Chapitre 6.

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Février 1986.

Louis,

Le reste de la semaine s'est déroulé sans encombres. Je me suis plongé à fond dans le travail pour éviter de penser... De penser à Harry et aux changements qui s'opèrent en moi.  Je me sens... différent. Je ne comprends pas pourquoi car cette semaine, j'ai regardé les hommes à la boutique, jeunes, moins jeunes... et je n'ai rien ressenti de particulier. Aucune envie de les embrasser, de les toucher... Ce qui me prouve bien que je ne suis pas homo ! Mais j'ai besoin de plus de preuves, besoin d'être convaincu une bonne fois pour toutes que ces deux aventures n'étaient que des "erreurs de parcours"...

Un soir de la semaine, je me rends dans un des bars les plus fréquentés de Paris. Un bar classique, sans hommes dévêtus qui se dandinent sur une scène ou qui se pelotent derrière un rideau. Un endroit où on voit des femmes, et des hommes... des vrais ! Qui cherchent comme moi : des femmes. Car c'est ce que je suis venu chercher ce soir : une femme.

Je ne peux attendre après Eleanor pour me prouver que je ne suis pas homo, et les bonnes mœurs veulent que nous attendons après le mariage pour consommer le fruit défendu. Alors je n'ai pas d'autres choix.

Après m'être donné un peu de courage avec un verre ou deux, je finis par aller en draguer une plutôt jolie, plutôt à mon goût. Des cheveux longs, mince, ce qu'il faut là où il faut... Il ne faut pas longtemps avant qu'elle s'abandonne à moi et accepte de me suivre aux toilettes.

Je ne suis pas homosexuel, je ne suis pas attiré par les hommes, Harry est juste... une erreur de parcours, je dois me le prouver !

Une fois la porte de la cabine fermée, mes gestes sont saccadés, presque robotiques. Je soulève sa robe, caresse sa cuisse, essaie de me mettre dans l'ambiance... mais rien n'y fait. Rien. Il ne se passe rien. Je me recule. La jeune femme me regarde un peu ébêtée.

- Désolé, j'peux pas. Ça n'a même pas encore commencé que je me fais déjà chier.

Elle cligne des yeux.

- Quoi ?
- J'bande pas, j'ai pas envie.

Je remets ma ceinture.

- Est-ce que... est-ce que c'est moi ?
- Non. C'est moi.

Je quitte les toilettes sans me retourner. Allez Louis... C'est pas de ta faute. T'es pas pédé. C'est juste elle qui te donnait pas envie... Demain soir, je dîne avec Eleanor, en tête à tête. Et ça ira. Nous allons nous marier, et la vie sera normale, sans encombres.

~~~

Le vendredi soir, je dîne en tête à tête avec Eleanor. La jeune femme avait réclamé à plusieurs reprises pour que nous nous voyons seul à seul, pour apprendre à mieux nous connaître... Et il est vrai que j'apprends énormément de choses à son sujet ! Il est vrai que c'est plutôt agréable de se dire que je n'épouserai pas et ne vivrai pas avec une parfaite inconnue. Mais pour autant, je m'ennuie... Il n'y a pas de passion, pas d'envie... que des faux semblants.
Bien sûr je reste charmant, courtois et galant... mais qu'est-ce que je m'emmerde ! Rien à voir avec les moments avec Harry. Avec Harry c'était passionnant, et passionné... aussi furtif que ce fut. Qu'est-ce que j'aimerais dîner avec Harry, être avec lui à cet instant...

À la fin de la soirée, je paie le dîner en bon gentleman... et surtout, comme cela se fait à l'époque, je raccompagne Eleanor jusqu'à son taxi. Elle est ravie, a le sourire jusqu'aux oreilles...

- Merci pour cette soirée Louis. Je me suis beaucoup amusée.

Je souris en coin.

- On remettra ça, compte sur moi.

Une vie avec toi. {Larry Stylinson} {En cours}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant