PAINFUL LOVE

Chapitre 10

Leya

Une semaine plus tard, agence Hybe.

Alors que je me penche sur mon carnet de croquis, je m'efforce d'ignorer les battements rapides de mon cœur et les cernes qui alourdissent mes yeux. Le stress me ronge. Chaque fois que je ferme les yeux, je revois ces petites erreurs, ces incidents qui se sont accumulés ces derniers jours. Des produits égarés, des équipement défectueux, omissions de détails importants. Rien de dramatique en soi, mais suffisamment pour me mettre sur les nerfs, et le timing est trop parfait pour être une simple coïncidence. Elena... Je ne peux m'empêcher de la soupçonner. Heureusement que Seo-yun est la pour me guider sinon je serais déjà mise à la porte.

Mais pour l'instant, je dois rester concentrée. La date limite est demain après-midi. Tout doit être parfait, sinon ce sera ma crédibilité qui en pâtira, et je refuse de laisser Elena ou quiconque saboter tout ce travail. Le bruit du crayon glissant sur le papier m'apaise légèrement, mais au fond de moi, l'inquiétude reste omniprésente.

Alors que je m'apprête à ajouter une dernière touche à un croquis, une idée éclot soudain dans mon esprit : peut-être qu'Elena essaie de me pousser à bout. Ces petites erreurs et incidents pourraient bien être des coups délibérés pour me faire perdre confiance, pour me faire échouer. Je m'efforce de refouler ces pensées. Je ne dois pas céder à la paranoïa.

Je redresse les épaules, tentant de me persuader que ce n'est qu'une phase, que tout finira par se stabiliser. Il me suffit de me concentrer sur mes tâches immédiates, de faire un pas après l'autre. Le projet est presque terminé, je dois simplement le mener à bien.

Mais alors que je termine une esquisse, la porte de la salle de repos s'ouvre doucement. Mon cœur s'arrête un instant. Je lève les yeux et vois Elena apparaître, sa silhouette élancée se découpant dans la lumière tamisée. Elle avance vers moi avec ce même sourire condescendant, une lueur malicieuse dans le regard.

- Oh, tu travailles toujours sur tes concepts, Leya ? dit-elle, feignant une surprise polie, mais sa voix mielleuse trahit sa véritable intention. Elle jette un coup d'œil rapide à mon carnet, comme si elle jugeait le moindre de mes coups de crayon. Je pensais que tu aurais terminé à cette heure. J'ai déjà finalisé mes idées et je les ai même déjà présentées à Seo-yun. Elle a trouvé ça 'très prometteur'.

Une vague de frustration monte en moi, mais je me force à sourire calmement.

- C'est génial, Elena. Il est toujours bon d'avoir une longueur d'avance, dis-je, en essayant de ne pas laisser ma voix trembler. Je refuse de montrer la moindre faiblesse.

Elle hausse légèrement les épaules, laissant flotter une expression d'indifférence feinte.

- Enfin, j'imagine que chacun a son propre rythme, ajoute-t-elle, avant de tourner les talons pour quitter la pièce. Bonne chance pour la suite.

Elle me laisse là, le cœur battant la chamade. Son départ laisse une trace désagréable, une amertume que je n'arrive pas à effacer. Pourquoi est-ce que tout semble toujours se retourner contre moi ces derniers temps ? J'essaie de chasser ces pensées en me replongeant dans mes croquis, mais la tension reste présente, comme une ombre qui refuse de me quitter.

Les heures passent, et la lumière naturelle dans la salle commence à faiblir, laissant place à la lueur orangée des lampes. Le stress accumulé commence à peser sur mes épaules. Chaque ligne que je trace semble demander un effort supplémentaire. Pourtant, je refuse de lâcher prise. Ce lookbook doit être parfait. Il doit refléter non seulement l'essence de NewJeans, mais aussi ma vision, ma créativité, ce que je peux apporter à ce projet.