08 - des hommes culotés

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LOU





Foutu dossier.

Ça fait à peine une heure que je suis arrivée au bureau, et j'ai déjà envie de rentrer. Il faut croire que c'est plus compliqué que prévu de trouver un lieu de réception pouvant faire office de galerie. Tous mes appels ont fini en échec. Pas un seul de concluant. Mes yeux fatiguées à cause de la lumière bleue se perdent : espérant trouver une solution miracle.

Après cinq bonne minute d'échange visuel avec le vide, je me décide à prendre un café : ça va me redonner du peps !

En passant par l'open space pour gagner l'espace détente, je constate que mes collègues sont autant en galère que moi. Amanda se ronge les ongles, Thomas s'énerve sur son clavier, Elenda ne cesse de se recoiffer... Quant au patron, il fait les cents pas dans son bureau, harponné à son téléphone.


     — Tout le monde semble à cran, me chuchote Roy.

     — M'en parle pas, c'est une galère cette histoire de salle.


Il trempe ses lèvres dans son café fumant, tandis que le mien vient de finir de s'écouler. Je pensais retourner à mon bureau pour le déguster seule, mais mon collègue semble avoir envie de discuter :


     — Sinon, ton rendez vous s'est bien passé ? Avec Jason, précise-t-il.


Dans la façon dont il a prononcé le nom de notre concurrent, je devine qu'il le déteste. Ça me rappelle que moi aussi je suis censée le détester. Mais bizarrement : il m'amuse.


     — Une horreur !

     — Tu m'étonnes.


Il a ri en reprenant de son café. Curieuse, je lui retourne la question :


     — Et toi ? C'était comment ?

     — Plutôt... mouvementé.


D'accord, il a couché avec.

Son regard s'illumine : il doit être en train de repenser à sa soirée avec cette femme. Je ne sais pas vraiment quoi penser de Roy, il m'a l'air vide intellectuellement. Sérieux ce mec me parait beauf... Il fait des pompes à la cafétéria ! Son sourire béat s'estompe, et ses yeux se posent derrière moi.


     — Toc, toc, toc ! s'immisce une voix masculine que je connais trop bien.


Quand je me retourne et que je le vois, je lui saute immédiatement au cou. Il me rend mon étreinte, heureux de me voir, avant de saluer Roy poliment.


     — Mon dieu Sam ! je m'exclame, contente de retrouver mon assistant. Je croyais que tu n'arrivais que lundi prochain.

     — Surprise !


Il a tendu en hauteur le sachet qu'il cachait dans sa main droite. Je devine facilement que ce sont des viennoiseries quand je reconnais le logo sur le sac.


     — Tu les as pris au Cosy Bear ? Mon dieu tu me connais si bien !


Le peu de fois où je l'ai eu au téléphone, je lui ai parlé de ce fantastique commerce où je me rend tous les matins. Il a du retenir à force de m'appeler pendant l'heure de déjeuner.


     — Oui, j'en ai pris assez pour tout le monde, sourit-il. J'ai déjà salué la plupart, l'ambiance est vraiment chouette ici.

     — On est vraiment comme une famille ! a déclaré Roy.


PLAY TO WIN - jason mendalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant