𝐋𝐗𝐈𝐈𝐈. Tᴜ ɴ'ᴇxɪsᴛᴇs ᴘᴀs ᴇɴᴄᴏʀᴇ

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Tu n'existes pas encore.

Tu n'existes pas encore, mais je veux croiser ton regard, un soir, au détour d'un mauvais rêve
Et ne pas tomber, mais m'élever loin de tout avec toi.

Tu n'existes pas encore, j'ai cru t'avoir trouvé mais la désillusion a emprisonné ma gorge et dévasté le déni dont je me drapais depuis le début
Alors j'erre sans te chercher mais avec l'espoir d'un jour te trouver.

Tu n'existes pas encore, mais je veux lier nos âmes et qu'on parte explorer le monde, qu'on parte sur les chemins
Et qu'on écrive des poèmes pour enlacer nos passés et les apaiser comme on peut.

Tu n'existes pas encore, mais je veux que tu sois mon compagnon, ma compagne de voyage
Alors j'observe les gens par la fenêtre du tram et je leur invente des histoires dans ma tête.

Tu n'existes pas encore, mais j'ai déjà imaginé tout ce qu'on pourrait être, tout ce qu'on pourrait faire
Et tous les rêves que l'on pourrait doucement tisser dans la chaleur des nuits d'été.

Tu n'existes pas encore, mais je veux qu'on efface tous les venins de l'enfer
Et que nos saisons soient faites de musique, de plans sur la comète, de soirées Netflix et du spleen de Baudelaire.

Tu n'existes pas encore, mais peut-être que je te connais déjà, peut-être que je ne te rencontrerai jamais, peut-être es-tu unique, peut-être es-tu une multitude, peut-être es-tu autre chose qu'une personne, peut-être es-tu moi, peut-être es-tu eux, peut-être es-tu elles, peut-être te trouverai-je dans une autre vie.

Tu n'existes pas encore, je ne sais pas vraiment qui tu seras pour moi
Ami·e, adelphe, amour, amant·e, peut-être bien autre chose : faisons péter les barrières, les cases et les frontières.

Tu n'existes pas encore, alors j'erre, apaisé·e, avec mes ami·es, les regrets, la solitude, les poèmes, les sourires et tous mes soleils en vrac
Et j'imagine mon futur alors que je sais que celui-ci m'échappe tout en me tenant la main.

Tu n'existes pas encore, mais je t'offre toute ma gratitude, mes histoires amères, pour la nôtre, ce prélude, et quelques rimes d'Apollinaire.
Prends-en soin.

Tu n'existes pas encore, mais quelque part, tu transcendes le temps, les lendemains nostalgiques et les hiers incertains. Tu n'existes pas encore, mais je sais déjà que notre histoire se lovera quelque part dans l'étreinte de la liberté, que tout sera par-delà toute structure, tout cadre, toute règle établie. Tu n'existes pas encore, mais je sais qu'on s'en ira par-delà le monde.

Tu n'existes pas encore, et pourtant tu prends forme à travers mes mots. Les paroles s'envoleront, les écrits aussi. Rien n'est éternel, mais nous traverserons l'éphémère en riant. Rien n'a d'importance, mais certaines choses comptent. Ce sont nos souvenirs qui façonneront notre propre livre.

Tu n'existes pas encore, mais peut-être existes-tu déjà...


24.08.24

𝐔𝐍𝐄 𝐕𝐎𝐈𝐗 𝐃𝐀𝐍𝐒 𝐋𝐄 𝐍𝐄́𝐀𝐍𝐓 ⸺ poèmes & textesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant