Chapitre 11.

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Mars 1986.

Louis,

Ce matin, je me réveille le corps un peu engourdi. Je reste longtemps au lit, à fixer le plafond. Je ne cesse de penser à Harry... Quand je pense que nous aurions pu nous faire prendre, à quelques instants près ! C'était dingue. Finalement après quelques minutes, je me prépare pour aller à la boutique. À l'arrivée de Eddie, je lui touche deux mots concernant la soirée de samedi, et le journal qui sortira aujourd'hui. Je l'informe de la fameuse annonce de André, mais omets de raconter la partie qui concerne Harry. À 9 heures, Marion arrive à la boutique.

- Bonjour.
- Hey, bonjour Marion ! La forme ?
- J'ai acheté le Paris Morning, dit-elle en tournant la couverture du journal vers nous.

Je me redresse et tends la main pour prendre le journal.

- Tu l'as lu ? Je demande.

Elle acquiesce.

- Est-ce qu'Harry était au courant ?
- Au courant de quoi ? Je tourne les pages jusqu'à trouver l'article.
- Qu'Eleanor était une Calder et que tu reprendrais le flambeau de l'entreprise bientôt.
- Comment est-ce qu'il aurait pu le savoir ? Moi-même je n'avais pas cette information.

Eddie se penche au-dessus de mon épaule. Marion se rapproche également.

- C'est lui qui a écrit l'article ? Je n'ai pas fais attention à la note de fin.
- Oui, c'est lui qui a écrit l'article. Et qui a interviewé les invités.

Je lis l'article en diagonale, jusqu'à trouver la partie qui me concerne. Le passage dit « Le jeune parisien de 24 ans, tient une boutique de vinyles au cœur de la ville. Une boutique dont il est fier et ne compte pas entièrement l'abandonner pour l'entreprise familiale de sa bien aimée... ». Eddie pose une main sur mon épaule.

- Eh bah nickel mec, t'es mort.
- Oh... pourquoi ? Demande Marion inquiète.
- Nos familles respectives sont persuadés que je suis aussi emballé qu'Eleanor, et eux, pour le mariage cet été. André et Eleanor pensent sincèrement que je compte reprendre le flambeau de la société.
- Ah... Je vois.
- C'est rien. J'assume mes propos.

Marion relit brièvement l'article.

- Et pour le mariage ?
- Quoi ?
- Est-ce que tu comptes vraiment te marier avec elle ? Elle demande timidement.
- J'ai pas l'impression d'avoir beaucoup d'autres choix... Si je demande à tout annuler, mon père me battera jusqu'à ce que je sens suffisamment conscient pour changer d'avis. Si il apprend pour Harry et moi, il me tue de ses propres mains ou engage quelqu'un pour le faire à sa place.
- Pour Harry et toi ? C'est-à-dire ? Est-ce que vous êtes... ensemble ?

Je me redresse, je me sens devenir tout rouge. Je n'ai pas réalisé ce que j'ai dis, jusqu'à ce que je le prononce. Eddie m'observe du coin de l'œil, tout aussi curieux que Marion.

- Quoi ? Non. Bien sûr que non. Ah ah.

Je les regarde à tour de rôle, pas bien à l'aise, avant de me raviser : si je ne me confie pas à mes amis, à qui pourras-je le faire ? Je baisse les épaules.

- Ça veut dire quoi, exactement, quand on voit quelqu'un régulièrement, qu'on couche ensemble, qu'on s'embrasse, se câline... Qu'on se dit... de belles choses ? Et quand on n'est pas avec cette personne, on a toujours envie de la revoir, de passer du temps avec...? Et qu'on aime tout chez cette personne : son rire, son odeur..? Ça veut rien dire, si ?

Marion ne peut s'empêcher de sourire.

- Tu aimes Harry ? Vraiment ? Vous êtes... amoureux ?
- Amoureux ?! Nooon ! Ahahahah. Quelle idée !

Une vie avec toi. {Larry Stylinson} {En cours}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant