CHAPITRE 6

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Comme il s'en doutait, Naruto vint vite à s'ennuyer. Il n'y avait strictement rien d'autre à faire dans le palais à part se la couler douce ou assister aux différentes parades pleines d'hypocrisie dont ses coépouses se livraient.

Deux jours après leur arrivée la « matriarche » de leur coin perdu les avait invité à prendre le thé dans son pavillon pour soi-disant faire plus ample connaissance avec ses nouvelles sœurs. Naruto aurait bien aimé se soustraire à cette mascarade, mais il savait aussi que c'était le meilleur moyen de se le mettre à dos.

Leur doyen — sentez bien là toute l'ironie — était un oméga qui se donnait de grands airs à cause de son ancienneté dans le harem personnel du prince devenu empereur et surtout du fils bêta qu'il lui avait donné. Il avait exhibé fièrement son fils de deux ans et même Naruto ne pouvait nier la ressemblance entre le bambin et le souverain.

C'est qu'il avait bien travaillé le bougre.

Bien évidemment, le fait d'avoir donné un enfant à leur mari lui conférait une certaine position. Son pavillon était nettement plus grand que les leurs et là où ils n'avaient qu'un serviteur chacun, lui en avait trois, de quoi impressionner ses rivales.

Personnellement, Naruto s'en fichait. Il n'avait aucun projet de satisfaire son mari au lit et n'était pas pressé que la cérémonie de dépucelage commence. Même si la marchandise était tentante — plus que tentante même —, il ne voulait pas plus se compliquer la vie en ayant des ennuis avec les autres épouses. En tout cas, il espérait que le doyen faisait de même et se contentait de ses petits plus, car lorsqu'une des favorites de l'empereur se pencherait sur son cas s'il se la ramenait trop, il ne donnait pas cher de sa peau ni de celle de son fils.

Naruto n'était pas naïf au point d'ignorer les luttes de pouvoir au sein du harem, c'est pourquoi il avait convenu d'être le plus transparent possible, ne se mélangeant avec personne mais ne refusant aucune invitation pour autant.

Pour l'occasion, c'était Haku qui avait choisi ses vêtements. Le petit oméga l'avait habillé d'un premier kimono bleu léger avec des motifs de papillon blanc dessus, ensuite d'un second plus lourd et plus long dont les manches touchaient le sol d'un bleu indigo avec des lys blanc qui s'accordait avec ses yeux et son premier kimono et dont l'emblème de son nouveau clan trônait sur le dos, le tout fermé d'un obi blanc qui marquait sa taille menue. Il lui avait remi un éventail blanc avec des pétales de fleurs de Sakura comme dessins et avait relevé ses cheveux en une coiffure compliquée avec des épingles.

Naruto avait été impressionné en se regardant dans le miroir, se trouvant très beau avec son maquillage léger. Les vêtements mis à leur disposition étaient sublimes et le blond avait félicité Haku pour son coup de maître. Le jeune serviteur avait rougi en lui disant qu'il prenait juste exemple sur les tenues des favorites de l'empereur.

Et Naruto était sincèrement heureux qu'il ait pris son exemple d'elles parce que quand il voyait comment ses coépouses s'étaient sapées il grimaçait devant la faute de goût. Ça faisait trop parvenu selon lui. En tout cas, c'était son opinion.

— Vous n'êtes pas très bavarde, sœur Naruto, l'interpella le doyen avec un faux sourire aux lèvres.

Le blond leva les yeux de son thé et fit son sourire le plus hypocrite, celui qui le faisait ressembler à un petit chaton tout mignon sans défense, mais au fond il avait juste envie de le gifler. Il voyait ce qu'il essayait de faire en attirant l'attention sur lui. Tous les autres redoublaient de pirouettes pour être dans ses petits papiers, tous sauf Naruto qui s'en foutait comme de sa première chaussette et il n'aimait clairement pas ça.

Naruto considéra une fraction de secondes son vis-à-vis, pour un oméga il était banal avec ses cheveux noirs et ses yeux bruns communs à la population de l'Empire, mais il devait tout de même avoir un certain charme si l'empereur s'était égaré entre ses cuisses. Puis ses yeux se posèrent sur son gamin entre ses bras qui babillait comme le bébé qu'il était. Soyons francs, son immunité au sein du palais. Ce dernier lui rappela ses dernières résolutions.

La concubine de l'empereurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant