𝐋𝐗𝐕𝐈. Lᴇs sᴏᴜᴠᴇɴɪʀs sᴏᴜs ʟᴇ ɢᴇɴᴇ́ᴠʀɪᴇʀ

25 6 17
                                    

Ah, ils sont beaux
Les souvenirs enterrés
Sous le genévrier du jardin !

Ah, qu'ils sont beaux
Quand ils nous font valser au son
De leurs promesses douces-amères !

Qu'ils sont traîtres ces souvenirs
Bien au chaud dans leur boîte
À nous saisir à la gorge au gré du temps !

Ils s'abattent sur nous comme les vagues sur les rochers
Traitant nos âmes, nos corps, à l'instar des récifs
Écho de nos pas sur les pavés
Faisant frissonner jusqu'à nos os et nos espoirs inavoués

Ah, qu'ils sont cruels ces souvenirs
Qui se teintent différemment au gré du temps
Se décolorent petit à petit
En ignorant nos larmes et les fleurs au printemps

Ces barrières autour de mon cœur ne m'ont malheureusement pas rendu⸱e amnésique
Mais elles ont tout repeint en gris
Sans saveur
Elles m'ont rendu⸱e insensible, peut-être
Peut-être un monstre
Peut-être sais-je au fond que c'est mon seul moyen de survivre
En tous cas, tu les as blindées. Elles étaient de pierre, maintenant supplément acier.
Tu es la seule chose qui soit dans ma tête. Tu t'y es installé et tu ne disparais jamais. Même l'ironie se moque de moi, dirait-on. Mais qu'importe ? J'avance en feignant ignorer ton fantôme. J'avance en feignant de ne pas en être un. Mais tout va bien, tout va bien, je le jure.

Je vis sans cesse dans l'attente de la prochaine étape. La prochaine fuite. Le prochain nouveau départ.
Et les souvenirs planent.
Sous le genévrier, ils rient de nos tourments ridicules et de nos projets grandioses.
Qu'ils sont beaux, les souvenirs...

15.09.24

𝐔𝐍𝐄 𝐕𝐎𝐈𝐗 𝐃𝐀𝐍𝐒 𝐋𝐄 𝐍𝐄́𝐀𝐍𝐓 ⸺ poèmes & textesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant