusqu'à la terrasse arrière. Le centre-ville est légèrement en hauteur, ce qui permet une vue prenante sur la mer et les bancs de sable. On entend les mouettes crier, et le bruit des vagues qui s'échouent sur les rochers. Je trouve ça époustouflant ! La seule fois où j'ai vu la mer, c'était dans les bouquins de géographie, ou à la télévision chez les Calder.

Nous nous installons à une table, avec des petites chaises en rotin.

- Vous n'êtes pas Normands, je me trompe ?

Nous sourions en coin.

- Qu'est-ce qui nous a trahi ?
- L'accent Parisien, elle rit doucement.

Une vie avec toi. {Larry Stylinson} {En cours}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant